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Pour qui ? Celles et ceux qui pensent encore que c'est impossible.
Voir quoi ? Tom Cruise qui parlent français.
Sixième opus d’une saga initiée par le géant Brian de Palma en 1996, Mission Impossible : Fallout dessine cette fois-ci un Tom Cruise aussi vaillant que la Tour Eiffel (cette affiche…), faisant à 56 ans état d’une force magistrale. À tel point qu’il ne saurait tomber, définitivement : ce fameux Fallout auquel personne ne croit. Ici nouveaux apôtres malfaisants pour nouvelle apocalypse, avec un héros odysséen effaçant minutieusement ce qui pourrait nuire à son propre mythe. C’est désormais cela Mission Impossible, dresser le prestige de son indétrônable vedette (qui est aussi producteur du film), figure d’antan adverse des formes actuelles (celles de Vin Diesel et Dwayne Johnson). Mais à quoi bon les dangers et autres morts imminentes, si au final rien ne lui est impossible ? Les quelques magiques ressorts ou drôles tendresses n’y pourront rien, tout est ici tracé, sans tentative, tout est indigestement millimétré. Le film s’illumine toutefois dans sa remise en perspective des croyances : celles des diplomaties et des systèmes, des protagonistes même et de leurs fantômes. Pourtant, cela ne suffit pas, Mission Impossible : Fallout reste une carte postale dynamique post-Skyfall pleine de fausses beautés, avec l’intégration forcée du « mythe » cruisien (lui qui parle français et s’éprend d’une fliquette) dans un Paris simplet (ces hommes chantant La vie en rose comme séquence la plus dégradante de notre histoire nationale contemporaine). Pour Tom Cruise et tout Hollywood plus rien d’impossible ; reste à savoir jusqu’à quand nous supporterons l’illusion.