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Extrêmement fort et incroyablement près

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Extrêmement fort et incroyablement près
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Time Out dit

Avec 'Billy Elliot', Stephen Daldry avait fait un film sur un garçon ayant à affronter les dures réalités du monde pour pouvoir aller au bout de sa passion. L'histoire comprenait son paquet de scènes larmoyantes, mais la ténacité et la détermination de Billy rendait l'heureux dénouement du film absolument mérité. Et il est clair que le côté sentimental de Daldry s'est nettement intensifié depuis, comme l'illustrent 'The Hours' ou 'The Reader'. Le long métrage qu'il présente aujourd'hui s'intéresse à nouveau à un enfant qui, pour des raisons compréhensibles, cherche à fuir la réalité à travers un monde qui, pour des raisons nettement moins compréhensibles, devient le complice de cette supercherie.

Adapté du roman de Jonathan Safran Foer, 'Extrêmement fort et incroyablement près' raconte l'histoire d'Oskar Schell, un enfant new-yorkais de 11 ans dont le père (Tom Hanks) est tué lors du tragique effondrement du World Trade Center. Un an après les attentats, Oskar reste traumatisé, trouvant un peu de réconfort dans ses souvenirs et son imagination débordante. Tout finit par se mêler le jour où il découvre une mystérieuse clé, sur laquelle est inscrit le nom « Black ». Bien déterminé à retrouver son propriétaire et la serrure correspondante, il arpente la ville dans tous les sens, se lançant à la poursuite de tous les Black répertoriés dans l'annuaire téléphonique. Sa mère (Sandra Bullock) s'inquiète de le voir s'impliquer autant dans cette quête, tandis que le pensionnaire muet qui vit chez sa grand-mère (Max von Sydow) se trouve soudainement impliqué.

Le roman de Safran Foer était un bric à brac de voix, d'images et de jeux typographiques, dominé par l'enthousiasme puéril et l'optimisme naïf d'Oskar. C'est un registre complexe qu'il est difficile d'adapter au cinéma et le recours à la voix-off, ici, ne fonctionne pas vraiment. Il y a certes une tension intéressante entre ce qui est dit et ce qui est vu ou entendu – la nécessité de la parole et ses limites, la cacophonie vitale de tout le reste… Mais 'Extrêmement fort et incroyablement près' offre une sorte de vision fantasmée d’un New York un peu mièvre, comme un faux journal de deuil. En définitive, moins un film sur la communication qu'un long métrage un peu sourd.

Écrit par Ben Walters / trad. C. Barbe
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