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Le cinéma est une grande famille, à plus forte raison quand les Coppola tournent dans les parages. Loin de se resserrer, la Sainte-Trinité hollywoodienne voit au contraire sa plus jeune représentante Gia passer à son tour de la publicité de luxe, spécialité récente du clan, au long métrage. La photographe de formation et nouvelle venue des Borgia du grand écran ne doit cependant pas son arrivée à sa tante ou à son grand-père, comme l’on pourrait s’y attendre. De l’aveu même de la petite fille de Francis-Ford, c’est James Franco himself qui lui a mis son recueil de nouvelles adolescentes ‘Palo Alto’ entre les mains.
Si l’histoire de cette adaptation ne restera pas dans les mémoires, le jeu auquel s’adonne Franco est encore une fois remarquable. Après ‘Interior. Leather Bar’, performance cinématographique filmée qui voyait l’acteur californien s’amuser du malaise que peut déclencher l’homosexualité dans le milieu pourtant progressiste qu’est Hollywood, Franco expérimente à nouveau les limites de sa propre psyché en interprétant le personnage le plus puant de son recueil autobiographique. C’est d’ailleurs dans ce rôle que tient tout le propos du film. Les adolescents de Palo Alto semblent piégés par le jeu entre morale et décadence de leurs aînés, prêts à pardonner tous leurs excès pour que les leurs soient également absous.
Les performances d’Emma Roberts, la nièce de Julia, et de Jack Kilmer, qui partage l’affiche avec son père Val, peuvent elles aussi être couvertes de louanges. Leurs filiations, comme celle de Gia, risque évidemment d’attiser les critiques et il est vrai que le film ne réussit pas véritablement à sortir du vidéo-clip. Sans être un chef-d’œuvre, le premier long métrage de Gia Coppola vivote entre ‘Ken Park’ (grâce à la prestation de Franco, moins flamboyante que celle d'Alien dans 'Spring Breakers' mais d'une finesse sans équivoque) et 'Somewhere' pour son inanité. En somme, un coup d'essai qui paraît plus pâlot qu'alto.