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Les 15 meilleurs disquaires où choper des vinyles à Paris
C’est la question existentielle qui agite les fêlé(e)s du microsillon : quels sont les meilleurs disquaires à Paris ? Bonne nouvelle : après une décennie 2000 rythmée par un chapelet de fermetures (les cinq Jussieu Music, Dysphorie…), la capitale a été, depuis une quinzaine d’années, repeuplée de très bonnes planques à vinyles dans tous les genres musicaux et à tous les prix. Pour façonner notre sélection, on a donc pris soin de chiner des échoppes aux stocks célébrant toutes les sectes musicales : rock, jazz, soul, musique électronique, reggae, hip-hop ou metal. Ensuite, on a voulu s’adapter aux habitudes et envies d’achat de tout le monde. Alors, que vous soyez à la recherche d’un skeud introuvable, d’un classique à tarif raisonnable ou des dernières nouveautés, notre sélection vous comblera. Un dossier à consulter pendant le Disquaire Day (le Record Store Day à la française) ou toute l’année. Les passions, vous savez, c’est H24.
Les parcs et jardins pour voir la vie en vert à Paris
A une époque où les logis rétrécissent et les températures augmentent, les 2 300 hectares de verdure dispatchés entre les 400 parcs, jardins et squares de Paris prennent aujourd’hui l’allure d’une denrée aussi vitale qu’un grand verre d’eau au milieu d’un barathon. Si tout le monde a sa place au soleil préférée, on a inspecté chaque brin d’herbe pour n’en extraire que le haut des pâquerettes des espaces verts parisiens (intra-muros), des endroits tellement dépaysants qu’on a envie de les explorer toute l’année ! Un dossier en forme de jardin d’Eden des parcs parisiens. Pour plus de détente Dans le thème du vert et de la détente, découvrez nos dossiers recensant les piscines, les terrains de pétanque ou les promenades.
Les meilleurs spas et massages de Paris
La rentrée est définitivement arrivée, trimballant dans sa besace la sempiternelle question : c’est quand les prochaines vacances ? Avec le boulot, le stress parisien et ce foutu virus, les toxines se libèrent dans le cerveau et augmentent votre fatigue en réveillant votre roudoudou intérieur. Dès lors, rien de plus naturel que de vouloir s’évader un instant. Bonne nouvelle : pas besoin de partir bien loin pour s'offrir une parenthèse (comprenez un spa hein, pas un bar.) Paris regorge de superbes adresses pour remédier à votre humeur de chien. Le temps d'un dossier, on vous a donc sélectionné les meilleurs spas à Paris, tous genres confondus, qu'ils soient nichés dans un salon ou dans un hôtel cinq étoiles. Et croyez-nous, après la lecture de cet article, vous vous sentirez déjà mieux. C'est peut-être ça que Kundera appelle « l’insoutenable légèreté de l’être. » Pour encore plus de bons plans, inscrivez-vous à la newsletter de Time Out Paris.
Où dégoter les meilleures librairies de Paris ?
Chers lecteurs, chères lectrices, avec ce dossier, vous venez de trouver le marque-page à même de vous aiguiller dans le touffu rayon des librairies à Paris. Si le secteur souffre assurément de l’ogre numérique, les boîtes à livres parisiennes continuent de résister avec un solde ouvertures/fermetures positif en 2022. Dans cette sélection non exhaustive mais aussi longue qu’une phrase de Marcel Proust, on a sélectionné les librairies avec un petit truc en plus, une allure particulière ou un fonds qui dépote. Que vous soyez à la recherche d’un fanzine introuvable, d’une ambiance chaotique ou d’un vendeur de BD passionné, croyez-nous, vous trouverez votre bonheur ici. Et pour encore plus de livres, découvrez notre dossier les meilleures bibliothèques de Paris.
Les meilleurs concerts rock du moment à Paris
Tout le monde le sait, le rock est mort, ça fait des années qu’on nous rabâche les oreilles avec cette antienne. Et pourtant, quand on épluche avec un peu de curiosité l’offre des salles parisiennes, tant les caves moites que les lieux aux jauges plus importantes, force est de constater que depuis son cercueil recouvert d’un Perfecto éliminé, le rock est encore bien inventif. On s’est donc attelé à repérer les groupes immanquables de passage en ce moment à Paris, ceux qui se creusent la tête pour défier les prédictions. Toutes les chapelles du rock sont représentées, du garage au punk en passant par la pop ou des choses plus expérimentales. Un dossier garanti avec pogo, slam mais sans cornes avec les doigts.
Niska, rappeur zélé à textes salés
Le rap français aura décroché ces cinq dernières années assez de disques de diamant pour concurrencer les reflets des vitrines de la place Vendôme. Et ses représentants ont décidé de le faire savoir. Après PNL les pieds dans le vide au sommet de la tour Eiffel, c’est Niska qui annonçait la sortie de son troisième album Mr Sal – véritable détergent pour les humeurs maussades – sur les murs de l’Arc de Triomphe et de la place du Trocadéro. Le rap français est riche : d’un langage créatif qui diffuse les nouvelles expressions urbaines, mais aussi de rythmiques panafricaines et de productions de plus en plus variées. Niska, 25 ans, qui aime “quand ça devient trash” comme il le dit sur La zone est minée, en est un des exemples les plus criants. Sur ce nouvel opus, le rappeur affûte sa plume en variant toujours plus les flows, aux textes proprement salés. Toujours dans son personnage de Charo, dont la danse des bras planants a été adoptée jusque sur la pelouse des stades de foot (coucou Matuidi), il fait partie des empêcheurs de tourner en rond d’une nouvelle scène rap française hyperactive et plus dansante que jamais, avec des tubes générationnels comme Réseaux ou plus récemment Médicament avec Booba. Rencontre avec le phénomène évryen au plus d’un milliard de vues sur YouTube. Ton album a été annoncé avec des projections sur l’Arc de Triomphe et la place du Trocadéro. Te considères-tu comme Parisien ? Non, je suis banlieusard. Paris a sa culture rap aussi, tout comme le 91 a la
Les meilleurs cabarets de Paris
Ahhh Paris et ses cabarets, une histoire qui dure depuis plus d’un siècle ! Désormais cramponné à de sacrés clichés, ces lieux n’attireraient aujourd’hui que des vieux papas et des touristes prêts à payer une fortune pour un dîner de piètre qualité sur fond de French Cancan. Mouais ! Détrompez-vous : Paris a beaucoup évolué en la matière, et quelques spots viennent progressivement renouveler le genre et les publics. Aux côtés des adresses mythiques, Time Out vous a donc sélectionné tout un tas de cabarets mêlant burlesque, punk, pop culture, artistes transformistes... Et une bonne dose de folie pour nous faire rêver le temps d’une nuit, au milieu des strass, des plumes et des paillettes. Bref, suivez le guide : vous allez en prendre plein les rétines ! En quête de bons plans ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir toutes les semaines le meilleur de Paris.
Les meilleurs collectifs et soirées à Paris
C’est une époque à l’allure de régalade pour les noceurs parisiens. Depuis une petite décennie, pas une semaine sans qu’une ribambelle de soirées aguichantes ne s'invite au programme. Derrière elles, tout autant de collectifs aussi différents les uns que les autres. S’ils n’ont pas le même maillot musical, ils partagent la même passion : proposer des soirées de qualité pour esthètes de la nuit. Atmosphères particulières, lieux improbables et line-up chiadées. De la cave moite au hangar underground en passant par la friche berlinesque, petite plongée dans la galaxie des meilleurs collectifs et soirées parisiens. En quête de bons plans ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir toutes les semaines le meilleur de Paris.
Interview : Time Out rencontre Justice
Dix ans après A Cross The Universe qui documentait leur première tournée mondiale, Justice fait toujours danser les foules. Le duo parisien fête 10 ans de scène avec Woman Worldwide, un album live mixé et remixé option pochette dorée, nominé aux Grammy Awards ce dimanche 10 février. Durant l’interview avec le duo, on aura autant conversé de leurs productions que de leur rapport à la capitale, dont ils sont devenus ces totems à blousons si faciles à repérer dans le 18e arrondissement. Time Out Paris : Dites Justice, avec cet album, qu’aviez-vous envie de nous faire entendre par rapport aux enregistrements initiaux ? Gaspard Augé : A vrai dire, le concept du disque n’est pas très différent de ce que l’on fait habituellement, dans la mesure où comme à chaque tournée, on a repensé chaque morceau, qu’ils soient nouveaux ou anciens. Pour ce qui est de l’écoute, c’est assez exigeant d’écouter un album live avec un son bootleg. Alors on a décidé de choisir les meilleurs moments des concerts et on est retournés en studio pour polir le tout. Côté bug, ça se passe comment sur scène ? Gaspard Augé : Le processus est très long pour faire en sorte que tout fonctionne. Et puis tous les 4-5 ans se pose la question du set-up, avec des machines et des logiciels qui deviennent très vite obsolètes. C’est un long travail d’erreurs et de tâtonnements et pour tout dire, je suis pas sûr qu’on ait eu un show pendant la tournée où tout a fonctionné. Aujourd’hui, votre quotidien est rythmé par des
Les meilleures croisières à Paris
Sur la Seine, sur le Canal de l’Ourcq ou le long du canal Saint-Martin, différentes croisières permettent de se la couler douce dans la capitale en longeant la Tour Eiffel, l’île de la Cité et la Statue de la Liberté – toujours prête à lever son flambeau depuis le pont de Grenelle. Certaines proposent à dîner quand d'autres permettent juste de découvrir des coins parfois méconnus de la capitale. Bref, Paris-sur-Seine, Paname-sur-Canaux, c'est pas tout à fait le Club Med, mais c'est déjà ça... En quête de bons plans ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir une fois par semaine le meilleur de Paris.
Les stations fantômes du métro parisien
Vous avez un peu plus de chance de les voir au cinéma que pour de vrai, ces onze stations fantômes du métro parisien, qui échappent aux yeux des possesseurs de carte Navigo comme de tickets t+. Dans ces stations fantômes, les araignées n'ont pas eu le temps de tisser leurs toiles puisqu'elles ont été pour la plupart reconverties en centres de maintenance ou de formation, mais aussi d’accueil de jour de l’Armée du Salut. Les stations ne sont pas ouvertes aux curieux, à l’exception de la station de tournage des Lilas où des visites sont parfois organisées. La sécurité du public l’explique en grande partie : ces stations désaffectées sont considérées comme des voies ferrées en exploitation, nous rappelle la RATP, elles sont donc soumises à une réglementation « particulièrement drastique ». En voici donc la visite sans risques de s'électrocuter, en rails ! Voir aussi : Les 10 stations de métro où personne ne va
Comment accueillir les migrants à Paris ?
Depuis février 2016, on peut recevoir chez nous une carte de citoyen(ne) de Paris. La mienne trône, moitié cartonnée, moitié plastifiée, dans mon portefeuille, pile entre ma carte de cinéma illimité et celle du supermarché qui rapporte des points à un jeu qu'on a toujours pas bien compris. On n’a jamais su à quoi elle servait non plus, la carte de citoyen de Paris, malgré ses promesses. Lutèce, ouvre-toi Dans la rubrique du site de la mairie de Paris qui lui est dédiée, on lit : « Paris est ouverte sur le monde par sa culture, tournée vers l'autre par sa générosité. » En poursuivant la lecture, on s'aperçoit que les portes que ce sésame est supposé ouvrir semblent bien mornes : « Visite des coulisses des services publics, rencontres avec les élus, accès aux manifestations culturelles les plus prestigieuses. » Tout ceci nous semble à côté de la plaque d’égout quand on ouvre notre portefeuille pour attraper ce ticket de métro (ou un pass Navigo si nos revenus le permettent). Au métro Jaurès, ce sont les tentes et les visages cernés de centaines d'humains qui ont passé la nuit dehors qui nous font loucher sur cette carte et son choix du mot « citoyen ». Initiatives individuelles et collectives Chaque personne (des bénévoles) que l’on voit s’activer auprès des migrants, des arrivants, des personnes réfugiées, des demandeurs d’asile s’interroge sur leur appellation, mais on pourrait aussi s’enquérir de leurs prénoms. La ville elle - on le lit sur le mur des associations - n’est
Listings and reviews (111)
Parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge
Avec sa vue panoramique sur la banlieue nord-est parisienne, le parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge et ses pelouses en espalier est un incontournable. Près des quartiers Danube et de la Mouzaïa, ce parc façonné à partir de 1938 est symétriquement aménagé sur une colline et une ancienne carrière comme les Buttes-Chaumont. Le festival Silhouette, avec ses projections de film en plein air, est l’un des rendez-vous immanquables ciné de l’été, avec les lumières de la ville en toile de fond. Pour celles et ceux qui ont la fibre arboricole, sachez que se cachent dans le parc un mûrier à papier, un orme de Sibérie, un tulipier de Virginie, un séquoia géant (35 mètres) ou plusieurs féviers d'Amérique. De quoi rougir de plaisir.
Librairie du Parc
La Villette est une ville dans la ville, avec ses Folies qui ne font plus seulement office de toilettes mais aussi de galeries, cafés, salles de concert sous verrière ou ateliers pour makers. Installée là-bas depuis 2007, la librairie du Parc, boutique généraliste soutenue par les éditions Actes Sud, complète la carte le long de la Grande Halle. Sous son toit de verre, une partie de sa sélection tente de suivre le rythme soutenu des différentes manifestations de la Villette, mais ce n’est pourtant pas la librairie à privilégier pour les amateurs de musique, qui sont déjà gâtés par la boutique au choix affolant de la Philharmonie à deux pas de là. On y trouve malgré tout une large sélection de la collection Classica d’Actes Sud (pour réviser son Bizet ou son Haydn). Le conservatoire n’est pas bien loin et les amoureux de danse et de théâtre y trouveront un rayon fourni, ainsi que des revues spécialisées (Ballroom, Stradda). La librairie du Parc touche un peu à tout : littérature indienne, russe, française, polars, BD, à petites doses. Les rayons photo et beaux-arts ne sont pas les plus fournis, mais les enfants sont gâtés avec un très large espace jeunesse (il nous fait de l’œil ce petit ouvrage J’aime ma meilleure amie qui aime mon meilleur ami de Dominique Souton) et des ateliers. Ici, l’actualité littéraire est suivie à la lettre et la tradition des Post-it de libraires est respectée avec générosité. L’équipe a aussi le bon goût de mettre en avant du Emmanuel Bove comme des
Le Lieu Bleu
Dans le bas de Belleville, où les librairies d’occasion ne manquent pas mais sont surtout religieuses, le Lieu Bleu fait figure d’oasis. Dans cette boutique ouverte en 2009 dans le quartier de République avant de déménager dans ces locaux lumineux, on retrouve des montagnes de livres d’occasion, plutôt en excellent état, des polars, des classiques, des ouvrages sur le design et la photo, classés par maison d’édition, ou empilés comme dans une boutique Emmaüs – des promesses de trésors qui incitent à patauger dans des reliques pas toujours reluisantes. Ici, on trouve comme neuf le No Logo de Naomi Klein à 5 €, des magazines Monocle d’occasion pour décorer sa table basse et un rayon féminisme qui réunit Françoise Giroud, Sappho et Benoîte Groult. Le libraire, Bruno Bernier, épaulé à la boutique par son fils, publie sur le site et les réseaux de la librairie une liste de ses auteurs préférés, où l’humour britannique figure en première ligne avec Tom Sharpe et P. G. Wodehouse. On retrouve d’ailleurs une large sélection de romans anglophones, dans un tas qui demande patience et d’embrasser la maxime de Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve. » Le Lieu Bleu est toutefois l'une des rares librairies d’occasion qui saura vous aiguiller sur ses stocks, car les caisses au fond de la boutique sont indexées pour que les 50 000 livres qu’elles contiennent puissent être vendus en ligne. Ici, on peut repartir avec trois livres pour 5 €, des livres de poche à 2 €, mais aussi se délester de
Betino's Record Shop
Betino Errera est une rock star. Pour vous en convaincre, faites un tour sur les Internets, où s’empilent les clichés de clients posant fièrement à ses côtés, vinyle à la main tout juste attrapé dans l’un de ses bacs. Ce statut d’épée du microsillon, Betino l’a patiemment construit : depuis 1999, il archive et défriche classiques et nouveautés de toutes les musiques noires. Comprenez la soul, le funk, le jazz, la bossa mais aussi les glorieux descendants que sont le hip-hop et la house. Au-delà du personnage, Betino a surtout un stock à même de satisfaire les diggers les plus fins et voraces. Dans sa boutique, on est bringuebalé entre les intercalaires Stax, Blue Note ou Axis Records, labels pionniers de la soul, du jazz et de la techno. Vous pourrez aussi tomber sur des perles old school, comme cette réédition de D’Angelo avant que la frénésie ne vous embarque dans les bacs disco, latin soul ou musique brésilienne. Vous aurez alors peut-être la chance (comme nous) de repérer un album de Marco Valle, auteur du tube samba-funk “Estrelar”. Côté bleu-blanc-rouge, les labels Hot Casa Records et Heavenly Sweetness ont leur intercalaire. Betino se décline aussi en ligne, avec un shop géré par son associé Romain Hubert. Enfin, n'hésitez pas à solliciter le patron pour un conseil ou une requête, comme cet habitué à la recherche d’un disque depuis des années et que Betino s’est proposé de lui dégoter : « Si je te le trouve, tu me confirmes que c’est priorité ? » Betino, un disquaire q
Dizonord
Entre Jules Joffrin et porte de Clignancourt, un temple du vinyle a ouvert ses portes en février 2019, cornaqué par deux Power Rangers de la galette, bien décidés à vous faire écouter des bruits d’animaux entre deux nouveautés électro : le collectionneur Vincent Privat et Xavier Ehretsmann du label et disquaire DDD Records, dont on fouillait un temps les bacs dans les locaux de Club Maté dans le 10e. Et dans les bacs, alors ? Ça va de l’ethnomusicologie aux délicatesses ambient japonaises à des prix respectables (on sent les esthètes derrière les mails de commande). Sans oublier de la musique expérimentale et concrète, comme chez Souffle Continu. On déniche de la house comme du field recordings, histoire d’écouter des oiseaux d’étang dans votre appart haussmannien aux moulures qui s’émiettent, de dénicher de l’afro-funk et même du french boogie pas encore compilé par le label Born Bad. La variété n'est pas boudée non plus, avec de belles refs pour les francophiles. Dans le registre « bon plan en diamant », Dizonord dégote et revend des collecs de diggers aguerris. Pour vous donner une idée, on a vu un membre du défunt label Institubes (TTC, ça vous parle ?) se délester de dizaines (centaines ?) de skeuds. Propre. Le vendredi soir, toutes les platines d’écoute sont prises d’assaut et il n’est pas rare qu’un DJ set se mette en place. Les fondateurs du lieu proposent aussi des ateliers pour enfants, des rencontres, du café, des bières pour les adhérents, des fanzines ou des brad
Superfly Records
Depuis 2009, les patrons des lieux Manu et Paulo affinent une sélection démente de vinyles rares chinés à l’étranger. Ils donnent à entendre un panorama très global de la musique soul, bossa, jazz, brésilienne, afro (etc.) d’hier et d’aujourd’hui. On apprécie particulièrement que chaque vinyle soit muni d’un autocollant honnête et précis sur l’état du disque, et d’une petite phrase d’accroche en anglais (sorry pour les non-bilingues) qui permet de présenter l’album en deux-deux. On peut repartir avec un single de Jurassic 5 (en 33 tours) à 5 € ou, contre 20 €, filer avec l’album Atomic Bomb du cultissime homme synthé nigérian William Onyeabor. Mais aussi le fantastique album live Agharta de Miles Davis (60 €). On y chine aussi du hip-hop old school venu de partout, comme cet incroyable pressage original du disque Mauvais Œil de Lunatic (170 € !). Superfly s’est aussi donné comme mission de rééditer des raretés, comme le jazz modal de John Gordon sur l’album Erotica Suite ou le groupe texan des années 1970 Allison & The South Funk Boulevard Band. Un disquaire incontournable à Paris.
Maquis Megastore
Philippe Pierre-Adolphe est un personnage aux mille vies et autant de styles de musique. Ancien journaliste chez Actuel et Métal hurlant, il est aussi aux manettes du label Le Maquis, dont le classe et éclectique catalogue réunit Dee Nasty et Telex, Trisomie 21, A Certain Ratio ou Alan Vega. Alors forcément, dans sa boutique de vinyles, il promeut la même ouverture d’esprit et le mélange des genres. Prenons l’exemple de la vitrine où, lors de notre venue, Nick Cave voisinait avec Neil Young, Mylène Farmer et Thomas Bangalter pour son opéra Mythologies. A l’intérieur, même combat : on piste des albums de PNL, une Peel Session des toqués mancuniens Happy Mondays (30 € tout de même) ou un skeud du superfreak disco-funk Rick James. Les bacs à soldes sont aussi pourvoyeurs de bonnes surprises, comme ce disque d’Ubik (15 €), groupe de la scène new wave rennaise des années 1980. Dernier détail de qualité, Philippe organise aussi des événements, où il n’est pas rare de croiser des pionniers du mouvement hip-hop. Le DJ Dee Nasty y a par exemple son rond de galette. Le genre de lieu incontournable.
Listen!
Ouvert en octobre 2018, ce disquaire chine des pépites tous styles confondus, avec une forte inclinaison pour les trouvailles japonaises. Plus besoin d’aller sur le Dark Net pour trouver des raretés. Désormais, c'est chez Listen! que ça se passe avec des bacs qui contenteront beaucoup de collectionneurs. Thomas Pasquet (pas l’astronaute, mais presque) a ouvert sa boutique dans le 11e après des années de vente en convention et sur le Web avec son site French Attack, histoire de « retrouver le plaisir des ventes en direct ; les gens sont si blasés par le côté froid de Discogs ». A chiner : un pressage japonais de l’album Brigitte Fontaine est (40 €) ou l’une des fiertés du tenancier : l’album Flood d’Herbie Hancock, enregistrement live jazz-fusion réalisé en 1975 au Japon (120 €). On peut aussi baver devant son affriolante sélection soul/funk/disco ou repartir avec des classiques allant de Jimi Hendrix à la synthpop française. Préparez-vous à faire chauffer la CB !
Patate Records
Depuis 1992, Patate Records célèbre la culture reggae et ses dérivées. Le tout dans des boîtes en carton où fourmillent des trésors troqués avec des collègues du réseau des rares disquaires reggae au monde, qui résistent aux modes et préservent la culture roots. Le gérant, Pierre “Patate” Metche, est un personnage. Longtemps remonté contre le Record Store Day – il lui est tout de même arrivé de sortir des rééditions de son cru –, il préfère voir le vinyle comme un produit de consommation courante : “On fait trop croire aux gens qui achètent des disques trois fois par an qu’ils vont louper une affaire sur un disque hors de prix et sans intérêt”, s'emporte-t-il. Il aime défendre les disques à prix plus démocratiques, même si les tarifs ont grimpé ces dernières années (entre 20 et 26 € en moyenne pour un LP simple, les CD sont bradés et la sélection de qualité). Pierre a produit de nombreux albums de reggae : il connaît son sujet. Du hip-hop au rocksteady en passant par le digital ou le dub, il veille vaillamment sur le patrimoine, mais le reggae hexagonal reste sa fierté et son expertise première. En revanche, vous aurez le droit à un grand éclat de rire si vous cherchez des K7, vous êtes prévenus… Mais vous trouverez toujours les t-shirts et grinders aux couleurs de la Jamaïque.
Gynécée
Créé par deux jeunes infirmières, ce nouveau lieu dédié à la femme par des praticiennes féminines a une vocation annoncée : “accompagner les femmes pour les aider à s’épanouir à chaque étape de leur vie, de la puberté à la maternité sans oublier la ménopause.” Son nom ? Gynécée, soit le terme qui désignait dans les antiquités grecques et romaines l’appartement des femmes situé à l’arrière d’une maison. Ici aussi, c’est dans une maisonnette cachée dans une cour du 9e arrondissement, proche du musée de la Vie romantique, que se regroupent psychologues, sages-femmes, profs de yoga et praticiennes de soins. Des groupes de parole y sont organisés sur des sujets aussi variés que l’endométriose, la PMA ou la préménopause – une agora bienvenue pour contrer l’anxiogène Doctissimo ! On teste ce jour-là un massage à quatre mains pour notre plus grand plaisir : Charlotte pour la partie énergie et Camille pour la partie physiologique. Elles se sont donné pour mission de nous ancrer (car oui, nous, c’est comme ça, on flotte sur un pied les jours de déprime) par le toucher autant que par le son (celui de la musique mais aussi des claquements de doigts de Charlotte, passionnée par les “soins énergétiques et quantiques”). A noter que ces dernières années, de nouveaux soins sont nés pour se reconnecter à la nature. Si certains renient la science et nourrissent les complots, d’autres s’intéressent à l’infiniment petit pour se guérir. Comme Charlotte, qui lie la physique quantique et le bien-êtr
L'Institut Guerlain
Sur des Champs-Elysées grouillant de passants et d’incitations plus ou moins convaincantes à vider son portefeuille, on se faufile au numéro 68 où est installée la boutique Guerlain depuis 1914. On n’avait encore jamais osé y mettre le nez, qui devient tout affolé face aux rayonnages luxueux et à l’aménagement muséal de fragrances centenaires. La raison qui nous aimante jusqu’à l’étage ? L’Institut Guerlain, ancien appartement de la famille devenu un institut en 1939. Après avoir traversé une galerie de marbre, on nous invite à nous asseoir dans un grand salon apaisant et son balcon transformé en jungle d’orchidées suspendues, avec vue sur l’avenue. Les salles de soins sont plus sobres, avec pour seule singularité une pierre d’onyx d’une couleur différente d’une salle à l’autre, neutre mais apaisante. Le protocole de soin de Guerlain se fait sur mesure et certains soins se pratiquent même à quatre mains pour les plus pressées – il est ainsi possible de combiner soin du visage et massage des jambes si l’envie vous prend ! Le soin visage mobilise les gammes de cosmétiques de la maison, particulièrement leur gamme abeille royale, issue du miel des abeilles noires d’Ouessant, petite île bretonne. Notre mission du jour : faire disparaître des tensions que l’on n’aurait certainement pas si l’on vivait justement sur cette île, et retrouver une douceur intérieur/extérieur urbaine grâce à une spécialiste précise et à l’écoute. On en resort reine des abeilles d’un jour, pas pressée de
La Maison EviDenS de Beauté
Les yeux plantés dans le plafond, où se dessine en bas-relief un paysage japonais sculpté par l'artiste Zoltan Zsako, on a radicalement oublié qu’on était, trente minutes plus tôt, dans le mauvais sens du métro pour rejoindre, haletante, la Maison EviDenS de Beauté. Installé dans le 16e arrondissement depuis 2019, pour fêter les dix ans d’existence de la marque, le lieu signé Emmanuelle Simon a remporté le premier prix du Best Calm Spots du magazine Wallpaper. Spécialiste des peaux sensibles, la marque de cosmétiques franco-japonaise opte pour le silence en cabine après avoir établi un point sur nos envies et nos routines beauté. Pendant le saho (nom du rituel de beauté cher aux Japonaises, comparable au “layering”), on se laisse porter par la voix douce de la praticienne Hatsumi, qui nous explique l’apposition de multiples couches très fines de soin. Ses massages dynamiques réactivent la circulation du sang, des paupières aux trapèzes jusqu’au bout des doigts et délassent jusqu’à nos nœuds de marins dans les épaules. Les produits appliqués sont élaborés au Japon et misent sur la science pour régénérer la peau avec du triple collagène. Les fragrances sont discrètes, avec quelques notes de cerisier pour rester dans le thème. Certains soins anti-âge en boutique, jusqu’à 700 euros le pot, nous donnent des envies de brevets open source. A la fin, on trouve la sortie comme après les meilleurs massages : les pieds ne touchent plus le sol et notre teint ressemble à celui d’un bébé
News (14)
Pour sa dixième édition, le Pitchfork Festival recompose avec le futur
Pour sa dixième édition parisienne, Pitchfork revient avec une programmation dans la fourchette haute, invitant de nombreux artistes britanniques émergents par-delà les embrouilles du Brexit. En éclatant ses rendez-vous sur une semaine dans dix lieux différents, le festival laisse les newcomers faire vivre la musique loin de nos écrans. Ce n’est pas cet automne qu’on retrouvera notre vie d’avant : faire la navette dans la Halle de la Villette entre les deux scènes pour écouter en live un de ces groupes qu’on retrouve bien souvent dans le top de fin d’année de Pitchfork, l'impitoyable juge suprême du royaume de la pop dont on aime commenter les notes décimales. Le festival fête ses 10 ans de présence à Paris en changeant de rythme et de géographie. Cette année, 48 artistes seront à découvrir dans dix salles. Parmi elles : Pleyel, le Bataclan, La Gaîté lyrique, l'église Saint-Eustache, le Café de la danse, le Badaboum, le Supersonic ou encore Les Disquaires. Un coup de pouce nécessaire dans un climat de billetterie encore un peu frileux. Si le festival surfait habituellement sur le dernier week-end d’octobre, nous empêchant de sortir notre habit de citrouille au milieu des gens venus dire qu’ils ont déjà vu ce groupe avant tout le monde, le voilà cette année décalé du 15 au 21 novembre. Il absorbe par la même occasion sa partie “Avant-garde”, fort utile marathon de découvertes précipitées sur des scènes étroites. Bref, Pitchfork nous sortira de derrière notre écran pour un reto
L’Alternatif, une friche de 1 600m2 à La Défense où desserrer (un peu) sa cravate
Dans un parking souterrain de la Défense, l’Alternatif n’est pas une friche comme une autre : ateliers pour pimper son Linkedin, galerie pimpante et salle de concert tape à l’œil, devons-nous rester sur la Défensive ? Sur le flyer distribué à l’inauguration de l’Alternatif en avril, un jeune cadre en costard a du ketchup au coin de la bouche, référence vampirique bienvenue dans le quartier des affaires, et s’apprête à l’essuyer du bout de la cravate. Le décor est planté : quand la Défense tente l’expérience de réhabiliter un parking en lieu pluridisciplinaire sous sa dalle, elle garde quand même l’attaché-case au poignet et le dédie en grande partie aux événements d’entreprise. C’était du moins principalement le cas depuis l’ouverture du lieu en 2017, qui désormais s’ouvre aux arts et au grand-public, toujours sous l’égide du groupe Culture et patrimoine, qui vous le devinez, qualifie sa démarche de “disruptive”. A l’Alternatif (et son slogan très start-up nation, “Make The Difference”), on vient rencontrer des coachs de développement personnel, participer à des ateliers pour booster son Linkedin, mais aussi prendre des cours de yoga. Namasté. La cafèt le BokAlt est la bonne surprise du lieu, lumineuse malgré son emplacement, et laissant traîner là, Rebel Without A Cause, une véritable moto dans son décor, elle offre une carte aux options saines et aux prix raisonnables. “Qu’il s’agisse d’oser un baba au rhum au mètre coupé à la tronçonneuse, ou d’un repas commençant par le s
On a testé la visite à la lampe de poche chez Rothschild
400 trésors accumulés soigneusement dans 40 mètres carrés au XIXe siècle par la baronne Adèle de Rothschild s’offrent au public pour la première fois depuis 1922. Ceci n’est pas un braquage : équipés d’une lampe de poche et de surchaussures pour ne pas abîmer la moquette 1840, nous entrons en petit comité dans ce cabinet de curiosités qui resta longtemps clos – à l'exception de quelques rares invités –, érigé dans un hôtel particulier près des Champs-Élysées au XIXe siècle par la baronne de Rothschild, sur le même terrain où Balzac s'éteignit en 1850. Après sa mort, il avait été légué à l’État avec la mission d’aider les artistes. Le cabinet de curiosités, conservé intact selon les souhaits de la baronne, est tout à la gloire de l’artisanat et la configuration nous permet d’en admirer la minutie. De la tapisserie en cuir de Cordoue aux armes finement détaillées, cet écrin réunit plus de 400 œuvres dans moins de 40 mètres carrés. Comme un concentré d’histoire qui ferait des sauts dans le temps et entre les continents. Cette collection voit une nouvelle page s’ouvrir en s’offrant aux Parisiens, invités à coller le nez à ces objets dans un éclairage feutré, qui fait ressortir les ombres de L’Orpheline alsacienne de Rodin. Cette collection commence seulement à être auscultée par des spécialistes du monde entier qui nous en révéleront bien des secrets. Mais on est déjà soufflés par l’obsession de la symétrie de la baronne, qui alla même jusqu’à réaliser des copies d’œuvre en ma
24 heures à Saint-Ouen
Un nouveau “nouveau Brooklyn” mais qui n’a rien de préfabriqué ? On l’a trouvé à Saint-Ouen. Visite en sauts de puce ! Petit-déjeuner au Mob Hôtel Il se murmure dans les rames de métro, en particulier de la ligne 14 qui y bientôt fera étape, que Saint-Ouen est le nouveau Brooklyn de Paris (après Montreuil, Pantin, Clichy etc.). Avant d’y déposer nos cartons, on s’est offert une journée plus dépaysante qu’on ne le pensait dans un Saint-Ouen en évidente gentrification et en grand dépoussiérage. Vérification devant un espresso au Mob Hôtel – les initiales de Maïmonide of Brooklyn. Le hub, installé dans d’anciens locaux de General Electric, a été ouvert par l’un des fondateurs du Mama Shelter et a gagné le cœur des Audoniens en été avec sa grande terrasse, ses projections en plein air et son potager pour qui aime remuer du terreau. On constate qu’en hiver aussi, même sans y avoir une chambre, on peut s’y presser pour un kawa ou une pression. Le café et restaurant sait se faire douillet, et, avantages de l’extra-muros, le lieu dispose d’un très vaste espace décoré par des rideaux aux icônes rieuses, mêlant rococo et décontraction. Mob Hôtel, 4-6 rue Gambetta, tous les jours. Buffet petit-déjeuner 16 €, œufs brouillés/sur le plat 4 €. Café 2,20 €. Focaccia à 7 € le midi. www.mobhotel.com © Bruno Comtesse Saut de puce au marché Dauphine Nous avons choisi le meilleur jour de la semaine pour visiter Saint-Ouen, à savoir le lundi, quand les puces sont ouvertes mais dé
À Manifeste011, le végan se porte bien
La première boutique exclusivement dédiée à la mode végane a ouvert en décembre dans le 11e arrondissement et vient déjà d’être nommée “Meilleur projet de mode végane 2017” par la PETA. Pas de cuir animal mais du cuir d’ananas, pas de soie de ver mais de la soie de bambou ou de la fibre d’eucalyptus… Avec ces matériaux qu’on espère voir l’humain du futur adopter sur le dos, le duo formé par les jumelles Judith et Maud Pouzin donne du chic à la mode responsable à l’égard des animaux et de la planète. Notre première surprise est d’y voir des Dr. Martens, mais ce n’est en rien une dérogation pour céder à leur retour en force sur le pavé parisien : la marque a bien lancé sa collection sans cuir et on n’y voit que du feu. Le cliché du végan baba cool dégingandé en prend pour son grade ; on connaît des fashionistas qui pourraient bien en lâcher leur queue de renard. Ici, plusieurs filtres : des marques qui utilisent des matériaux végans, bien entendu, mais aussi des produits pour la plupart écoresponsables. Seule l’élégance y trouve son cintre, même avec une culotte en coton qui remonte jusqu’au nombril ou des pantalons de jogging à la coupe idéale. L’upcycling de Fade Out Berlin, qui recycle du jean, est ainsi exemplaire comme le denim japonais des Belges de Façon Jacmin. On peut aussi y retrouver la fameuse marque de chaussures Good Guys prisée par Emma Watson ou les formes démentes de Martine Jarlgaard. Les tarifs naviguent du moyen au haut de gamme et les petites bourses peuve
La table d’hôtes, nouvelle tendance hot avec Papy aux Fourneaux
Papy aux Fourneaux mise sur le plaisir de partager un plat à gratin à plusieurs et plonger la louche dans la même cocotte que nos convives. Et réinvente la table d’hôtes, côté 14e. Trouver de grandes tables où parquer toute une bande d'amis affamés n'est pas toujours évident au royaume de la bistronomie intimiste. Rusé, Papy aux Fourneaux s'insère dans le créneau des larges tablées en proposant une addition dégressive en fonction du nombre de couverts. Le Papy en question est un prétexte, la toque et l’ardoise sont véritablement tenues par la jeune relève de l'équipe ArtiChef, installée depuis août 2017 dans cette auberge du 14e, près du métro Pernety, un quartier/village familial qui se prête bien au concept. Misant sur un nouvel âge du partage et sur le manque de lieux où prolonger le repas sans être fusillés du regard par les clients au ventre vide dans la file d'attente, Papy aux Fourneaux a soigné le cadre. Dans le décor de maison de grand-père pimpé par Élise Pavard, décoratrice déjà remarquée aux Pavillons des Canaux dans le 19e, les bérets sont montés sur mobile et les assiettes en faïence accrochées aux murs sont rafraîchies par un coup de peinture fluo. Devant nos serviettes à carreaux, sur de longues tables en bois où s’accoude un public intergénérationnel, le challenge, même à deux, est de s'accorder sur le menu à partager. Nous optons en chœur pour une soupe de topinambour avec ses tranches de châtaigne, relevée et roborative, dont nous nous resservons à la louch
Un atelier refuge à Paris pour les artistes exilés en quête de paix
Dans d’anciens locaux de la Poste, rue des Poissonniers, des peintres, danseurs, scénaristes, écrivains, architectes et musiciens venus d’Afghanistan, de Syrie et d’ailleurs peuvent recommencer à créer. Des poupées sont alignées au sol avec, accrochés au-dessus d’elles, des dessins de petites filles devenues femmes trop tôt : nous sommes dans l’atelier de la performeuse afghane Kubra Khademi. Face à elle, la peintre syrienne Lina Aljikali dont les yeux écarquillés de tristesse semblent nous guetter. Avec l’aide de l’Atelier des artistes en exil, elle a pu reprendre les pinceaux après sept ans sans y toucher. Ariel Cypel, artiste cofondateur des lieux avec Judith Depaule, nous guide dans ces 1 000 m² où, depuis le 1er avril, il aménage un douillet nid d’artistes, au calme rassurant. Dans ces lieux, 150 artistes accomplis ou en développement, et aux sensibilités multiples, se sont rapidement étalés avec leurs photos, leurs mouvements, leurs chants, leurs crayons. © CL Une partie des locaux est prêtée par Emmaüs solidarité, l’autre a été rétrocédée par les propriétaires. L’atelier qui survit en mode récup manque encore de miroirs, d’ordinateurs, de nourriture aussi, vous pouvez consulter la liste de leurs besoins. Des cours d’apprentissage du français par l’art seront aussi bientôt donnés. « Il n’y a pas de calendrier de sortie des lieux », explique Ariel Cypel quand on l’interroge sur le roulement des artistes. Trois sont désormais étudiants aux Beaux-Arts de Paris e
DOC! la friche qui soigne la claustrophobie des artistes à Paris
L’espace de production et de diffusion artistique DOC ! dans le 19e est unique en son genre dans Paris intra-muros. Dans cet ancien lycée, l’utopie d’un lieu collectif où les arts s'emmêlent est en bonne voie. Dans les couloirs d’un ancien lycée technique du 19e, on pousse la porte d’une salle de chimie où trois artistes font fusionner leurs idées dans un grand bric-à-brac organisé. Un coup d’œil indiscret dans une autre pièce nous donne un avant-goût des sculptures pendues au plafond de Daiga Grantina, que l’on retrouvera dans une prochaine exposition au Palais de Tokyo. DOC!, l’association basée dans les 3 000 m² de cet ancien établissement scolaire qui a coupé sa cloche en 2001, s’attaque à toutes les matières avec des expositions, un ciné-club, un club de lectures anarchistes, un open-mic, un théâtre, des concerts et ateliers réunissant une centaine d’artistes. Depuis 2015, l'association constituée au départ d'artistes anciennement basés au 6B, en quête d'un lieu où le partage entre résidents serait prioritaire, a pris ses quartiers au 25 rue du Docteur Potain et entamé un immense chantier constamment in progress, où les œuvres prennent vie. Des pôles de travail du bois et du métal sont ouverts à tous, aimantant rapidement les plasticiens fraîchement sortis de l’école et en quête d’un endroit où exercer leur art. La location d’un atelier, parfois partagé, vaut 5 € du mètre carré, mais à condition de mettre la main à la pâte. Les bâtiments et la cour transformée en jardin
De Bougival à La Défense, marche exploratoire avec le Sentier Métropolitain du Grand Paris
Il crachine à l’arrêt de la station de la ligne L où il ne nous était jamais venu à l’idée de descendre auparavant. D’ici démarre une journée de randonnée qui vous donnera envie d’aller cramer vos semelles autre part qu’en forêt de Fontainebleau. On s’insère dans une équipe très matinale amassée au comptoir du PMU de la gare. Après un kawa, toute cette bande des Sentiers Métropolitains du Grand Paris déplie une large carte Michelin. C’est le coup d’envoi de la septième caravane de ce collectif qui choisit une fois par mois un sentier pédestre de 500 km, où banalité urbaine et secrets d’architecture sont autant considérés. Ces marches très pensées, écologistes et pluridisciplinaires ont démarré à Marseille et se sont développées même à Tunis. Aujourd’hui, de Longival à la Défense, nous allons longer l’autoroute, traverser de grandes cités résidentielles, des champs, croiser des moutons sur un campus et rencontrer sur notre parcours des acteurs clés du territoire, loufoques ou cravatés. C’est Baptiste Lanaspèze, coordinateur et marcheur, qui a initié ces marches avec l’urbaniste-paysagiste Jens Denissen, l’architecte-producteur Alexandre Field, et l’urbaniste Paul-Hervé Lavessière. Ils sont fidèlement suivis par une bande mouvante constituée de photographes, d’architectes, de dessinateurs, de rédacteurs et se retrouvent une fois par mois et ce pour encore trois ans et demi. L’initiative est soutenue par la société du Grand Paris mais émane de la société civile. Leurs sentiers
24 heures à Colonel Fabien
Avec sa place en forme de rond-point pas très accueillante pour les piétons, le quartier Colonel Fabien (idéalement situé à équidistance des si prisés Canal Saint Martin et Buttes Chaumont, comptez dix minutes à pied) pourrait nous faire battre en retraite. Pourtant, avec son imposante bulle signée Niemeyer, le lieu vous signale qu’il n’est pas sans intérêt. Notre mission en 24h est de vous prouver qu’il peut même casser des briques. Le chef de la littérature arrondissementière Henri Calet (1904-1956), dont il faut lire le recueil 'Huit quartiers de roture' paru en 2015 chez la Dilettante, écrivait combien il aimait « ces faubourgs pauvres où il n’y a rien à voir. [Où l'] on croise le minimum de gens, [où l'] on s’enfonce dans une agréable mélancolie, au risque d’y perdre pied, insensiblement ». Mais dans ce quartier aussi appelé « Combat », du nom de l’ancienne place Colonel Fabien (le résistant communiste), on peut dénicher des trésors. Si cette place accueillait autrefois des batailles d’animaux en public, elle s’est depuis bien civilisée. D’ailleurs, le lieu est devenu un spot apprécié des jeunes touristes, avec l’implantation du Generator, la plus grande auberge de jeunesse de la capitale, et ses rooftop-parties ouvertes au public. 9h : prendre un café dans un lieu de caractère Qu’on ait passé la nuit dans une chambrée du Generator où que l’on sorte du métro, on se rue de bon matin sur un café à Palissade. Ici, le décor industriel n’empêche pas une atmosphère chaleureus
Pop-up store beauté inédit à la Maison du Japon
The Japan Store x Bijo s'invite à la Maison du Japon du 25 avril au 27 mai. Les perles du Japon au rayon cosmétique sont réunies l’espace d’un mois dans la boutique de la Maison du Japon. Treize marques, pour la plupart inédites en France, nous font goûter à la beauté japonaise, naturelle et technique, innovante ou ancestrale, pure ou déjantée. Elle sent parfois bon les sakura, mais pas seulement, comme le prouvent les griffes Colors Japonica et surtout les parfums Satori, dont les fragrances allant du melon à la mousse de chêne enivrent à un certain prix (entre 179 et 800 € pour les sublimes flacons collectors). Sur les tables agencées pour ce pop-up, on en pince pour les impressionnants coupe-ongles Suwada, façonnés à Sanjo, dans une région qui s’est forgée une grande réputation dans le travail du fer. © CL Le concept japonais d’une beauté intérieure qui rejaillit sur l’extérieur a trouvé son ustensile avec le roller constitué de dix minéraux, inspiré des connaissances de l’acupuncture et des massages de la griffe Slim Cera, qui promet d’améliorer la circulation de nos flux (190 ou 250 €). La marque Uka, plus accessible, propose une brosse de massage du scalp à 29 € qui vise directement les points d’acupuncture. Parmi les produits les plus accessibles, de l'encens que l'on fabrique soi-même pour un petit billet de 10 €. Chez notre chouchou Makanai, on repart avec un pochon de cocons de vers à soie qui s’enfilent au bout des doigts pour un gommage ou avec une éponge Kon
Entretiens : Paris vue par ses jeunes photographes
La photogénie de la capitale n’est plus à prouver. La nouvelle garde de photographes qui y sont nés ou qui y ont migré donne à voir une ville et ses habitants hors de ses clichés, attirée par les courbes de ses bâtiments ou de ses touristes. La part d’ombre de la Ville Lumière, ses surfaces bétonnées ont donné à chacun une bonne raison d’appuyer sur le déclencheur. Démonstration en une courte sélection. © Izberg Izberg « Ces trois photos argentiques, l'essence même de notre démarche, donnent à voir Paris sous l'angle de notre travail », précisent Agathe Brossard et Florian Machefert, le couple qui forme Izberg, pour nous présenter des photos sens dessus dessous bien moins floues que leurs explications. Ils étaient parmi les lauréats du concours Slow Photography organisé par la magazine Fisheye et la mairie du 3e arrondissement de Paris en 2014 et ne cessent depuis d’en mettre plein les yeux avec des séries naturelles et authentiques. © Marion Berrin Marion Berrin « J'avais envie de montrer des images de ma série 'La Fonction oblique', des photographies d'architectures parisiennes un peu décalées, qui montrent un Paris de béton certes mais esthétisant à mes yeux, loin du cliché traditionnel du Paris haussmannien », nous éclaire Marion Berrin, qui collabore régulièrement avec M le magazine du Monde, Marie Claire et Another Magazine. © Julien Caïdos Julien Caïdos « Ces photos ont été prises à Paris près de la BNF, c’est un travail que j’ai fait