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Ce film est arrivé à la 66e place de notre classement des 100 meilleurs films français de tous les temps - cliquez ici pour voir la liste complète.
‘La Beauté du diable’ est un bon exemple de ce qui pourrait être un classique vintage à la française. Autrement dit, le genre de cinéma qui fut plus ou moins durablement ringardisé par la Nouvelle Vague. Pourtant, avec le recul, il fait aujourd'hui preuve d’un charme précisément agréable parce que daté. C'est suranné, mais en même temps parfaitement huilé : aussi peut-on considérer cette adaptation du ‘Faust’ de Goethe par René Clair comme l’un des incontestables classiques du fantastique français. Les décors sont grandioses, les mouvements de caméra d'une grande virtuosité, mais surtout, la grandeur du film réside dans ses deux acteurs principaux, qu’a priori tout oppose : le truculent Michel Simon et le théâtral Gérard Philipe. Le premier incarne le fameux docteur qui, complètement au bout du rouleau, rencontre son tentateur (sous les traits du second), le flamboyant Méphistophélès. Ce dernier lui rend sa jeunesse, non sans contrepartie. Alors les interprètes échangent leurs rôles. C'est attrayant. Si chacun connaît l'histoire du pacte (et sait que le Diable est un dealer), le numéro d'acteur de Michel Simon, devenu démon jovialement sarcastique, est particulièrement savoureux. A tel point qu’il vampirise parfois le film. Pour la plus grande joie du spectateur.