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Frank Horvat
© Studio Frank Horvat, Boulogne-Billancourt

Les meilleures expositions photo à Paris

Paris, capitale mondiale de la photographie ? Oui. La preuve avec une sélection d'expos pour en prendre plein les yeux.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard
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Paris, qui a vu naître le 8e art au XIXe siècle, demeure à bien des égards le centre névralgique de la création photographique : les musées déroulent les tapis rouges pour les maîtres de l'argentique, les galeries s'arrachent les talents émergents, le public se précipite aux portes des expos et Paris Photo, salon incontournable du mois de novembre, connaît un succès international. C'est d'ailleurs souvent ici que finissent par échouer les photographes contemporains en mal de reconnaissance. Pas de doute, les temps sont cléments pour les photophiles à Paris. Preuve en est, voici quelques expos pour en prendre plein les yeux.

Les meilleures expos photo du moment

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais
  • Recommandé

Associant des textes de l’écrivaine et des tirages issus des collections du musée, l’expo nous plonge dans un voyage visuel et littéraire entre Cergy et Paris. Sorte de roman-photo sous stéroïdes, le parcours met en évidence le regard d’Ernaux, celle qui voit et décrit ce que les autres ne captent pas, ces moments de vie anodins dans lesquels réside tant de beauté. Celle qui décrit sa propre écriture comme une “photographie du réel” entretient un rapport particulier à l’image, ce qu’on constate dès les premières lignes de son Journal du dehorsDe Dolorès Marat au jeune Mohamed Bourouissa en passant par l’iconique Finale de l’élection de Miss France, entourée de Jean-Pierre Foucault et Mme de Fontenay, 2001 de William Klein, les photos n'illustrent pas les extraits du roman mais leur donnent une saveur particulière, nous entraînant dans un va-et-vient permanent sans que jamais le verbe ne prédomine sur l’image, et vice versa. Du génie.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot
  • Recommandé

Paolo Roversi, c’est un blaze qui pèse aussi bien dans le monde de la mode que dans celui de la photographie grâce à un style très particulier, à des années-lumière des éditos fashion ultra-codifiés. Une prise de position parfaitement retranscrite dans cette sublime monographie (la première à Paris) qui rassemble quelques-uns de ses 140 clichés les plus emblématiques, de ses Polaroïd intimistes à ses tirages brodés. Sur les murs sombres du musée, les plus belles femmes de la planète se meuvent comme des silhouettes fantomatiques et les portraits flous cernés de noir s’enchaînent dans un accrochage si minimaliste qu’on se croirait dans un appart de collectionneur. Les clichés de Roversi sont teintés de mystère et dégagent une étrange spiritualité que l’on perçoit dans un silence religieux en longeant les parois rouge sang du musée. Notre conseil ? Faire la visite en deux fois. Une fois sans infos, pour se laisser toucher. Une seconde avec le livret, pour réfléchir sur les multiples émotions que nous provoque cette série de clichés inclassable.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais
  • Recommandé

Weegee fait aujourd’hui l’objet d’une maousse rétrospective à la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui dévoile une pratique protéiforme et bien plus politique qu’on ne veut le croire. Né en Ukraine sous le nom d’Asher Fellig, il débarque aux Etats-Unis en 1910 à l’âge de 10 ans. La conscience de sa classe sociale d’origine ne le quittera jamais. Ses premières prises de vues ? Il les prend la nuit, cigare au bec, pour le compte d’une agence de presse qui salue assez vite son goût pour le sang. Un petit côté voyeur se dessine au passage, qui ne fera que s’accentuer après la guerre, lorsqu’il part à Hollywood opérer un virage à 180 degrés. La misère sociale fait peu à peu place à une critique de la société du spectacle et ses photos people se font de plus en plus caricaturales. Dans une scéno aussi froide que les corps inertes et les sourires des mondaines californiennes qu’il photographie, on découvre un corpus à première vue décousu, qui forme peu à peu un tout assez logique grâce à un commissariat quasi cinématographique.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 1er arrondissement
  • Recommandé

Photographe et militante révolutionnaire italienne, Tina Modotti fait enfin l’objet d’une grande rétrospective française dans un Jeu de Paume qui réhabilite le nom et l'œuvre d’une artiste trop longtemps ignorée. Pourtant, à voir les 240 tirages réunis à Paris, il n’est franchement pas difficile de parler d’elle comme d’une artiste. Débarquée dans un Mexique post-révolutionnaire en 1923, elle devient rapidement l’une des grandes figures intellectuelles du pays, copinant avec Frida Kahlo et Diego Rivera, pour ne citer qu’eux. En à peine dix ans de carrière, Tina Modotti réussit à créer un vaste corpus aussi varié que cohérent, où elle explore la photographie de paysage, d’architecture ou encore le portrait, avec toujours la même brutalité. Un portrait du monde sans artifices où elle semble dépasser le maître, à en croire les comparaisons faites par le Jeu de Paume, dans une expo résolument émancipatrice. Modotti ne saurait se satisfaire d’un travail purement esthétique et fait de son appareil photo une arme au service de la lutte des classes.

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