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La Vie d'Adèle
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Les 62 meilleurs films d'amour de l'histoire du cinéma

Notre classement des meilleurs films d'amour de tous les temps, toutes époques confondues. Suivez le guide !

Écrit par
Alexandre Prouvèze
,
La Rédaction
,
Karim Merikhi
et
Alix Leridon
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Vous savez ce qu’on dit : il y a autant de formes d’amour que de personnes qui en donnent, ou que de moments dans le temps. L’histoire du cinéma, entrelacs vertigineux de points de vue et d’instants volés à l’éternité, en témoigne largement. Si l’idée de romance est un rien galvaudée, le genre n’en a pas moins été propice à l’éclosion de maints chefs-d’œuvre. Des passions empêchées du couple Bogart-Bergman dans Casablanca (1942) aux folles aventures de Sailor et Lula (1990), les films romantiques bouleversent quand ils parviennent à peindre trait par trait les différents visages de l’amour, à travers à des personnages qui finissent souvent par devenir des mythes.

Pour cette sélection de 62 films d’amour, on a bien sûr puisé dans l’inépuisable sous-catégorie de la comédie romantique, au détour de laquelle on s’est plu à retrouver Antoine Doinel, Harry, Sally, Annie et tous les autres, avant de passer de l’autre côté du miroir, rayon drame, avec son lot d’amours déçues et de passions tristes. Mais la catégorie du film d'amour ne se limite pas à ça : le genre sait aussi merveilleusement s'acoquiner avec le western chez Ang Lee, le réalisme de Kechiche ou la comédie musicale made in France chez Jacques Demy. De quoi vous remettre un peu de baume au cœur après vous être envoyé notre sélection des meilleurs films d’horreur… 

Classement : les meilleurs films d'amour de l'histoire du cinéma

Mademoiselle (2016)
© The Jokers / Bac Films

62. Mademoiselle (2016)

de Park Chan-Wook, avec Kim Min-Hee et Tae-ri Kim

Dans les années 1930 en Corée, pendant l’occupation japonaise, une domestique est recrutée pour chaperonner Mademoiselle, la nièce d’un Coréen qui a fait fortune en faisant affaire avec les Japonais. Passionné par les livres, ce dernier oblige Mademoiselle à lui faire la lecture régulièrement. Rapidement, le masque tombe : cette domestique est stratégiquement installée ici par l’entremise d’un escroc coréen qui se fait passer pour un baron japonais afin de séduire Mademoiselle. Le but : l’épouser, empocher son héritage et la cloîtrer dans un asile d’aliénés. Ca, c’est le plan. On s’en doute, les rebondissements ne manquent pas dans ce polar un peu étrange, aux volutes érotico-horrifiques comme seuls les Coréens savent les produire. Il faut rendre hommage à la performance de la comédienne Kim Min-hee, qui incarne admirablement l’ambiguïté propre aux emportements de l’érotisme et joue avec le spectateur comme d’autres avec des boules de geisha. A cet égard, le titre français de ‘Mademoiselle’ est bien choisi, basculant le point focal du film de la domestique (« Handmaiden », le titre anglais) vers sa maîtresse, véritable héroïne d’une histoire d’abord féministe.

Coup de foudre à Notting Hill (1999)

de Roger Michell, avec Julia Roberts et Hugh Grant

Bien qu'il soit difficile d'oublier l'esprit froid et calculateur qui préside à chaque seconde de cette tentative de répéter et d'élargir le succès au box-office du célèbre ‘Quatre Mariages et un enterrement’, on ne peut nier qu’en tant que comédie romantique jouant sur nos fantasmes les plus naïfs et inoffensifs, ‘Coup de foudre à Notting Hill’ reste très agréable. Presque autant qu’il paraît simple. Lorsque le propriétaire de la librairie de Portobello Road, William Thacker (Hugh Grant), renverse accidentellement du jus de fruit sur la star hollywoodienne Anna Scott (Julia Roberts)...

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La Femme d'à côté (1981)

de François Truffaut, avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu

Après son 'Dernier Métro' aux airs de blockbuster historique, Truffaut revient au quotidien et aux histoires d'amour avec 'La Femme d'à côté', où il met en scène Fanny Ardant, sa compagne de l'époque, aux côtés de Gérard Depardieu – qu'il retrouve ainsi pour la deuxième fois consécutive. Bernard (Depardieu) est marié. Mathilde (Ardant) également. Leurs couples respectifs se fréquentent, s'apprécient. Mais Mathilde et Bernard ont eu une aventure, dans le passé, que leurs conjoints ignorent. Chassé-croisé romantique et sensuel, 'La Femme d'à côté' restera l'ultime romance...

Hiroshima mon amour (1959)

d’Alain Resnais, avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada et Bernard Fresson

Sorti au crépuscule des années 1950 et tiré de l'œuvre de Marguerite Duras (qui participe d'ailleurs activement à son adaptation, se chargeant du scénario et des dialogues), ce long métrage d'Alain Resnais est un véritable manifeste esthétique, parfois comparé à la révolution du regard entreprise pour la peinture par Picasso et ses 'Demoiselles d'Avignon'. Et en effet, son récit éclaté fait de 'Hiroshima mon amour' un sommet d'expérimentation narrative, d'une modernité incomparable pour son époque, auquel Godard rendra d'ailleurs hommage l'année suivante dans une séquence...

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Un chant d'amour (1950)

de Jean Genet, avec André Reybaz

Jean Genet avait déjà été exclu de la Légion étrangère pour indécence, avait voyagé en Europe en alternant vol et prostitution, et s’était forgé une imposante réputation littéraire avant de réaliser clandestinement ce court métrage silencieux de 26 minutes en 1950. C'est une puissante combinaison de brutalité et de poésie, au fur et à mesure que des prisonniers se tordent sous l'œil lubrique d'un garde, rêvant des rencontres à la fois métaphoriques et sensuelles. 
En 1966, un tribunal californien décidé d’interdire «Un Chant d'Amour», en le qualifiant de «pornographie bon marché, censée promouvoir l'homosexualité...

Qui a peur de Virginia Woolf ? (1966)

de Mike Nichols, avec Elizabeth Taylor et Richard Burton

Il faut reconnaître qu'on aura rarement vu, dans une scène de ménage, une perversité comparable à celle de cette adaptation par Mike Nichols de la pièce d’Edward Albee… L’histoire – qui, en fait, n’a rien à voir avec l’auteur de ‘Mrs Dalloway’ – est aussi simple qu’efficace : pendant plus de deux heures, Martha (Elizabeth Taylor) et George (Richard Burton) s’en mettent plein la gueule, devant un jeune couple d’invités (George Segal et Sandy Dennis), d’abord abasourdis mais bientôt ivres-morts...

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4 Mariages et un enterrement (1994)

de Mike Newell, avec Hugh Grant et Andie MacDowell

La quintessence de la comédie romantique à l’anglaise : à la fois élégante, grand public et, surtout, très, très drôle. On y suit Charles (Hugh Grant, devenu grâce à ce film le gendre idéal du genre), charmant et chic trentenaire qui se définit lui-même comme un « monogame en série », entre anciennes copines et nouvelles amantes potentielles – en particulier, la délicieuse Andie MacDowell. Passant de l’intimité la plus douce à d’hilarantes séquences de chaos sentimental, le film de Mike Newell fait preuve d’une honnêteté émouvante, sincère et délicate, notamment lors de la séquence poignante de l’enterrement. Un divertissement authentique et réussi.

Blue Valentine (2010)

de Derek Cianfrance, avec Ryan Gosling et Michelle Williams

Vous ne pensiez quand même pas qu’on n’allait citer qu’un seul film avec Ryan Gosling dans ce classement, si ? Mais contrairement à ‘The Notebook’, ‘Blue Valentine’ n’est pas vraiment un feel-good movie. Plutôt un film sans concession, brutal et viscéral, sur la lente désintégration d’un couple. Alors que leur mariage bat de l’aile, Dean et Cindy se remémorent leur rencontre et les débuts de leur histoire, six ans plus tôt. A l’aide d’un montage virtuose, Derek Cianfrance opère des va-et-vient entre souvenirs romantiques et scènes d’un présent nettement plus glauque, essayant de comprendre ce qui a pu mal tourner.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Cinéma
  • Comédie
  • Recommandé

de Charles Chaplin avec Charles Chaplin, Virginia Cherrill et Harry Myers

L’une des premières rom-coms, ainsi qu'un incontestable sommet de l'ère silencieuse du cinéma, Les Lumières de la ville voit le délicieux personnage de vagabond créé par Charlie Chaplin tomber amoureux d’une fleuriste aveugle – et lui faire, plus ou moins accidentellement, croire qu'il est millionnaire. Des manigances s'enchaînent, avec beaucoup de bons vieux gags burlesques (qu’on retrouve parfois aujourd’hui dans Les Simpson ou Family Guy). Et si certains semblent effectivement datés, d’autres demeurent d’une aussi drôles que rafraîchissants. Mais c'est la romance plus que le comédie qui nous fait revenir à ces Lumières de la ville – dont la fin, poignante, n’a clairement rien perdu de son intensité émotionnelle.

Roméo + Juliette (1996)

de Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes

Oui, Baz Luhrmann est bien ce cinéaste ultra-pompier qui aura bousillé sans vergogne le ‘Gatsby’ de Fitzgerald. Sauf qu’en 1996, son ‘Roméo + Juliette’ réussissait quand même à susciter un bel emballement adolescent. D'abord parce que c’est avec ce film, romantique au second degré et visuellement excessif, que Claire Danes et Leonardo DiCaprio explosèrent – un an avant que ce dernier ne se retrouve sur le ‘Titanic’ de James Cameron. Aussi parce qu'en reprenant les mots exacts de la pièce de Shakespeare (en version raccourcie, tout de même), le film de Luhrmann bénéficiait d’un travail d’adaptation plutôt malin, transposant l’action...

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Sur la route de Madison (1995)

de Clint Eastwood, avec Meryl Streep et Clint Eastwood

A défaut d’être véritablement crédible (vous voyez vraiment Clint Eastwood craquer pour une femme de fermier sans personnalité ?), ‘Sur la route de Madison’ a le mérite de nous montrer à quel point les aventures d'un soir étaient compliquées dans l'Amérique rurale des années 1960. Lorsqu’elle rencontre un mystérieux photographe de passage dans sa petite bourgade de l’Iowa, Francesca, la fermière donc, remet en cause son heureux mariage et se prend à rêver d’un autre destin. Bien sûr, tout ceci ne dure que le temps d’un battement de cils, et il est difficile de ne pas sentir son petit cœur trembler lorsque Clint Eastwood disparaît...

Week-end (2011)

d'Andrew Haigh, avec Tom Cullen et Chris New

Dans l’univers des films d’amour, il y a les romances épiques à la ‘Titanic’ ou ‘Out of Africa’. Et puis il y a des petits films comme celui-ci, quasi-anecdotiques mais renversants de sincérité. Situé dans la grisaille anonyme d’une ville anglaise, ‘Week-end’ suit deux hommes qui, après un coup d’un soir, voient leur relation évoluer le temps d’un week-end. Andrew Haigh, adepte des mises en scène naturalistes et désormais créateur de la série ‘Looking’ – sur un groupe d’homosexuels à San Francisco –, a le don de savoir conter des histoires à la fois gay et universelles. Cette excitation timide qui précède le début d’une relation, cette tentative de se définir...

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Tous les autres s'appellent Ali (1974)

de Rainer Werner Fassbinder, avec Brigitte Mira et El Hedi Ben Salem

Lorsqu’Emmi (Brigitte Mira), veuve allemande pleine d’entrain, décide d’épouser Ali (El Hedi ben Salem), un Marocain de trente ans son cadet, l’incompréhension de son entourage est totale. Ses voisines cherchent à l’expulser de l’immeuble, ses collègues l’évitent comme la peste, même sa famille la renie. Et quand Emmi elle-même, pour tenter d’impressionner ses amies, commence à se vanter de l’exotisme de son mari, il est impossible de réprimer un frisson. S’inspirant d’une histoire d’amour impossible typiquement hollywoodienne (le film emprunte beaucoup à ‘Tout ce que le ciel permet’ de Douglas Sirk) pour la replacer dans le contexte social...

La Dame du vendredi (1940)

d'Howard Hawks, avec Cary Grant et Rosalind Russell

Ayant débuté comme réalisateur de films muets, Howard Hawks forçait ses acteurs à parler avec un débit très rapide, pour donner à ses films un style plus réaliste et percutant. ‘La Dame du vendredi’, qui pousse cette technique à son paroxysme, se présente donc comme une avalanche de sarcasmes et de bons mots, débités à toute vitesse par ses charmants protagonistes. Hildy (Rosalind Russell), journaliste de talent, annonce à Walter (Cary Grant), son ex-mari et patron, qu’elle compte se remarier et changer de vie. Pendant une journée, Walter met alors au point une succession de stratagèmes éhontés pour gâcher la vie de son rival et, surtout, séduire...

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Un jour sans fin (1993)

de Harold Ramis, avec Bill Murray et Andie MacDowell

Il y clairement quelque chose de fascinant dans l’exploitation d’une boucle – et ce ne sont pas les amateurs de hip-hop, d’électro ou de Terry Riley qui nous contrediront. Or, si la répétition reste l'un des maîtres-mots des musiques actuelles, il est assez rare de la retrouver exploitée au cinéma. Pourtant, ‘Un jour sans fin’ aura su en démontrer toute la puissance comique.
Dépêché dans la petite ville de Punxsutawney (à vos souhaits), en Pennsylvanie, pour y couvrir le fameux « jour de la marmotte », Phil Connors (Bill Murray, au sommet de son irascibilité drolatique), journaliste grincheux...

Voyage en Italie (1954)

de Roberto Rossellini, avec Ingrid Bergman et George Sanders

Grand maître du néo-réalisme italien depuis le milieu des années 1940, Rossellini trouve avec ‘Voyage en Italie’ un équilibre aussi audacieux que réussi entre écriture et improvisation, fiction romanesque – en l’occurrence, celle d’un drame sentimental – et approche documentaire de la réalité. Le synopsis est désarmant : Alexander (George Sanders) et Katherine (Ingrid Bergman), couple de touristes anglais, se rendent compte, à leur arrivée en vacances à Naples, qu’ils ne s’aiment plus. Elle, romantique, a un touchant petit côté Madame Bovary ; lui, viril et prosaïque, ferait plutôt penser à Don Draper...

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La Belle et le Clochard (1955)

d'Hamilton Luske, avec Larry Roberts et Barbara Luddy

Sorti en 1955, ‘La Belle et le Clochard’ appartient à la deuxième vague des grands succès du studio Disney. Après ‘Blanche-Neige et les Sept Nains’ (1937), ‘Pinocchio’ et ‘Fantasia’ (1940) ou ‘Bambi’ (1942), la production s’était lancée dans des films à prises de vues réelles, souvent à des fins de propagande et d’effort de guerre (‘Victoire dans les airs’ en 1943, ‘Les Trois Caballeros’ en 1944)… et y perdit une assez large part de son public. Au début des années 1950, le studio décide donc de se recentrer. Seuls cinq longs métrages sortiront au cours de cette décennie. Mais tous seront des réussites...

Tabou (2012)

de Miguel Gomes, avec Ana Moreira et Carloto Cotta

Comme dans les deux premiers longs métrages du passionnant Miguel Gomes (‘La gueule que tu mérites’ et ‘Ce cher mois d’août’), le récit de ‘Tabou’ est scindé en son milieu. La première partie suit les derniers jours d’Aurora, vieille dame un peu fantasque, du point de vue de sa voisine de palier, à Lisbonne. Inversant la chronologie, la seconde partie de ‘Tabou’, dans un noir et blanc superbe et sans dialogues (admirablement remplacés par une voix-off), narre un amour de jeunesse d’Aurora, en pleine Afrique coloniale. Envoûtant comme un poème, nostalgique d’un paradis perdu, cette histoire d’amour se révèle hélas socialement impossible...

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Baisers volés (1968)

de François Truffaut, avec Jean-Pierre Léaud et Claude Jade

Presque une décennie après ‘Les Quatre Cents Coups’ (1959), Truffaut renoue avec Antoine Doisnel dans ce deuxième long métrage de la série consacrée à son alter-ego fictif. Inspiré d’un roman de Balzac (‘Le Lys dans la vallée’), ‘Baisers volés’ voit donc Antoine Doisnel – toujours interprété par un Jean-Pierre Léaud lunaire – travailler comme veilleur de nuit, détective privé ou réparateur de télévisions. Mais surtout, le film est pour Truffaut l’occasion de rendre compte de l’éducation sentimentale de son héros, qu’il case d’abord avec Christine (Claude Jade), puis fait tomber fou amoureux d’une femme mariée (à Michael Lonsdale, d’ailleurs)...

Rendez-vous (1940)

d'Ernst Lubitsch, avec Margaret Sullavan et James Stewart

A Budapest, en Hongrie, Alfred Kralik (le toujours délicieux James Stewart) peut s’enorgueillir d’être le meilleur vendeur de la boutique de M. Matuschek (Frank Morgan). Celui-ci, pourtant, décide d’embaucher à ses côtés la jeune et jolie Klara Novak (Margaret Sullavan), envers laquelle Kralik éprouve une antipathie immédiate et permanente. En parallèle, notre employé modèle entretient une relation épistolaire, d’un romantisme passionné, avec une inconnue trouvée dans les petites annonces... dont Kralik découvrira qu’il s’agit en fait de sa collègue détestée, le jour même où il se fera virer. Comédie de mœurs affectueuse, ironique et amusée sur la classe moyenne, ‘Rendez-vous’...

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Une aussi longue absence (1960)

d'Henri Colpi, avec Alida Valli et Georges Wilson

Il paraît presque incroyable que le premier film d’Henri Colpi ait échappé à un remake hollywoodien, tant son histoire s’y prête : Thérèse, gérante d’un bistrot de banlieue, aperçoit un jour un clochard qui lui rappelle étrangement son mari, déporté pendant la guerre (Cindy, gérante d’un diner dans une banlieue de la côte Est, aperçoit un jour un clochard qui lui rappelle étrangement son mari, enrôlé au Vietnam). L’homme est amnésique, mais Thérèse se persuade peu à peu que c’est lui et le confronte au passé, dans l’espoir de raviver sa mémoire. Ecrit par Marguerite Duras à partir d’un fait divers et récompensé par la Palme d’or en 1961, ‘Une aussi longue absence’ est un conte terriblement mélancolique...

Before Sunrise (1995) / Before Sunset (2004)

de Richard Linklater, avec Ethan Hawke et Julie Delpy

Dans ‘Before Sunrise’, Céline et Jesse (Julie Delpy et Ethan Hawke) se baladent dans les rues de Vienne le temps d’une nuit, échangeant leurs vues sur l’amour, la vie, le monde animalier. Neuf ans plus tard (spoiler), les amants d’un soir se recroisent à Paris pour ‘Before Sunset’. Certes, les décors de carte postale sont un peu too much, et les dialogues fleur bleue du premier film peuvent parfois provoquer des saignements d’oreilles – un peu comme quand l’Adèle de Kechiche compare Sartre à Bob Marley. Mais les longs plans-séquences, devenus la véritable marque de fabrique...

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La Déesse (1960)

de Satyajit Ray, avec Soumitra Chatterjee et Sharmila Tagore

L’amour, au Bengale (nord-est de l’Inde) en 1960, resplendit entre deux adorables jeunes gens : Umprasad (Soumitra Chatterjee) et Doyamoyee (Sharmila Tagore, 14 ans, et arrière-petite-fille du célèbre poète Rabindranath Tagore, grande influence de Satyajit Ray), qui vivent ensemble une douce et bienveillante idylle. Hélas, Umprasad doit partir à Calcutta, étudier à l’université. Pendant son absence, son père croit alors voir en sa belle-fille un avatar de la déesse Kali, la traitant comme telle jusqu’à l’épuisement mental et physique de la jeune fille...

Les Chevaux de feu (1964)

de Serguei Paradjanov, avec Ivan Nikolaïtchouk et Larissa Kadotchnikova

Variation sur ‘Roméo et Juliette’ dans les Carpates ukrainiennes, ‘Les Chevaux de feu’ raconte la passion tragique de deux êtres dont les familles se haïssent et s’entretuent, de l’enfance à l’âge adulte. D’accord, on connaît un peu la chanson. Seulement, profitant de ce scénario sans audace apparente (la censure n’étant pas un vain mot en URSS en 1964), le Soviétique Sergueï Paradjanov réussit à mettre en place un enthousiasmant modèle d’avant-garde visuelle, sonore et narrative. Sa réalisation éclate, frémit, se tord et tourbillonne comme un poème de Maïakovski...

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La Belle et la Bête (1946)

de Jean Cocteau, avec Jean Marais et Josette Day

Jean Cocteau disait du cinéma qu’il est « l'écriture moderne dont l'encre est la lumière ». Tourné au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ceinture serrée, 'La Belle et la Bête' en est le reflet magistral. Clairs-obscurs tranchants, jeux d'ombres aux faux airs expressionnistes, effets spéciaux à base de fumée, objets animés par des trucages parfaitement rudimentaires... Lorsqu'il revisite le conte de Madame Leprince de Beaumont en 1946, l’ex-surréaliste réinvente intégralement le langage du fantastique au cinéma et révolutionne...

Dolls

de Takeshi Kitano, avec Hidetoshi Nishijima et Miho Kanno

Plus connus pour ses polars bourrés d’humour et ses yakusas à l’ultra-violence décalée, Takeshi Kitano livrait en 2002 ce film d’une limpidité de haïku, doublée d’une formidable exubérance graphique. Entre réminiscences du bunraku – spectacle de marionnettes proche du théâtre nô – et expression cinématographique contemporaine, ‘Dolls’ parcourt trois histoires d’amour, hantées par un même couple de vagabonds majestueux, errant en silence tandis que le film croise une idole défigurée...

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The Notebook (2004)

de Nick Cassavetes, avec Ryan Gosling et Rachel McAdams

Vous l’aurez remarqué, cette liste contient assez peu de plaisirs coupables. ‘The Notebook’ est l’exception qui confirme la règle. Parce qu’il est impossible de résister à la fougue d’un jeune Ryan Gosling, construisant une maison aux volets bleus et ramant sans relâche au milieu d’un lac de cygnes dans l’espoir que son amour de jeunesse (Rachel McAdams) revienne un jour. Oui, c’est cucul, mais l’alchimie entre les deux acteurs – qui finirent ensuite en couple dans la vraie vie – parvient à nous faire oublier toutes les absurdités du scénario. Et pour sa défense, ‘The Notebook’ est l’un des rares films romantiques pourvus d’un happy end dont l’histoire ne s’arrête pas juste après le mariage...

Ma nuit chez Maud (1969)

d'Eric Rohmer, avec Jean-Louis Trintignant et Françoise Fabian

'Ma nuit chez Maud' n’est pas tant le film pascalien qu’on se plaît tant à décrire, qu’un film qui discute de Pascal, c’est-à-dire de probabilités, de religion et surtout de choix. Eric Rohmer, génie dans l’art de mettre en scène la dialectique des conversations, réalisateur obsédé par les rapports amoureux et leur mise en paroles, pousse la logique de ses principes à son comble avec 'Ma nuit chez Maud'. La participation de cette libre-penseuse, Maud, aux discussions entre les deux personnages masculins, Vidal le marxiste et Jean-Louis le catholique, permet au spectateur de se passionner définitivement pour ces échanges philosophiques qui s’épanchent jusque tard dans la nuit...

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Lettre d'une inconnue (1948)

de Max Ophüls, avec Joan Fontaine et Louis Jourdan

« Je n’ai que toi. Toi qui ne m’as jamais connue et que j’ai toujours aimé. » Voilà la teneur de cette ‘Lettre d’une inconnue’, que reçoit un pianiste coureur de jupons (interprété par Louis Jourdan), dans cette adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig par Max Ophüls – qui est aussi son deuxième long métrage américain. Lettre posthume, que son auteure (Joan Fontaine, dans ce qui reste sans doute son plus beau rôle) a rédigée avant de mourir. Car voilà : coup d’un soir pour le pianiste, sa voisine (l’inconnue du titre) en était follement amoureuse. Pour lui, sa vie tourna à la tragédie morbide, sans qu’il en sût jamais rien...

Le Dernier Métro (1980)
© Les Films du Carrosse

33. Le Dernier Métro (1980)

de François Truffaut, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu

Avec près de 4 millions d'entrées en France, Le Dernier Métro fut l'un des films les plus populaires de François Truffaut, récompensé de presque tous les César (meilleur film, réalisateur, scénario, acteur, actrice, montage, musique, décor…), écrasant exagérément tous les autres films sortis cette année. Un exploit pour cette fresque adaptée d'une pièce de Jean Renoir, Carola (ce que l'on mentionne peu, mais qui conserve son importance), et où se mêlent les thèmes du théâtre et de l'Occupation, tandis que Depardieu et Deneuve se tournent autour avec incertitude…

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Harold et Maude (1971)

d'Hal Ashby, avec Ruth Gordon et Bud Cort

Harold et Maude, l’ado nihiliste et l’octogénaire hippie, forment de loin le duo le plus excentrique de ce classement. Avec sa bande-son signée Cat Stevens, son discours anti-conformiste et sa collection de pattes d’eph’ marrons, le film de Hal Ashby est un pur produit des années 1970. Harold, 20 ans, est un jeune blasé dont les passe-temps favoris consistent à simuler son propre suicide et traîner dans des cimetières. Il prend goût à la vie lorsqu’il rencontre l'ultime cougar : Maude, une kleptomane et éternelle optimiste de 79 ans. L’amitié entre les deux énergumènes se transforme vite en amour – et oui, ils couchent ensemble… Autant vous dire que quarante ans après sa sortie...

Le Lauréat (1967)

de Mike Nichols, avec Anne Bancroft, Dustin Hoffman et Katharine Ross

Lors d’une soirée arrosée en son honneur, Benjamin (Dustin Hoffman, dont c’est ici le premier film), jeune diplômé, se fait ouvertement draguer par une amie de ses parents, Mrs. Robinson (Anne Bancroft – qui restera grâce à ce rôle l’une des figures tutélaires de la cougar au cinéma). Benjamin accepte de la raccompagner chez elle. Et il s’y laisse faire. Plus tard, rencontrant la fille de Mrs. Robinson, Elaine (Katharine Ross), Ben en tombe éperdument amoureux. Oscillant entre le drame et la comédie, moquant l’hypocrite pudibonderie des mœurs américaines, ‘Le Lauréat’ respire la légèreté et la jeunesse des années 1960...

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Scènes de la vie conjugale (1973)

d'Ingmar Bergman, avec Liv Ullmann et Erland Josephson

Mini-série de six épisodes d’Ingmar Bergman, qu’il adapta en 1974 pour le cinéma, ‘Scènes de la vie conjugale’ commence presque comme une comédie romantique, nous présentant le couple heureux, épanoui, de Johan (Erland Josephson) et Marianne (Liv Ullmann) avec leurs deux filles. A ceci près que le reste du film – tout de même presque trois heures – ne sera qu’un chemin de croix pour ces parents modèles. Johan, prof de fac réputé, se casse avec une jeunette pour laquelle il se passionne, mais dont il s’ennuie bientôt...

La Balade sauvage (1973)

de Terrence Malick, avec Martin Sheen et Sissy Spacek

L’amour peut-il aussi être un enlèvement passionnel, un rapt consenti ? C’est du moins le cas dans ce premier film de Terrence Malick, qu’il réalise à 30 ans en 1973. Après avoir éliminé le père de la fille de 15 ans qu’il draguait (Sissy Spacek, avant ‘Carrie’), Kit Carruthers (Martin Sheen, avant ‘Apocalypse Now’), un jeune marginal, s’enfuit avec elle à travers les Etats-Unis, avant de se révéler comme un dangereux sociopathe. Inspiré de la cavale sanglante – et réelle – d’un fan de James Dean et de sa compagne, ‘La Balade sauvage’ reste l’un des films-totems d’une mythologie américaine qui va de ‘Bonnie and Clyde’ à ‘Sailor et Lula’ et ‘True Romance’, en passant par la pochette d’un disque de Sonic Youth (‘Goo’). Les grands espaces, l’amour d’une lolita, la route infinie, un coucher de soleil sur le désert...

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Laurence Anyways (2012)

de Xavier Dolan, avec Melvil Poupaud et Suzanne Clément

Que feriez-vous si l’homme de votre vie vous annonçait qu’il voulait en fait être une femme ? Dans le genre « amour impossible », ‘Laurence Anyways’ marque clairement des points pour son originalité... C’est le troisième long métrage de Xavier Dolan, accompagné comme d’habitude par une bande-son parfaite et un casting solaire – Melvil Poupaud, Nathalie Baye, Monia Choukri, et surtout, Suzanne Clément, prix d’Interprétation féminine dans la sélection Un Certain Regard à Cannes...

Autant en emporte le vent (1939)

de Victor Fleming, avec Vivien Leigh et Clark Gable

C’est sûr, politiquement, entre ses héros sudistes, ses esclaves heureux (sic) et son héros machiste, ‘Autant en emporte le vent’ se situe à l’opposé du récent ‘12 Years a Slave’ de Steve McQueen. Et autant le dire tout de suite : en termes de précision historique, le film de Victor Fleming, malgré ses huit Oscars, est aussi crédible qu’une partouze au goulag. De toute façon, si l’on y jette encore un œil, ce ne sera évidemment pas pour louer son discours social, mais pour sa cruelle étude de mœurs – les personnages étant quand même d’assez belles ordures, au final – et pour son histoire d’amour intense, épique, de près de quatre heures (3h44, pour être précis), entre le fier et cynique Rhett Butler (ce vieux beau de Clark Gable) et la passionnée Scarlett O’Hara...

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Only Lovers Left Alive (2013)

de Jim Jarmusch, avec Tom Hiddleston, Tilda Swinton et Mia Wasikowska

De Détroit, ville-symbole du rock garage, à un Tanger qui rappelle William S. Burroughs, Adam et Eve (impeccables Tom Hiddleston et Tilda Swinton), couple de vampires classieux, s’aiment, bavardent, trinquent, se retrouvent et se séparent infiniment. Parfois, lui compose de la musique, elle déambulant. Episodiquement, la sœur d’Eve, Ava (Mia Wasikowska), vient semer la zizanie, et en profite parfois pour vider un roadie de son sang frelaté. Dans une veine comparable à celle de 'Coffee and Cigarettes', 'Only Lovers Left Alive' combine ainsi légèreté et éloge de la parole, creusant la nostalgie d’une culture pré-Internet fourmillante...

Before Midnight (2013)

de Richard Linklater, avec Julie Delpy et Ethan Hawke

Le troisième volet des aventures de Céline et Jesse mérite une place à part : moins romantique, plus pragmatique que les précédents, il nous montre un couple qui s’essouffle, entre les kilos en trop, la calvitie naissante et les gosses à élever. Les longs plans-séquences (à travers les rues d’un village grec, cette fois) sont toujours là, et les dialogues, écrits à six mains par Richard Linklater, Ethan Hawke et Julie Delpy, sont plus incisifs que jamais. Nommé à l’Oscar du meilleur scénario en 2014, ‘Before Midnight’ s’impose ainsi comme le meilleur film de la trilogie, près de vingt ans après un premier opus un peu niais. Moins de grandes considérations philosophico-romantiques, plus d’engueulades : c’est ça, l’amour...

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Lost in Translation (2003)

de Sofia Coppola, avec Bill Murray et Scarlett Johansson

‘Lost in Translation’ est principalement connu comme le film qui a révélé le fessier de Scarlett Johansson au monde entier, dans un joli plan d’ouverture devenu culte. Mais c’est aussi celui qui parvint, contre toute attente, à nous faire croire que le décalage horaire pouvait être romantique. On ne saura sans doute jamais ce que Bill Murray a murmuré à l’oreille de Johansson dans les derniers moments du film avant de disparaître dans la foule, mais cette fin ambivalente résume parfaitement le caractère improbable et inattendu...

True Romance (1993)

de Tony Scott, avec Christian Slater et Patricia Arquette

Sur un scénario de Quentin Tarantino (qui vient de réaliser ‘Reservoir Dogs’, l’année précédente), ‘True Romance’ suit l’épopée et la dérive amoureuse de Clarence (Christian Slater), vendeur de BD à Détroit, fan d’Elvis et d’arts martiaux, et d’Alabama (Patricia Arquette), call girl que son patron lui offre comme cadeau d’anniversaire, mais pour laquelle le coup de foudre est immédiat et réciproque. Chargés d’une valise emportée par mégarde et bourrée de cocaïne appartenant à la mafia, nos Bonnie and Clyde amateurs traversent les Etats-Unis en semant les cadavres...

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L'Atalante (1934)

de Jean Vigo, avec Michel Simon, Jean Dasté et Dita Parlo

L'histoire est basique : Juliette (Dita Parlo) fuit l'ennui de la campagne en épousant un jeune marin, Jean (Jean Dasté), et embarque avec lui à bord de L’Atalante. Mais leur vie de couple, aux côtés du père Jules (Michel Simon, donc) n'est pas vraiment de tout repos. Rêvant de Paris, Juliette profite d'une escale pour quitter le bateau et son propriétaire. Jean déprime, jusqu'à ce que le père Jules décide de se lancer à la recherche de la jeune femme. A partir de ce scénario de film de commande, Vigo invente des scènes magiques, des parenthèses suspendues dans le temps. Car c’est tout un langage cinématographique que Jean Vigo tend à définir avec ‘L’Atalante’...

Amour (2012)
  • 5 sur 5 étoiles
  • Cinéma
  • Drame
  • Recommandé

de Michael Haneke avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva

Palme d'or en 2012, Amour est un film poignant, dévastateur : huis clos sur un couple d’octogénaires, Georges et Anne (superbement interprétés par Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva), face à la mort et au déclin physique. Mais enfin, c’est surtout un film sur l’amour (bien vu), dans ce qu’il a de moins niais, de plus viscéral ; la question étant, au fond : peut-il tenir à hauteur de la mort ? Or, Haneke répond par l’affirmative. Et disons-le tout de suite, ça dessèche la gorge, d’autant plus qu’il n’y a pas une once de pathos. La profonde simplicité de son motif, alliée à la réalisation au couteau du grand Autrichien – à coups de plans fixes précis, avec un beau sens des volumes, et d’une utilisation virtuose du hors-champ – fait de ce film un choc autant esthétique qu’émotif.

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Jules et Jim (1962)

de François Truffaut, avec Jeanne Moreau, Oskar Werner et Henri Serre

Des triangles amoureux, il y en a eu, mais peu sont parvenus à égaler celui de ‘Jules et Jim’ (et Catherine). Les textes magnifiques d’Henri-Pierre Roché, lus par Truffaut en voix-off, la musique de Georges Delerue, l’interprétation du "Tourbillon" par Jeanne Moreau… Tout dans cette œuvre emblématique de la Nouvelle Vague est désormais devenu culte, et à juste titre. Même si sa morale n’est pas vraiment optimiste – la révolution sexuelle dont Catherine rêve tant s’avère finalement irréalisable –, ‘Jules et Jim’ reste, avec ‘Harold et Maude’, l’un des seuls films romantiques dont le schéma amoureux peut paraître aussi irrévérencieux aujourd’hui qu’il le fut lors de sa sortie. – AB

La Vie d'Adèle (2013)

d'Abdellatif Kechiche, avec Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux

Tout simplement magnifique, 'La Vie d'Adèle' se pose comme une évidence, à l'image de certains films d'Eustache, de Renoir, d'un réalisme époustouflant et d'une contemporanéité palpable. Plongée dans ce film-fleuve de trois heures qui passent comme une lettre à la poste, Adèle (Adèle Exarchopoulos, inconnue éblouissante) traverse l'adolescence. Lycéenne curieuse, elle lit Marivaux et s'initie à l'amour, d'abord avec un lycéen gentiment banal, puis avec Emma, étudiante des Beaux-Arts aux cheveux bleus (Léa Seydoux, en lesbienne au magnétisme animal), avec laquelle elle vivra une passion complice et complexe. Lumineux, le film d'Abdellatif Kechiche s'impose comme une ode à la vie, une affirmation joyeuse de son intensité...

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Out of Africa (1985)

de Sydney Pollack, avec Meryl Streep et Robert Redford

Quoi de plus romantique que de se faire laver les cheveux par un jeune Robert Redford au bord d’une rivière kenyane ? Dans ce film, l’acteur incarne l’Aventurier par excellence, veste saharienne, regard mystérieux et peau tannée par le soleil. Quant à Meryl Streep, elle tient là un de ses plus beaux rôles, en femme forte et autonome qui préfère la vie à la ferme aux mondanités de son Danemark natal. Tiré des mémoires de l’écrivaine Karen Blixen, ‘Out of Africa’ raconte le séjour africain de cette dernière et sa relation passionnelle avec le chasseur Denys Finch Hatton. Un amour torride et tragique sur fond d’histoire coloniale. La musique, grandiose, de John Barry et les sublimes paysages du Kenya (la scène où les deux amoureux survolent les plaines en avion relève de la pornographie panoramique) achèvent de faire d’‘Out of Africa’ l’une des histoires d’amour les plus vibrantes du cinéma. – AB

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004)

de Michel Gondry, avec Jim Carrey et Kate Winslet

Pour son deuxième film, Michel Gondry est parti d’une idée séduisante : celle que l’on pourrait tous, à l’aide d’une sorte de lésion cérébrale volontaire, effacer un ex de notre mémoire. C’est l’expérience que font Clémentine et Joël – Kate Winslet et Jim Carrey, tous deux remarquables dans des rôles très éloignés de leur répertoire habituel –, après une rupture particulièrement douloureuse. Mais même lorsqu’ils ne se reconnaissent plus, les anciens amants ne peuvent s’empêcher de se croiser... 

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La Garçonnière (1960)

de Billy Wilder, avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine

Etudes de mœurs des milieux d’affaires, ‘La Garçonnière’ était-il ‘Le Loup de Wall Street’ des années 1960 ? Pas impossible – encore que les businessmen aient sans doute sensiblement évolué depuis. Ici, CC Baxter (Jack Lemmon, auquel Jim Carrey a manifestement piqué un paquet de mimiques) est employé dans une grande compagnie d’assurances, au sein de laquelle il souhaite tout faire pour monter en grade. Afin de satisfaire son carriérisme, il met sa garçonnière à la disposition de ses supérieurs hiérarchiques… sans se douter que son DRH en profite pour y retrouver en secret la jolie Fran (Shirley MacLaine)...

Sueurs froides (1958)
  • 5 sur 5 étoiles
  • Cinéma
  • Thriller
  • Recommandé

d'Alfred Hitchcock, avec James Stewart et Kim Novak

Considéré par John Carpenter ou Kenneth Branagh comme la plus grande œuvre d’Alfred Hitchcock, film favori de Chris Marker, Sueurs froides (également connu sous son très beau titre original, Vertigo) est un film qui vous fout lui-même le vertige. Histoire d’un flic acrophobe sur les traces d’une mystérieuse femme dont il tombera amoureux (inspirée du roman D’entre les morts de Boileau-Narcejac), Sueurs froides est surtout l’occasion pour Hitchcock de jouer sur l’inconscient de ses spectateurs à travers son héros masculin, tour à tour symbole de l’impuissance sexuelle ou de la nécrophilie. Servi par deux acteurs impeccables, James Stewart et Kim Novak, qui forment ici l’un des couples les plus mythiques du cinéma, ce film de 1958 reste grand, très grand, incommensurablement grand. A voir et à revoir. Mais surtout, ne regardez pas en bas ! 

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Titanic (1997)

de James Cameron, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

Parler du film de James Cameron revient souvent à énumérer les nombreux records qu’il a établis : troisième film le plus cher de l’histoire, deuxième plus grand succès du box-office mondial, 14 nominations et 11 victoires aux Oscars, entre autres. Mais c’est comme ça, ‘Titanic’ est un mastodonte du cinéma, une fresque homérique de trois heures quinze minutes qui entremêle brillamment intrigue amoureuse et grande tragédie humaine. De notre côté, on retiendra surtout un duo d’acteurs talentueux, une bande-son si mémorable qu’elle semble avoir été directement gravée dans nos cerveaux...

Un homme et une femme (1966)

de Claude Lelouch, avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant

Une bande-son mythique composée par Francis Lai, des plans époustouflants et un couple d’acteurs – Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant – aussi beaux que charismatiques. Tourné à la fois en couleur et en noir et blanc pour des raisons budgétaires, il émane du film de Lelouch une poésie singulière, mêlant dans un montage habile images présentes et passées, réelles et fantasmées. Ils sont tous les deux veufs, tous les deux parents célibataires. Ils se rencontrent, et puis ils s’aiment...

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Her (2013)

de Spike Jonze, avec Joaquin Phoenix et Scarlett Johansson

‘Her’, le dernier long métrage de Spike Jonze (en salles le 19 mars 2014) est tout simplement phénoménal. L’idylle qu’il dépeint entre Théodore et Samantha, un homme et un programme informatique, paraît immédiatement crédible. Samantha est une “OS”, un système d’exploitation semblable à Siri, à cela près qu’elle est ultra-développée : capable de lire un livre et trier une boîte mail en deux centièmes de seconde, mais aussi de faire la conversation, échanger des blagues ou exprimer des opinions très personnelles. Or, plus Samantha interagit avec Théodore, plus ses besoins et ses émotions évoluent…

de Paul Thomas Anderson, avec Adam Sandler et Emily Watson

Une comédie romantique réalisée par Paul Thomas Anderson (auteur des récents ‘The Master’ et ‘There Will Be Blood’), avec Adam Sandler dans le rôle principal ? La combinaison peut, a priori, sembler étrange. Et effectivement, il se dégage de ‘Punch-Drunk Love’ une atmosphère si puissamment bizarre qu’on passe les trente premières minutes à se demander dans quel film on a atterri. Car Paul Thomas Anderson procède à une réinvention unique des codes du genre : chez lui, la comédie romantique se transforme en une sorte de thriller sentimental complètement barré, aussi jouissif que déroutant...

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Paris, Texas (1984)

de Wim Wenders avec Harry Dean Stanton et Nastassja Kinski 

Un homme muet dans le désert, comme revenu de parmi les morts. Travis est sur les routes parce qu’il tente de reconstituer l’histoire. L’histoire de cette femme qui est partie, de ce qui la fera revenir, ou juste exister à nouveau. Pour lui, marcher dans ce désert d’après destruction reste le meilleur moyen d’espérer un mirage qui pourtant ne viendra jamais. C’est une traversée vers nulle part. L’errance comme persistance des sentiments. Puis un mec gueule sur d’autres mecs roulant à toute vitesse et qui ne l’entendront jamais. Quelques mots sortent de sa bouche en folie...

L'Avventura (1960)

de Michelangelo Antonioni, avec Gabriele Ferzetti et Monica Vitti

Première collaboration entre Antonioni et son inoubliable muse, la sublime Monica Vitti, ‘L’Avventura’ reste l’un des films les plus forts du cinéaste italien – au même titre que ‘Le Désert rouge’, ‘Blow-Up’ ou ‘Profession : reporter’. Audace esthétique, dilatation du temps, remise en cause de la dramaturgie : rien que sur le plan formel, ‘L’Avventura’ s’affirme comme une œuvre incontournable. Mais ce n’est pas tout. Car ses latences ont pour propos de définir la fragilité de la sensibilité et de la sensualité modernes, entre incertitude, hésitation et désir hors des cadres moraux...

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Les Parapluies de Cherbourg (1964)

de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo

Dans le monde des comédies musicales, l’œuvre de Jacques Demy occupe une place à part. Les couleurs vives de ses images et les phrases chantées auraient vite fait d'induire en erreur : ‘Les Parapluies de Cherbourg’ n'est pas un film léger. Si l'extraordinaire musique de Michel Legrand porte l'œuvre, comme un filet d'eau claire ininterrompu, le scénario traite de la guerre d'Algérie et d'amour perdu, de cœurs brisés et de destin tragique, le tout avec une fausse superficialité qui en renforce plutôt l'émotion et la profondeur. On en ressort en chantant, certes, mais mouchoir à la main...

Quand Harry rencontre Sally (1989)

de Rob Reiner, avec Billy Crystal et Meg Ryan

Presque toutes les comédies romantiques des quinze dernières années contiennent une référence à ‘Quand Harry rencontre Sally’. Et si de nos jours, le film peut être considéré comme prévisible ou plein de clichés, c’est parce que tout le monde semble avoir oublié qu’avant sa sortie, la plupart de ces clichés n’existaient pas. Non seulement le long métrage de Rob Reiner et Nora Ephron a-t-il complètement modernisé et renouvelé le genre, posant les bases narratives de centaines de comédies romantiques – et de séries télé – à venir, mais il a carrément inventé de nouveaux concepts...

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In the Mood for Love (2000)

de Wong Kar-wai, avec Tony Leung Chiu-wai et Maggie Cheung

L'histoire se déroule en 1962. Voisins de palier dans un immeuble surpeuplé, M. Chow (Tony Leung) et Mme Chan (Maggie Cheung, arborant une robe traditionnelle chinoise) vont progressivement se rendre compte que leurs conjoints ont une liaison secrète. Suite à cette découverte, ils passent de plus en plus de temps ensemble et jouent avec les émotions de l'autre en répétant des scènes imaginaires de rupture, alternant entre réconfort et masochisme et finissant par aller au bout de leur désir mutuel dans le cadre d'un jeu de rôle imitant leurs partenaires infidèles...

d'Ang Lee, avec Heath Ledger et Jake Gyllenhaal

Tiré de la nouvelle d’Annie Proulx publiée en 1997, ‘Brokeback Mountain’ a souvent été qualifié de « western gay ». Et s’il est vrai que le film met en scène deux cowboys, son histoire aurait pu avoir lieu n’importe où, n’importe quand. En 1963, Ennis et Jack (Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, tous deux bouleversants) passent un été à garder les moutons ensemble à Brokeback Mountain, dans l’Etat du Wyoming. C’est là, dans l’intimité des grands espaces, qu’ils font l’amour pour la première fois...

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Sailor et Lula (1990)

de David Lynch, avec Nicolas Cage et Laura Dern

Quel dommage que la version française de ‘Sailor et Lula’ n’ait pas conservé son titre original, ‘Wild at Heart’ (« déchaînés »). Car dans toute l’histoire du cinéma, peu de couples peuvent rivaliser avec le duo d’hystériques formé par Nicolas Cage et Laura Dern. Affublés de vestes en peau de serpent et bas résille troués, Sailor et Lula sont deux jeunes aussi fous qu’amoureux, en cavale pour échapper à la folie meurtrière de la mère de Lula. D’une possessivité maladive, cette dernière lance en effet la mafia à leurs trousses, avec l’ordre d’éliminer Sailor. Sur la route, les amants croisent une multitude de personnages loufoques, notamment Willem Dafoe, psychopathe à la dentition bien entamée. David Lynch n’est pas vraiment connu pour son amour de la comédie, mais ‘Wild at Heart’ est incontestablement son film le plus drôle...

Annie Hall (1977)

de Woody Allen, avec lui-même et Diane Keaton

Souvent considéré comme le film le plus personnel de Woody Allen, 'Annie Hall' semble largement s’inspirer de la relation entre Diane Keaton et le cinéaste – le nom d’origine de l’actrice étant Hall, et Annie son surnom. C'est l'histoire, banale, d'un couple qui s'aime puis se sépare. Une comédie, certes, mais teintée d’une profonde nostalgie : au fond, nous dit-elle, ce n'est pas parce que l'on a rencontré l'âme sœur que cela durera pour toujours...

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L'Aurore (1927)

de Friedrich Wilhelm Murnau, avec Janet Gaynor et George O'Brien

Oui, ‘L’Aurore’ est sans doute ce « plus beau film du monde » qu’évoquait François Truffaut. Bien sûr, il est muet, en noir et blanc et date de 1927, ce qui pourrait a priori en décourager certains. Il demeure pourtant l’une des œuvres les plus poignantes jamais vues sur grand écran. Amour, mort, trahison, rédemption : l’histoire ressemble à une légende immémoriale, entre simplicité et profondeur. D’ailleurs, les personnages sont anonymes, simplement crédités comme « L’Homme » (George O'Brien), « La Femme » (Janet Gaynor) ou « La Femme de la ville » (Margaret Livingston)...

 

  • 5 sur 5 étoiles
  • Cinéma
  • Recommandé

de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman

Amour, nostalgie, passion, espionnage, politique : si Casablanca, l’un des chefs-d’œuvre hollywoodiens de Michael Curtiz, se place au premier rang de notre classement des meilleurs films romantiques, c’est qu’il dépasse de loin, dans son propos, les habituelles problématiques du genre, tout en réussissant à en exploiter, avec brio, les nombreux poncifs. « Quand tous les archétypes déferlent sans aucune décence, on atteint des profondeurs homériques. Deux clichés font rire. Cent clichés émeuvent », écrira d’ailleurs à son sujet Umberto Eco...

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