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Ivan Tsarévitch et la Princesse changeante

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Princesse changeante
© DR
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Poésie esthétique et philosophie pratique au programme du nouveau Michel Ocelot.

Le papa de Kirikou sait comment nous faire rêver. Des personnages universels en ombres chinoises, des récits d'aventures fantastiques couvant une morale de vie bien utile et des images visuellement inoubliables... Voilà la recette magique du réalisateur français, qui marche aussi bien auprès des enfants que de leurs accompagnants.

Depuis son chef-d'œuvre de 1998 jusqu'à ‘Azur et Asmar’ en 2007, Michel Ocelot se fait en effet conteur pour tous les publics et on l'en remercie vivement ! Pour cause : même si le court métrage 'Princesse changeante' s'adresse principalement aux plus petits – à qui il ne sera demandé que 54 minutes d'attention –, il ne s'abaisse pas à l'infantilisation pour autant. Partant du principe que les bambins ne sont pas crétins mais savent, au contraire, s'adapter au monde des adultes, le cinéaste livre des dialogues intelligents. Langage soutenu, jeux de mots et expressions que certaines mauvaises langues jugeront peut-être désuètes : on assiste à un (trop) rare nivellement par le haut. Et ça fait du bien.

Du beau divertissement et de vrais enseignements

De même, que dire de l'imagerie qui, certes moins artisanale que celle de 'Princes et princesses' (les pantins de papier ayant été numérisés), demeure follement remarquable ? On y sent le profond travail de recherche artistique de Michel Ocelot, son inspiration des gravures d’Ivan Bilibine et des palais orientaux, pour créer ses mondes merveilleux. Une esthétique qui, à l'inverse d'une miss France, n'est pas uniquement là pour faire joli. Mais plutôt pour soutenir des messages aussi fondamentaux que la détermination, l'intégrité ou la générosité, abordés par le biais pédagogique de quatre petits contes marquant aussi bien l'esprit que la rétine.

A l'image de la petite « Maîtresse des monstres » symbolisant le courage et l'espoir, elle qui semblait pourtant condamnée à croupir au fond d'une grotte, raillée par ses semblables. Ou encore la fable russe d'Ivan Tsarévitch, réinterprétée à leur goût par deux gamins curieux et leur ami projectionniste, ceux-ci jugeant l'histoire trop sexiste. Ainsi, le personnage de la princesse changeante, servant initialement de potiche, devient l'héroïne principale dans la version des enfants. Là encore une belle leçon à retenir : celle selon laquelle la force de l'imagination peut (et doit) déconstruire les clichés, enterrer les normes et faire exister ses propres rêves.

Bref, c'est un nouveau petit bijou qui vient s’ajouter à la malle aux trésors bien garnie qu’est la carrière de Michel Ocelot. Ce qui nous rend encore plus impatients de découvrir son prochain projet, ‘Dilili à Paris’.

Écrit par
Clotilde Gaillard
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