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L'Exorciste

  • Cinéma
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Time Out dit

Retrouvez ce film parmi notre collection des 60 meilleurs films d’horreur de tous les temps.

Si 'L’Exorciste' est arrivé en tête de ce classement des films d'horreur, ce n’est pas uniquement parce qu’il est le plus culte du genre, doté de répliques inoubliables (“Ta mère suce des bites en enfer, Karras”). Nul besoin, en effet, de rappeler à ceux qui l’ont vu ce que sont les scènes de l’exorcisme, de l’araignée sur le dos, ou, bien-sûr, celle du crucifix : elles font désormais partie de la mémoire collective, au-delà du cercle restreint des passionnés du genre. Ce n’est pas non plus parce qu’il est un des films d’épouvante les plus rentables - plus de 402 millions de recettes -, ni le plus primé - deux Oscars (meilleur son et meilleur scénario adapté), sans oublier six nominations. Mais c’est avant tout parce que le film de William Friedkin est un bijou cinématographique qui réconcilie les différentes branches du genre, alliant la beauté visuelle d’un ‘Suspiria’ à l’horreur très concrète de ‘La Nuit des morts-vivants’. Et quoi de plus terrifiant que la vue d’une enfant innocente ainsi pervertie, crachant des obscénités avec la conviction d’un taulard, se tordant dans tous les sens - y compris un 360° cervical des plus dérangeants -, tout en projetant des litres de vomi sur quiconque ose l’approcher ? Privilégiant des acteurs inconnus (hormis Ellen Burstyn) à des célébrités, passant des souks d’Irak aux rues tranquilles de Washington, mêlant drames personnels et violence graphique, William Friedkin parvint à créer un film unique, à la fois brutal et artistique. S’il s’inscrit parfaitement dans la lignée de thrillers sataniques comme ‘Rosemary’s Baby’ ou ‘La Malédiction’, ‘L’Exorciste’ sent le soufre, la putréfaction, la pisse et le sang comme aucun autre. Un film si moralement et religieusement incorrect que la jeune actrice Linda Blair reçut des menaces de mort, et fut obligée de vivre sous protection policière pendant plusieurs mois. Le fait qu’aujourd’hui encore il parvienne à provoquer la même stupeur viscérale qu’en 1973 atteste de la puissante vision esthétique de Friedkin. Et justifie certainement sa position au sommet de ce classement.

Écrit par Anaïs Bordages
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