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La Parade

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
La Parade
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Légèreté au programme avec le nouveau film de Srdjan Dragojevic, ‘La Parade’. Le sujet se prêterait pourtant plus facilement au mélodrame : la cause homosexuelle en Serbie n'a a priori rien de réjouissant ! C’est donc avec surprise que le film s’ouvre sur Lemon, gros beauf accro à son pitbull, qui, le voyant blessé, accourt chez le vétérinaire le plus proche et le menace d’une arme pour qu’il le soigne sur le champ. Rire unanime dans la salle, le décor est posé : bienvenue en Serbie !

Pour payer son mariage avec Perle, une bimbo de l’Est, ce cliché ambulant, nationaliste convaincu, combattant retraité et fana d’armes en tout genre, va devoir s’occuper de la sécurité de militants homosexuels lors de la première Gay Pride de Belgrade, menacée par les battes de baseball de skinheads enragés. Sans grande surprise, cet homophobe de base se révèlera avoir un bon fond, comprenant finalement que ce qui compte avant tout, c’est l’amour, et pas le sexe de la personne aimée. Un peu facile et prévisible certes, mais le film parvient à rester drôle et bien rythmé ; le temps passe très vite, et cela suffira certainement à beaucoup.

Le problème se niche en vérité ailleurs. Le thème déjà, abordé de façon totalement attendue (la dure vie d’un homosexuel en ex-Yougoslavie qui se fait battre dès qu’il essaye de s’afficher), semble davantage convenir à la volonté du réalisateur d’exporter son film dans le reste de l’Europe qu’à un réel engagement politico-social. D’intéressante, l’idée devient alors racoleuse, voire gênante. En découle également une peinture assez caricaturale de la fracture sociale serbe : d’un côté, les gentils progressistes, occidentalisés au possible ; de l’autre, les méchants nationalistes, simple ramassis de débiles profonds. Une comédie finalement légère à tout point de vue, dont il ne faut espérer retirer autre chose que beaucoup de rires. Remarquez, c'est déjà ça de pris.

Écrit par Pia Bou Acar
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