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Pour son premier long métrage, le sujet abordé par l’Irlandaise Juanita Wilson n’est pas franchement marrant. Tourné en serbo-croate, son film relate les multiples exactions dont une jeune femme se retrouve témoin et victime, lors du conflit ethnique en Bosnie dans les années 1990. Séquestration, torture, meurtre d’enfants, viol collectif : rien ne nous est vraiment épargné… Pourtant, l’ensemble du film témoigne d’une grande retenue, transcrivant la violence de la guerre, sa fureur, avec un grand souci de dignité. La caméra évite ainsi les mouvements superflus, ou le montage les effets tape-à-l’œil, même lors de la longue scène de viol, pour se retrouver (bienheureusement) aux antipodes de l’insoutenabilité d’un ‘Irréversible’. Aussi parvient-on, malgré son thème difficile, à entrer dans l’atmosphère lourde de cet ‘As if I am not there’, qui se révèle finalement subtil et assez distant, nettement moins manichéen que ce que son synopsis aurait pu laisser entendre – notamment grâce à son interprète principale, la magnifique Natasha Petrovic.