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L'Artiste et son modèle

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L'Artiste et son modèle
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Voilà bien une dizaine d’années qu’on n’avait vu Jean Rochefort dans un rôle à sa mesure – ou, disons, un tant soit peu sérieux. Plus précisément, depuis ‘L’Homme du train’ de Patrice Leconte, en 2002, l’avait-on essentiellement croisé dans des seconds rôles pépères, à l’humour distant, chez Chabat, Baer ou Chatiliez. Surtout, on se souvient tristement du ‘Don Quichotte’, maudit et avorté, de Terry Gilliam, où l’acteur semblait avoir trouvé son rôle idéal, mais trop tard, et dont le documentaire ‘Lost in La Mancha’ (2001) retraçait la triste épopée. Bref, autant dire qu’on n’y croyait plus vraiment, et qu’on se réjouit de retrouver l’illustre moustachu dans ce rôle exigeant de sculpteur à la retraite – qui, pendant l’Occupation, reprend goût à son art grâce à une muse inattendue, sous les traits d'une jeune et fougueuse réfugiée espagnole (Aida Folch). Pas de grande surprise, donc, en termes de scénario : tout le film de Fernando Trueba (cosigné par le toujours prolifique Jean-Claude Carrière) semble tenir dans son titre. Pourtant, derrière son apparente simplicité, ‘L’Artiste et son modèle’ se révèle riche de digressions sur l’inspiration, l’engagement politique, la sensualité, le passage du temps ou le travail créatif… Certes, l’ensemble est d’un classicisme assez indiscutable – accentué par le noir et blanc, par ses références à l’histoire de l’art, ou simplement par l’époque où il se situe – mais il n’en reste pas moins joliment mené, avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité dans sa narration comme dans ses dialogues. Pour paraphraser l’une de ses répliques, on pourrait dire que c’est une œuvre d'un romantisme comme on n’en fait plus. Et qui n’en est, finalement, que plus précieuse.

Écrit par AP
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