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Toutes nos envies

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Time Out dit

Dénonçant l’arnaque du crédit revolving, le sujet du film promettait d'être original, et suffisamment ancré dans la réalité sociale pour aboutir à un propos pertinent et actuel. Eh bien, pas du tout ! Les deux juges en charge de l’affaire (Vincent Lindon et Marie Gillain), qu’on attendait héroïques et batailleurs, sont d’une mollesse sans nom et la justice elle-même se voit traitée comme un dédale de textes législatifs sans véritable profondeur éthique. Bref, tout cela reste très premier degré et assez superficiel.

Du coup, puisqu’il faut quand même que quelque chose se passe, Marie Gillain chope une tumeur au cerveau. Ce qui n’a pas l’air de la remuer plus que ça d’ailleurs (les considérations sur la mort semblent totalement évacuées), et sert surtout de prétexte à un déluge de pathos extrêmement agaçant, où se noient des personnages devenus si superficiels qu’ils semblent prêts à illustrer un catalogue Ikea. C'est que la réalisation de Philippe Lioret manque tristement d’audace, avec son scénario d’une prévisibilité de téléfilm, un rythme à l’avenant et une guimauve musicale aussi larmoyante qu’omniprésente. Bref, 'Toutes nos envies' manque cruellement de cruauté.

On se réjouissait pourtant de retrouver Vincent Lindon, après l’excellent 'Pater' d’Alain Cavalier, dans une oeuvre qui saurait à nouveau exploiter son intuitivité brute. Comme on pouvait également pas mal attendre du réalisateur engagé de 'Welcome'. Hélas, en dépit de son intéressant sujet (inspiré d'un roman d'Emmanuel Carrère), 'Toutes nos envies' se montre beaucoup trop tire-larme pour ne pas manquer sa cible... C'est dommage.

Écrit par A.P
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