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Sorolla, un peintre espagnol à Paris

  • Art, Peinture
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Audace et modernité : quand un impressionniste méconnu illumine votre été.

Vous n’avez encore jamais foulé le parquet du musée des Impressionnismes de Giverny ? On vous envierait presque. Certes, vous avez raté de belles expos ces dernières années, à commencer par celles consacrées à Caillebotte (mars 2016) et Degas (mars 2015). Mais bonne nouvelle : jusqu’au 6 novembre 2016, vous pourrez découvrir à la fois ce superbe lieu, et surtout un peintre étrangement méconnu de la fin du XIXe siècle, Joaquin Sorolla.

Pourtant, ce contemporain de Monet, Renoir et Cézanne, qui découvre la France en 1885, a connu un large succès de son vivant, autant auprès du public que de ses pairs. En admirant la centaine d’œuvres ici exposées (soit environ 50 toiles et autant d’esquisses, pour la plupart déjà exposées à la galerie Georges Petit en 1906), on comprend bien vite pourquoi. Sorolla est un maître de la lumière, un alchimiste transformant la peinture en énergie, donnant à ses tableaux une vitalité rare. Car sous le vernis, on sent bouger ces hommes de retour de pêche (‘Pêcheurs valenciens’, 1895), ou ces femmes de marins ‘Cousant la voile’ (1896), éclairées par un soleil éclatant et pourtant en deux dimensions.

A cela, l’homme de Valence ajoute une audace et une modernité visionnaires. Observez un instant cette manière de traiter les reflets de la lumière dans l’eau, diffractés en des dizaines de nuances de couleurs allant du noir au jaune, du blanc au vert. Ou encore ces zones de mouvement presqu’abstraites, et qui pourtant figurent : un geste, un reflet, une direction. Même chose dans le traitement que Sorolla fait de ses modèles qui lui commandent (ou lui accordent, comme sa femme Clotilde) des portraits : à première vue rien de bien passionnant, et pourtant assez vite le regard se détache pour scruter la toile, y trouvant autant de détails que de subtilité.

Alors on se surprend à faire des allers-retours entre les salles du musée, pour revoir la flamboyance d’une scène, mieux discerner un visage, ou même ressentir une dernière fois un léger malaise devant ce ‘Triste héritage’, cru et remuant, parfaitement mis en valeur dans le parcours. On ne peut donc que vous conseiller de faire escale à Giverny sur la route de vos vacances, ou même un week-end prochainement, afin de découvrir des œuvres qui retourneront ensuite au musée Sorolla de Madrid. Ah, vous voyez que Giverny, ça n’est finalement pas si loin !

Écrit par
Nicolas Hecht

Infos

Site Web de l'événement
www.mdig.fr/fr/sorolla-et-paris
Adresse
Prix
Entre 3 et 7 €
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