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Cassius Green cherche un job. Parce que les centres d’appels embauchent n’importe qui, le voilà vendeur d’encyclopédies. Mais Cassius a un pouvoir, il peut prendre une voix de blanc. Une magie qui l’emmènera tout en haut et lui fera découvrir quelques secrets. Sorry to Bother You, ou la face cachée du télémarketing.
Taillé pour Sundance, le premier film du rapper Boots Riley (leader de The Coup) se la joue comédie sociale. Une œuvre anticapitaliste qui parle des disfonctionnements d’une société américaine et de ses dérapages : une agence propose des contrats à vie (néo esclavage) et n’hésite pas à manipuler la race humaine pour plus de rentabilité. Et autant vous dire, BoJack Horseman, dans la vraie vie, ça fait peur.
Si le film commence comme une bonne satire réaliste, il glisse fantastique et donne à ses absurdités des reliefs assez chatoyants. Mais tout se termine en science-fiction guerrière. De manière étonnante peut-être, mais pas très subtile ni passionnante. Du gros sabot. Alors sortir de son propre script (grand sujet du film), même si c’est impolitiquement correct, ça ne fait pas tout.
Il faut dire que son vrai propos est ailleurs et suit (un peu trop) fort la piste ouverte par BlacKkKlansman. Cassius devient un super vendeur parce qu’il peut être « blanc » (là où le héros de Spike Lee devenait un super flic). Au fond, une belle interrogation sur l’intégration dans la société, et au cinéma.