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Jeux d'été

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
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Jeux d'été
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Italie, camping de Maremme en Toscane. Sur la plage au coucher du soleil, Nic et sa famille trinquent à des vacances paisibles. Malgré tout, entre disputes et tentatives de réconciliation, rien de leur temps libre ne sera calme.

Il y a beaucoup de mer, de rayons de soleil et de plants de maïs dans ce long métrage italien, et pourtant pendant ces deux heures les pieds dans l’eau, nous sommes bien loin de la carte postale cornée oubliée dans le sac de plage. La faute aux phrases musicales lancinantes de Bernd Schurer qui habillent l’image d’une tension à la fois délicate et puissante. La faute aussi au paysage tantôt filmé à travers les courses-poursuites des enfants (et parfois des adultes), tantôt aperçu depuis les marais alentour.

Un décor aussi somptueux que poisseux et une dualité que l’on retrouve jusque dans l’architecture du scénario. En partant du principe que la vérité n’est ni blanche ni noire mais grise, le réalisateur brosse un tableau de personnages complexes et tourmentés. Un père de famille victime de sa propre agressivité, un fils qui redoute la sienne mais qui en use contre lui-même et des jeux d’enfants comme des rites de brutalité.

Si Rolando Colla et son acolyte Massimiliano D’Agostino ont un talent, c’est assurément celui de savoir choisir des acteurs. En tête de cortège, le magnétique Armando Condolucci irradie. Son interprétation de Nic, jeune garçon imprévisible au regard furieux n’a d’égale que la finesse féline d’Alessia Barela dans le rôle d’Adriana, femme battue mais insoumise, amoureuse et fielleuse, magnifiquement paradoxale. Au final, même si le film écorche, il reste savoureux. On sort du noir, une pointe de sel marin au bout de la langue.

Écrit par Elsa Pereira
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