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Assemblée des femmes

  • Théâtre
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Aristophane était-il féministe avant l’heure ? A en croire ‘Lysistrata’ (441 avant J.-C.) ou encore ‘L’Assemblée des femmes’ (392), le dramaturge grec – habile pourfendeur des mœurs politiques de sa cité – aurait quelques anicroches avec la société patriarcale. Un point de vue embrassé par Mylène Bonnet dans son adaptation scénique de la comédie. Une « Femmes pride » selon ses propres mots. Il faut dire que les prémices de la pièce mettent en scène une poignée de militantes décidées à investir clandestinement les tribunes exclusivement masculines de l’assemblée. Mais si Aristophane n’était pas à proprement parler féministe, il paraît, au regard de notre parlement actuel, tout à fait visionnaire.

Voilà donc au petit matin nos héroïnes travesties en hommes décidées à revendiquer haut et fort la cause des femmes. Dans un décor fait de palettes, de collages, de poussettes d’enfants et de tôle, elles vont renverser le pouvoir et énoncer un nouvel ordre politique, honteusement utopique. Avec le même humour qui caractérisait le théâtre d’Aristophane, la metteur en scène va d’abord raconter les répétitions du commando, astuces et discours compris. Et jusqu’ici tout va bien, voire même très bien. Patrick Paroux est hilarant dans son rôle de Simone, Valérie Puech un poil agaçante dans celui d’Olympe. Le rythme est enlevé, les dialogues ciselés et les trouvailles scénographiques (lumières comprises) débordent de créativité. Visez un peu les accessoires ubuesques de Machinchos.

Mais si le langage fleuri et la paillardise bien connue du maître grec amusent et plaisent notamment par leur modernité (grâce aussi à la plume de May Bouhada), la bizarrerie de la seconde partie perd le spectateur dans ses méandres dionysiaques. Caricature de comédie musicale par-ci, apparitions de zombies par-là… Le sens de la pièce se dérobe dans une multitude de scénettes extravagantes. Du loufoque à la manière d’Aristophane, mais en pire. On en oublierait presque que ce sont les femmes qui se sont emparées de l’assemblée.

Infos

Site Web de l'événement
www.la-tempete.fr
Adresse
Prix
18€
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