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Casablancas, l'homme qui aimait les femmes

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Casablancas
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Le récit haut en couleurs du parcours du fondateur de l'agence Elite.

John Casablancas était un putain de bonhomme. Guidé, selon son propre aveu, par quatre vices cardinaux : le tabac, l’alcool, le jeu, les femmes (il ne lui manquait donc que la drogue pour avoir une belle quinte flush).

Fondateur de l’agence Elite à 30 ans – et, pour l’anecdote, père du futur leader des Strokes –, Casablancas se définit lui-même comme un Américain (né à New York en 1942), d’origine espagnole et de culture française (ayant notamment fait ses études en Suisse). Bref, un garçon au carrefour des influences. Ce qui explique peut-être l’incroyable flair dont il fit preuve au cours de sa vie professionnelle, alternant ruse, roublardise, coups de génie et coups de poker.

Mais surtout, Casablancas fut un incroyable homme à femmes qui, dès ses études, se fit tranquillement virer de son pensionnat de luxe pour avoir couché avec la bonne, au grand dam de sa famille de grands industriels. D’autres que lui seraient alors probablement repartis, honteux, se masturber en cachette. Tandis que John, lui, a préféré sublimer sa passion précoce pour les parties de jambes en l’air en se lançant dans l’une des carrières les plus mythiques de l’histoire de la mode.

En authentique joueur, sur les plans professionnels autant que personnels, Casablancas aura su gagner, perdre et, parfois, contourner les règles jusqu’à les bousculer avec une allégresse joyeuse, légère comme une bulle de champagne. S’inspirant des méthodes des studios hollywoodiens de l’âge d’or d’Hollywood, le fondateur d’Elite réussit ainsi à faire évoluer toute l’image des mannequins, passant du statut de porte-manteau à celui de top-model starifié – avec tout ce que cela implique d’excès et d’états seconds à gérer.

Cette vie passionnée et passionnante, le documentaire d’Hubert Woroniecki la suit au gré d’images d’archives commentées par Casablancas en personne, peu avant sa mort en 2013 – d’ailleurs, très belle voix, grave et chaude, que celle de ce séducteur de haut vol… On n'en attendait pas moins. Alors, quand bien même le film semble parfois manquer d’un certain recul, épousant un peu trop admirativement le parcours de l’homme, ‘Casablancas’ reste le récit d’une épopée personnelle haute en couleur, souvent drôle, autour d’un singulier amour du corps féminin. Qui, aujourd'hui, infuse presque une étrange nostalgie.

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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