Youth Lagoon
A la croisée entre Beach House et Perfume Genius, l’indie-pop de Youth Lagoon envoûte et cajole, enivre et émeut. Pas étonnant alors que son premier album ‘The Year Of Hibernation’ (produit par le label californien Lefse Records) donne envie de se pelotonner au coin du feu, un thé fumant dans une main, une couette moelleuse dans l’autre. Jeune prodige de 22 ans, l’Américain Trevor Powers nous fait revivre en dix titres toute la mélancolie douce de l’adolescence. Depuis son Idaho natal, il nous convie au cœur de son journal intime musical. Une traversée faite de mélodies aériennes, de ritournelles électroniques déchirées et de fins pincements de cordes. Si Trevor Powers aime raconter son processus créatif comme une douloureuse introspection, ces morceaux sont loin de véhiculer langueur et apathie (à commencer par le très bon "Daydream"). Des notes de piano réverbérées, une voix séraphique subtilement ombragée sous des nappes de synthé, Trevor n’a pas besoin de beaucoup d’artifices pour nous convaincre. Son nouvel opus ‘Wondrous Bughouse’ (sorti début 2013) riche de synthé brumeux, de litanies métaphysiques et de ritournelles dysphoniques devrait satisfaire comme il se doit les amateurs toujours plus nombreux de shoegazing.