Pitchfork Festival : le jeudi
Time Out passe en revue les meilleurs groupes en live
Sébastien Tellier
“N’écoutez pas ma musique, écoutez mon message”, nous dit Sébastien Tellier. “Entrez en vibration avec ma musique, fusionnons nos rêves, propageons ensemble cette énergie communautaire en une immense vague bleue qui irradiera le monde, et les vérités apparaîtront”. Vaste programme. Excentrique aux accents rétro et électro, le très chevelu Sébastien Tellier s’est fait connaître en tant que candidat à l’Eurovision de 2008. Si l’on en croit son récent succès médiatique, ce Frédéric Beigbeder de la musique s’est peu à peu transformé en “gourou” musical, porteur d’une révélation mélodique et messianique. Parfois un peu trop premier degré, son personnage en devient pourtant beaucoup moins drôle. Dommage. Son nouvel album 'My God is Blue' contient tout de même quelques pépites (bleues) : l’entraînant et cuivré "Sedulous", l’extravagant "Cochon Ville", ou le mélancolique "Against the Law". Génie iconoclaste pour certains, ringard guimauvé pour d’autres, c’est un peu comme si Michel Delpech avait mangé The Scorpions. Un grand écart assumé entre le vieillot et le moderne, de la part de celui qui a notamment repris des chansons de Christophe et Etienne Daho avant de s’associer avec un membre de Daft Punk. Il rassemblera ses fidèles au festival Pitchfork à Paris.
James Blake
Chairlift
Qui dit Chairlift, dit "Bruises", tube grâce auquel on a connu le groupe il y a maintenant quatre ans. Caroline Polachek, belle et talentueuse chanteuse du duo, réussit à faire du neuf avec du vieux : avec une voix si proche de celle de Dolores O’Riordan, chanteuse des Cranberries, elle aurait facilement pu rester bloquée dans les années 1990, condamnée à ne faire que des copies de la chanson "Zombie". Et pourtant avec Patrick Wimberly, ils composent des chansons electro-pop très actuelles, sans prétention, qui tiennent parfois plus de l’expérience scientifique que de la musique à proprement parler. L'important, c'est qu’à l'arrivée, tout sonne bien. ‘Something’, leur dernier album contient des petites réussites, comme l’envoûtante "Amanaemonesia" ou la mystique "Sidewalk Safari". Un groupe à suivre.
John Talabot
John Talabot, Barcelonais d’origine, n’a rien à voir avec la musique largement diffusée dans les boîtes de sa ville natale. Adepte de musique électro, son but n’est pas de nous faire danser à tout prix mais plutôt de nous faire découvrir tout le travail et toutes les influences qui touchent à ce genre récent. Avec ses chansons longues, pour la plupart seulement instrumentales, il nous présente l’électro comme héritière autant des rythmes africains que du rock des années 1980. Son premier album, ‘Fin’, sorti en février dernier, révèle plusieurs perles, à l’instar de "Depak Ine", un titre dont le charme se joue dans une lente progression qui nous immerge au sein d’un cadre naturel austère, une sorte de forêt inquiétante. "So Will Be Now" (feat Pional), plus proche de la tendance minimale berlinoise à la Kalkbrenner, est aussi un succès, tout comme "Oro y sangre", qui enchante et terrifie à la fois du fait des cris féminins perçants qui ponctuent la chanson. Par chance, le Pitchfork l'inclut dans la programmation de son édition 2012 : rendez-vous donc le jeudi 1er novembre, pour un concert à conseiller aux amateurs de musique recherchée.
Factory Floor
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