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Once

  • Cinéma
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Time Out dit

Une romance musicale dans la street dublinoise, avec des refrains qui collent aux larmes : Once est un film ondulant entre l’esthétique amateur et celle du clip de rue un peu fauché. Les prémices à son New York Melody qui rassemblera en 2013 Keira Knightley et Mark Ruffalo (pour le coup trop clinquant, trop pop rock, trop US). Musique de rue et folk de chambre, pour une histoire d’amour qui se conclut presque entre un réparateur d’aspirateurs (guitariste chanteur, trompé par une femme) et une jeune mère immigrée (pianiste chanteuse, avec un mari absent). Fort d’un retentissement inattendu (le duo est reparti avec l’Oscar de la meilleure bande originale pour le titre Falling Slowly), le film n’arrête pourtant pas de s’opposer à la grandeur et à la manière du genre qui est le sien.

Il se raconte le plus souvent par l’usage du son direct et par la désacralisation de la fiction. Quelques rares moments nous rappellent que la fiction a aussi ses doux côtés (notamment lorsque la jeune femme chante dans la rue en écoutant son Walkman : choralisation et orchestration l’accompagnent au milieu de la nuit -> money shot). Oui, il joue des chansons d’amour dans sa chambre comme s’il était devant une webcam un peu pourrie (l’adolescence retrouvée), et ça, c’est toucher autrement que par les paillettes sonores et les chorégraphies gigantesques. La musique ne cesse, elle, de s’instaurer comme mode d’échange essentiel, dans ce couple qui ne peut pas être un couple (ils ont chacun leur fantôme). Ils ne peuvent être ensemble que par la création musicale.

Glen et Markéta sont d’ailleurs musiciens avant d’être comédiens (ce qui amène parfois des phases de jeu un peu gênantes, ou un peu jolies), et un duo de musique dans la vraie vie (ils ont par ailleurs des carrières solo qui valent l’écoute). Dans tous les cas, ils sont des instruments avant d’être des identités, car oui, dans le film, ils n’ont pas de nom. Mais voilà, parfois le destin est trop fort pour la vie, alors pour s’aimer comme il faut, ils décident de se laisser partir, de se souvenir de l’un et l’autre comme de quelques notes d’une nuit d’automne. / Grand Prix au Festival international du film d’amour. 

Écrit par
Gildas Madelénat
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