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Belladonna

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Belladonna
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Violent, sexuel et psychédélique, un vrai chef-d’œuvre méconnu de l’animation japonaise seventies

Inspiré par ‘La Sorcière’ de Jules Michelet et produit en 1973 par l’immense maître du manga Osamu Tezuka, le surréaliste et charnel ‘Belladonna’ réalisé par Eiichi Yamamoto suit l’histoire d’une jeune femme du Moyen-Age, Jeanne, violée par un effroyable baron local la nuit de son mariage, et sa vengeance après avoir pactisé avec le Diable et acquis de fantastiques pouvoirs.

Conflits sociaux, poésie cruelle, démonologie, féminisme, religion et peinture… 'Belladonna’ brille autant par son atmosphère et sa narration en voix-off que par son aspect graphique inédit. Réalisé avec un budget minimal, le film se trouve en effet constitué de panneaux peints à l’aquarelle, généralement fixes et souvent sublimes – qui rappellent d’ailleurs assez largement les toiles de Gustav Klimt –, le long desquels la caméra se promène, scrutant tel ou tel détail et instaurant un rythme singulier, entre conte et cauchemar.

Fleur extrêmement toxique, la Belladone fut jadis utilisée par les femmes pour dilater leurs pupilles (d’où le nom de la plante, « la belle dame »), et comme puissant hallucinogène – aujourd’hui, elle peut encore tenir lieu d’anesthésiant. Autant dire que le film d’Eiichi Yamamoto porte bien son titre ! Et son accompagnement musical, alternant musique classique, bruitisme et rock psyché, n’est pas en reste… Un film d’animation comme vous n’en avez certainement jamais vu, étrange et dérangeant, à la fois avant-gardiste et médiéval, dont la résurrection et la restauration 4K sonnent aujourd’hui comme une excellente nouvelle. Celle d’un trésor oublié à ne surtout pas laisser passer.

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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