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George Shiras : L'Intérieur de la nuit

  • Art, Photographie
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Vous vous en doutez peut-être, mais on n’a pas forcément l’habitude de traîner nos guêtres au musée de la Chasse et de la Nature de Paris tous les week-ends. Et pour cause, rien que le mot (« chasse » hein, pas « nature ») nous fait froid dans le dos et éveille en nous des pulsions câlines envers tous les animaux à poil. Pourtant, ce lieu étonnant mérite une visite pour déambuler entre ses impressionnants ours géants et lions empaillés, ou encore découvrir une de ses expositions temporaires, souvent réussies.

C’est de nouveau le cas avec ‘L’Intérieur de la nuit’, consacrée au travail du photographe américain George Shiras. Ancien chasseur, il a troqué son fusil pour un appareil photo et s'est consacré durant quarante années à la photographie animalière (dont une partie nocturne), prenant au total 2 400 clichés, dont une partie présentée au musée de la Chasse et de la Nature. Si l’on regrette quelque peu l'exiguïté de la salle et le faible nombre de clichés exposés, les formats variables permettent de porter un regard différent d’une photo à l’autre ; certaines doivent par exemple s’observer à l'aide d'un « mexicain », donnant ainsi un effet de 3D original, avec l’impression encore plus vive d’assister à une scène du monde animal normalement interdite au regard humain.

Les compléments d’informations apportés par la commissaire de l'exposition Sonia Voss lèvent le voile sur des techniques très particulières de captures d'image au début du XXe siècle. Des dispositifs photographiques élaborés grâce à son expérience de chasseur : installation de pièges photographiques avec des fils tendus entre deux arbres, anticipant subtilement les itinéraires des animaux durant la nuit ; technique du jacklighting provenant de ses guides et amis indiens Ojibways, soit une approche silencieuse au fil de l’eau à l’aide d’une lanterne dont la lumière attire les animaux et les fige un court instant sans les effrayer (rappelez-vous le lapin paralysé par les phares de voiture). Une explosion de poudre de magnésium produisant un éclair de lumière permettait de saisir des instants habituellement inaccessibles, des mystères nocturnes.

George Shiras a longtemps incité ses camarades chasseurs à lâcher le fusil, arguant que photographier était bien plus gratifiant que tuer les bêtes. Il s'est ainsi battu pour la préservation du monde animal à une époque où l'écologie et l’environnementalisme étaient encore des préoccupations avant-gardistes. Comme quoi, même les chasseurs ont de l’avenir.

Écrit par
Louise Pierga

Infos

Site Web de l'événement
www.chassenature.org/
Adresse
Prix
De 6 à 8 €
Heures d'ouverture
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Nocturnes les mercredis jusqu’à 21h30. Fermé le lundi et les jours fériés.
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