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Alors que Shota et son « père » volent à l’étalage, ils croisent sur leur chemin Yuri, une enfant laissée seule chez elle et qui a faim. Ils la recueillent et découvrent alors qu’elle est maltraitée. Ils décident donc de ne pas la rendre à ses parents et d’en faire un membre la famille. Une nouvelle petite sœur.
Avant cette affaire-là, Kore-eda n’était pas en grande forme. Rien à voir avec son âge (il n’a que cinquante-six ans), mais ses derniers films étaient sans grand risque, voire carrément médiocre (The Third Murder, ce scandale). On continue à croire que cette Palme d’or arrive un peu tard et qu’elle récompense le mauvais film, mais cela permet enfin au réalisateur de sortir du manège cannois. Et oui, ses œuvres ont une essence trop fragile pour ce genre de brouhaha.
Une affaire de famille est un film best of, taillé pour le prix. Tous ses sujets de prédilection sont là : la complexité des filiations et des héritages, les familles recomposées, les rencontres au confessionnal (sa nouvelle passion). Des objets d’étude qu’il traîne de film en film, et trouvent ici un dénouement : on ne peut pas choisir ses parents, mais on peut choisir sa famille. Ces gens-là sont à la marge pour plein de raisons, mais surtout pour cette valeur fondamentale.
Si les péripéties policières entachent un peu le tableau, ce film reste une consécration de fond et de forme dans l’œuvre de Kore-eda, qui n’a jamais cessé de traiter des structures de la cellule familiale. De les adorer et de les chérir.