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Summertime

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Summertime
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Si ce film s’intitulait dans sa version originale 'The Dynamiter', on lui préfère de loin son titre français. Car dans 'Summertime', l’été, omniprésent, est un personnage à part entière. Tourné dans la moiteur crasse du Mississippi, il dépeint avec un réalisme saisissant le Sud américain, ses terres écorchées et son accent traînant.

Enfant de cette Amérique archaïque qui sent la terre et la sueur, Robbie, 14 ans, a été abandonné par ses parents et essaie tant bien que mal de veiller sur ce qui lui reste de famille, entre un demi-frère rondouillet, un grand frère voyou et une grand-mère bouchée qui n’a pas pipé mot depuis la fin de l’ère Clinton. Une histoire simple pour un film court (une petite heure et quart), qui met à mal le rêve américain à coups de misère sociale et d’illusions brisées.

Pour ce premier long métrage, le documentariste Matthew Gordon a choisi de ne faire jouer que des amateurs, tous bouleversants d’authenticité, le jeune William Ruffin en tête. Récompensée à Deauville par le prix du Jury, cette première fiction évite ainsi tout pathos, et installe au contraire une atmosphère éthérée, grâce à sa maîtrise de la lumière et son utilisation, parfaite, de la musique (le très intime album 'Feels' d’Animal Collective). Si l’on regrette quelques faussetés dans les dialogues, on est néanmoins émus par ce film pudique sur le douloureux passage à l’âge adulte, dont la caméra hésitante rappelle parfois l’excellente série 'Friday Night Lights'. L’occasion de redécouvrir avec poésie la région à la fois la plus pauvre et la plus fascinante des Etats-Unis.

Écrit par Anaïs Bordages
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