Il y a quelque chose d'impertinent à venir applaudir les danses urbaines dans un département aussi favorisé que les Hauts-de-Seine. Mais les clichés auraient eu assurément la vie trop facile, si le festival avait eu lieu au fin fond du 93 entre dalles de béton et mégots de joints. Le hip-hop en plein ghetto circonscrit par les murs qui l'ont vu naître. Mais voilà, c'est sur le sol de marbre du théâtre Jean Vilar de Suresnes, dans ce petit coin de banlieue tranquille qu'Olivier Meyer a imaginé cette manifestation inspirée et hors norme. Grâce à lui, chaque année depuis 1993 il souffle un vent nouveau sur la danse, ou plutôt sur les danses, plurielles et polymorphes.
Pour cette vingt-deuxième édition, la programmation affiche pas moins de cinq créations, chorégraphiées par John Degois, Amala Dianor ou encore Laura Scozzi. Des spectacles qui rappellent à l'enfance ('Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant'), qui interrogent le processus créatif ('Ma nuit américaine'), ou qui abordent des thèmes fragiles et sensibles comme le corps blessé du danseur. Le langage chorégraphique utilise alors les corps et les émotions pour brouiller les pistes de la danse traditionnelle, cantonnée à son propre vocabulaire, pour explorer des territoires parfois très personnels, pour prendre la parole et la donner.
• Trois petits conseils pour l'édition 2014 :
1 • Ne rater pas 'Ma leçon de hip-hop' de Céline Lefèvre et Sylvain Groud. Surtout si vous rêvez d'une initiation gratuite
2 • Le 2 février, pour clôturer comme il se doit le festival, un bal hip-hop invite gratuitement danseurs et spectateurs à emboîter le pas pendant près de trois heures. Salle Aéroplane de 19h à 22h
3 • Les transports en commun vous terrifient ? Pas de panique, une navette gratuite part tous les jours de la place de l'Etoile à l'angle de l'avenue Hoche, 45 mm avant l'heure de représentation. Surtout, soyez ponctuel !