• Cinéma
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Critique

Ayka

4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

Ayka, jeune kirghize sans papiers, abandonne son nouveau-né à la maternité. Sa vie est dure, aussi rude que l’hiver qui recouvre maintenant Moscou. Entre petits boulots, patron-escroc, dette mafieuse et rixe policière, elle doit trouver le moyen de faire face à des urgences médicales. Oui, tout ça. Russie 2018, le foot et le reste. 

Quand une presque inconnue reçoit le Prix d’interprétation à Cannes, forcément ça titille. Surtout vu le niveau de la compétition 2018 : Pénélope Cruz, Vanessa Paradis, Joanna Kulig, Vincent Lacoste. Il faut dire que sa prestation est le sujet du film. Une œuvre caméra à l’épaule, toujours près de son corps, toujours près de son visage. Histoire de ne rien louper des souffrances. 

Scénario, décors, photographie, tout est fait pour mettre la pression à Samal Yeslyamova. Pour la pousser à bout. Bien que son Prix soit largement mérité, il valide aussi étrangement ces maltraitances. Oui, le film veut clairement du mal à son personnage et à sa comédienne. Et ça dans la fiction, comme dans les intrusions « documentaires » (le plumage des poules, l’univers vétérinaire, le froid mortel). Si le message du film importe peu (être pauvre en Russie, c’est pas la joie) cette misère hyper réaliste aux allures de film d’horreur est un piège sadique assez palpitant. Il n’y a pas d’échappatoire, ni pour elle, ni pour nous. Et quand on touche le fond il y a toujours moyen de tomber plus bas. Elle est un pur martyr. Une vraie sainte en devenir.

Détails de la sortie

  • Durée:100 mins

Crédits

  • Réalisateur:Sergei Dvortsevoy
  • Scénariste:Sergei Dvortsevoy, Gennadij Ostrowskij
  • Acteurs:
    • Samal Yeslyamova
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