Zineb Benjelloun, pinceau documentaire

Une première exposition aux Nuits Sonores de Tanger et voilà Zineb à la Gaîté Lyrique. La jeune Marocaine, cinéaste de formation, signe pour Tanger Tanger l’affiche mais aussi la signalétique. Rencontre en trois questions.

Time Out Paris : Comment définirais-tu ton dessin, ton style ?

Zineb Benjelloun : Je me suis rendu compte que ma manière de dessiner coïncidait avec ma formation de cinéaste documentaire. J’ai l’impression de faire du dessin documentaire, surtout en ce qui concerne les dessins de ville. Je n’invente rien. Je fais tout à partir de photos et d’éléments qui existent vraiment. Pour la ville de Tanger, par exemple, j’ai recueilli lors de mes promenades un certain nombre de photographies de la ville, des détails comme des enseignes. Je peux partir d’une flèche pour arriver au port, y croiser des bateaux, des mouettes. L’affiche de Tanger Tanger est ainsi née d’une enseigne jaune située au Grand Socco et qui indique le cinéma Rif.

Pourquoi avoir choisi l'audiovisuel puis le dessin?

J'ai envie que mes films, mes dessins parlent aux gens. Mais au Maroc, on ne va pas voir des expos, on ne voit pas beaucoup de films, on regarde la télé. Pour avoir accès à tout le monde et surtout aux Marocains, je me suis rendu compte que c'était par la télé qu'il fallait passer. Aujourd'hui, je fais moins d'audiovisuel, mais c'est toujours latent. Je suis revenue au dessin tout simplement parce que cela demande beaucoup moins de moyens. Je peux partager tout ce que je veux, simplement avec un stylo et une feuille. C'est accessible.

De futurs projets ?

Depuis quelque temps je travaille sur une bande dessinée, je ne sais pas si elle verra le jour mais j’y travaille. Il y est question de ma famille, je pars du principe que n’importe quel cas peut parler aux gens. Je m’en sers comme d’un prétexte. Partir d’une famille, de ces différentes générations pour aborder l’Histoire, la société, la langue…