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A mon seul désir
© © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

A mon seul désir

'A mon seul désir' de Gaëlle Bourges du 14 au 21 juillet au gymnase du lycée Saint-Joseph

Écrit par
Elsa Pereira
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Etrange entreprise que celle de Gaëlle Bourges. Ceux qui aimeront coller des étiquettes seront d'ailleurs bien embêtés. Théâtre ? Danse ? Performance ? Le spectacle de la chorégraphe Gaëlle Bourges ressemble en fait davantage à un bestiaire animé, à une mise en vie d'un tableau qu'à une pièce de théâtre, enfin de ce qu'on appelle communément « pièce de théâtre ». Et c'est bien dans cette frontière floue, dans cette expérimentation du genre que 'A mon seul désir' intrigue.

En avant-scène, quatre jeunes femmes nues et savamment épilées épinglent des fleurs sur un rideau rouge en velours. Ensemble, robe d'apparat pour l'une, masque d'animaux pour les autres, elles vont présenter en postures la tapisserie médiévale 'La Dame à la licorne' tissée aux alentours de 1500. Sur le plateau, coupé en deux, les quatre danseuses installent le décor, placent les accessoires et prennent la pose. Mis en scène, 'La Dame à la licorne' retrouve ainsi le devant de la scène. Composée de six panneaux dont cinq qui s'articulent autour des sens (l'ouïe, le goût...) et un sixième portant l'inscription 'A mon seul désir', 'La Dame à la licorne' donna lieu à de nombreuses exégèses. Sous le regard de Gaëlle Bourges, la tapisserie renoue avec sa force visuelle.

Le spectacle est ainsi une contemplation lente et délicate des différents tableaux, une mise en postures à laquelle s'ajoute en voix off le texte instruit, documenté et particulièrement drôle de la chorégraphe. On apprendra ainsi que la présence de trente-cinq lapins (35 !) est certainement liée à la lubricité de l'animal. Des réflexions pleines de bon sens sur la nudité et le désir... « Et si l'esprit était dans le cul, le con ? », et parfois empruntée à d'autres, tel que Jean-Luc Godard dans 'Adieu au langage' : « Le chien est naturellement nu. C'est à dire que quand nous voyons le chien nu, il n'est pas nu. Il n'y a pas de nudité dans la nature» Et oui Gaëlle, il était bien temps que nous nous posions ce genre de questions. Merci ! 

> Du 14 au 21 juillet - 18h au gymnase du lycée Saint-Joseph.
> Durée : 55 min 

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