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« Certaines opinions devraient se rapporter aux fringues que l’on porte » : ce fragment de dialogue s’applique parfaitement à la comédie musicale indé et sophistiquée de Stuart Murdoch. En effet, le leader du groupe Belle & Sebastian paraît si préoccupé par l’esthétique de son premier jet cinématographique qu’il est difficile d’appréhender les personnages comme de véritables personnes. Ils apparaissent plutôt comme ces créatures un peu floues qui habitent la poésie et les chansons.
Olly Alexander incarne James, charmant chanteur et compositeur à lunettes, tandis qu’Emily Browning est d’une beauté éthérée dans le rôle d’Eve, une potentielle musicienne se remettant tout juste de son anorexie. D’ailleurs, certaines personnes seront peut-être un peu froissées par l’enjolivement de la maladie dans le film. Mais ce couple est fait de la même étoffe que les rêves, et leurs vies tout entières se résument en une ou deux chansons.
L’intrigue est assez légère : James et Eve s’installent ensemble, s’ensuit la Twee Pride Parade où Emily Browning tournoie féériquement à travers les lieux estudiantins aussi artistiques qu’éclectiques de Glasgow, notamment le Barrowland Ballroom. Lors d’une expédition en kayak, ils rencontrent les habitants malpolis et crapuleux qui offrent un aperçu sympathique de la diversité des accents écossais. Au fond, cette entreprise cinématographique et fantasmagorique semble si délicieusement confiante qu’elle est à deux doigts de basculer dans la désinvolture.