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Ne vous fiez pas à l’apparente violence de son titre, ‘Everyone’s Going to Die’ n’est ni un slasher, ni une ode au cynisme. Plutôt un film gentiment mélancolique, une rêverie douce-amère : l’histoire d’un amour manqué parce qu’asynchrone, d’un désir réciproque mais inachevé, décalé sans cesse. Complètement loupé et pourtant à portée de main. Passant à côté de leur romance comme on rate un train, Mélanie (Nora Tschirner), post-ado paumée, et Ray (Rob Knighton), tueur à gages vieillissant aux faux airs de Mads Mikkelsen, se croisent, se draguent, déambulent en devisant sur des plages sans soleil, dans des bistrots banals ou sous les lueurs de réverbères de quelque rue déserte. Mais enfin, chacun a ses trucs à faire. Et l’on rentre chez soi, à la fois charmé et renvoyant à plus tard les passions naissantes. Sans se rendre compte qu’on les avorte par mégarde.
Fondamentalement, on l’aura compris, il ne se passe pas grand-chose dans cette première réalisation des Jones, duo de cinéastes britanniques ayant fait leurs armes dans le vidéo-clip. En fait, c’est surtout un ensemble de micro-événements, souvent cocasses, qui parsèment le film et en créent la trame. De fil en aiguille, entre goût de l’absurde et humour noir, ‘Everyone’s Going to Die’ parvient à trouver un ton assez délicat, qui transcrit joliment le flottement sentimental, à la fois incertain et souverain, d’une séduction latente. Si la musique est omniprésente (ce qui pourra ravir comme agacer), la narration du film ressemble finalement à une errance douce comme on le dit d’une drogue, d’autant plus sympathique qu’elle se joue sans enjeu véritable. Si les plus prosaïques trouveront sans doute cela un peu vide, les amateurs de romantisme ne resteront certainement pas insensibles à son charme.
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