The Sessions

De loin, on pourrait presque croire à un remake américain d’'Intouchables'. Basé sur des faits réels, 'The Sessions' raconte l’histoire de Mark O’Brien, un poète et essayiste atteint de polio, mort en 1999 à l’âge de 49 ans. Paralysé depuis l’enfance, il ne peut bouger que son visage, se déplace sur une civière, respire grâce à un « poumon d’acier » et tape sur son ordinateur à l’aide d’un bâton dans la bouche. Mais, contrairement à 'Intouchables', 'The Sessions' a eu la bonne idée de se focaliser sur un aspect très particulier de la vie d’O’Brien : sa sexualité. Ou plutôt, son absence de sexualité, puisqu’à presque 40 ans, Mark (John Hawkes) est toujours puceau. Sachant que ses années sont comptées, il décide de suivre une thérapie avec Cheryl (Helen Hunt), une assistante sexuelle.

Le sujet paraît casse-gueule, mais Ben Lewin, qui a lui-même contracté la polio lorsqu’il était enfant, réussit à le traiter sans aucune condescendance ni pathos. John Hawkes, le gourou inquiétant de ‘Martha Marcy May Marlene’, livre ici une interprétation remarquable, uniquement filmé à l’horizontale, n’utilisant que sa voix et son visage. Quant à Helen Hunt, nominée aux Oscars dans la catégorie Meilleur second rôle féminin, elle est tout simplement radieuse.

'The Sessions' est le film typique du festival de Sundance – il y a d’ailleurs récolté le prix du Jury en 2012. On sanglote parfois, mais surtout, on rigole bien, grâce à nos deux héros et au reste du casting : Moon Bloodgood, dans le rôle de l’assistante pince-sans-rire, et William H. Macy, en lice pour l’Award de la Meilleure choucroute. Bref, si le film de Ben Lewin n’atteint jamais une véritable profondeur dramatique, il reste quand même un excellent divertissement, tendre, léger et surtout, d’une rare honnêteté.