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Eugene McGuinness

Interview d'Eugene McGuinness

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Tout d'abord félicitations, l'album 'The Invitation To The Voyage' est excellent. Vous avez clairement franchi un palier depuis le précédent, comment expliquez-vous ça ? Si on voulait tomber dans le cliché, on parlerait de maturité... 

Il y a un fossé entre les deux albums, presque trois ans ! Je ne sais pas si je suis plus mature... j'ai vieilli, tout simplement. Vous savez, je suis ambitieux avec cet album. Beaucoup de choses se sont passées ces trois dernières années, donc oui, je suis devenu quelqu'un de différent. Mais ça s'est fait de façon naturelle, comme pour n'importe quelle personne qui passe de 20 à 25 ans.

Vous pouvez être ambitieux avec ce disque : il contient beaucoup de tubes potentiels. "Lion", par exemple, est un superbe morceau pour danser.

Oui, je voulais que ce soit un disque pour danser, j'aime cette énergie communicative. Si vous êtes dans une voiture ou dans un club et que vous entendez Bowie ou les Kinks, tout le monde se met à chanter comme un crétin. Je voulais recréer cette espèce d'adrénaline, avec laquelle j'ai grandi. Ce qui compte pour moi, c'est que les gens s'amusent sans se prendre la tête. C'est pour ça que le disque est rapide, simple, énergique. D'un autre côté, il part dans beaucoup de directions, donc il n'est peut-être pas aussi simple qu'il y paraît. Mais je voulais qu'il procure la même sensation que la musique que j'écoute.

Vous écoutez quoi depuis deux ans ?

David Bowie, Iggy Pop... Cela dit, ça n'a pas influencé tant que ça l'album, je voulais surtout qu'il sonne comme moi. Sinon, j'ai grandi avec les Beatles et les Kinks, comme beaucoup de gens.

Comment avez-vous découvert la musique ? Vous avez téléchargé sur Internet ou vous avez juste piqué les disques de vos parents ?

Oui, j'ai emprunté les disques de mes parents. J'ai eu de la chance qu'ils aient bon goût en musique ! J'ai aussi écouté pas mal de hip-hop dans mon walkman, sur le chemin du collège. Il y a beaucoup de styles de pop que j'aime, en fait. Ça va de la Motown jusqu'à un groupe comme Kraftwerk, qui a marqué la musique avec des chansons telles que "The Model", "Metropolis" ou "Trans-Europe Express"... Tous les types de pop music m'intéressent.

On peut clairement entendre toutes ces influences dans 'The Invitation To The Voyage'. A ce propos, comment avez-vous eu l'idée de réinventer le riff du "Peter Gunn Theme" sur "Shotgun" ?

C'était une idée qui revenait sans cesse. Je voulais juste chanter par-dessus ce riff. Je l'adore et je voulais le voler... Pour être honnête, je pensais que le résultat ne quitterait jamais l'intérieur du studio, mais curieusement tout le monde a trouvé ça génial et on l'a laissé sur l'album, à ma grande surprise ! Tout s'est passé très vite, comme pour le single "Lion". En fait, l'album entier a été enregistré en un éclair. C'est curieux parce que j'ai attendu pendant longtemps qu'il sorte, mais le travail de réalisation a été très rapide. Tout s'est fait à l'instinct, à l'image de "Shotgun". Tout le monde a aimé la chanson et c'est devenu un single.

Vous n'avez pas eu de souci avec le copyright ?

Je ne sais pas, quand je l'ai fait, j'ai juste dit à tout le monde que j'avais volé le riff. Il y a d'autres gens pour se soucier de ça dans la maison de disques. Mais personne ne s'est plaint ! Henry Mancini est crédité sur la chanson, évidemment.

Vous avez fait une reprise de "Blue Jeans" de Lana Del Rey également, pourquoi ?

Pendant les répétitions avec le groupe, on faisait beaucoup de reprises, juste pour le fun. Et puis un jour, on a eu peur que les gens s'ennuient entre la sortie de deux singles, "Shotgun" et "Harlequinade". Il y avait un laps de temps assez long entre les deux, du coup on s'est dit que c'était une bonne idée de sortir cette reprise. J'aime bien cette chanson, les accords me rappellent The Verve ou Oasis. Le morceau ne figure pas sur l'album d'ailleurs, on l'a fait quelques mois plus tard. Les reprises, c'est surtout une bonne excuse pour s'amuser, parce qu'on est plus libre de faire ce qu'on veut.

Dans quelle mesure vous intéressez-vous à la production de vos albums ?

Tous les gens avec lesquels je travaille sont proches de moi. Les membres du groupe sont des amis d'enfance, par exemple. Le label Domino m'a signé quand j'avais 18 ans, alors on se connaît par cœur. C'est pareil avec les producteurs, on travaille le plus en osmose possible. Je ne peux pas leur lâcher totalement la bride, je suis un peu un « control freak » ! Il faut que je sois certain de pouvoir mettre mon grain de sable si c'est nécessaire. De toute façon, Clive Langer et Dan Carey, les producteurs de l'album, sont de bons copains. Et heureusement, c'est ce qui fait que tout fonctionne bien pendant l'enregistrement.

J'ai lu que vous vouliez posséder votre propre orchestre quand vous serez plus vieux, c'est vrai ?

(Rires) Oui, carrément ! Ça ressemblera à la musique du 'Muppets Show'... J'imagine que c'est ce qu'on fait quand on vieillit, chanter avec un orchestre. Mais qui sait ? Peut-être que je démarrerai un groupe de punk.

Vous venez de jouer dans l'émission "L'Album de la semaine" pour Canal +, une chaîne qui a toujours eu une bonne réputation en matière de musique. Vous avez l'impression que le disque est en train de devenir énorme ?

C'est impossible à dire. Bien sûr, je voulais que ça marche. Mais pour l'instant c'est difficile de prendre du recul, je suis en plein dedans. En tout cas, c'est sympa d'être invité à ce genre d'émission, c'est exactement ce que je veux faire. Quand tu enregistres un disque de pop, tu espères que ça sera populaire, donc je suis ravi si beaucoup de gens écoutent le disque.

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