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Bellflower

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Bellflower
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Dans ce premier film d'Evan Glodell, les héros ne sont pas des hommes mais de jeunes adolescents obsédés par Mad Max, shootant dans des réservoirs de propane et construisant des lance-flammes de pacotille. Le maladroit et clownesque Aiden (Dawson) et son acolyte discret, l’introspectif Woodrow (Glodell), forment le duo de potes au centre de l'intrigue, rêvant de parcourir les ruines d’un monde anéanti par l'apocalypse dans un de leurs engins à moteur trafiqués. Mais en attendant cette fin du monde tant espérée, ils bossent comme mécanos à Los Angeles – un paysage urbain post-apocalyptique.

C'est donc au beau milieu d'une surdose de testostérone que débarque la blonde Millie (Wiseman), jeune femme à la descente de bière solide. Après une rencontre attachante avec virée en voiture et repas de grillons, Millie et Woodrow se mettent ensemble. Bond dans le futur : quelques mois plus tard, la flamme a disparu et Woodrow souffre à la fois d'un cœur brisé et d'un traumatisme crânien. C'est là que tout commence à déconner.

Compte tenu de l'indéniable masculinité de Bellflower (aucun autre film n'a épinglé avec autant de justesse l'agressivité macho de la culture automobile), il serait facile de voir dans ce film indépendant un message de virilité. Mais une fois que le film passe en mode vengeance, on comprend vite que les impératifs masculins sont tous progressivement réduits à de vaines gesticulations de macho. Et si le film culmine lorsque ses hallucinations chaotiques tournent à la grande dérobade, l'épilogue – dans lequel le Lord Humungus de Mad Max est proclamé idéal masculin – nous montre totalement défaits les mondes imaginaires de l'enfance dans ces vies d'adultes sans issue. A travers l'histoire de cette chute, Glodell prouve donc qu'il est un talent subversif à ne pas perdre de vue.

Écrit par David Fear / Charlotte Barbe
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