Julien Lambea est journaliste freelance basé à Paris, spécialisé dans la mode, les tendances et la culture. Ancien chef de rubrique Style de GQ France, il a couvert pendant neuf ans l’actualité de la mode masculine. Auteur de la newsletter éditoriale ON CITIES AND CLOTHES, il a collaboré avec des titres comme L’Étiquette, L’Express ou ICON France.

Julien Lambea

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Articles (2)

Les meilleures expos Ă  voir en ce moment Ă  Paris

Les meilleures expos Ă  voir en ce moment Ă  Paris

Envie d’un grand bol d’art frais ? Peu importe le mois ou la saison, Paris abrite un nombre pantagruĂ©lique d’expos Ă  mĂȘme de combler votre appĂ©tit en culture, si bien qu’il est parfois difficile de faire le tri entre le bon et le moins bon. C’est pourquoi, Ă©quipĂ© de notre calepin et de notre flair lĂ©gendaire, on a bourlinguĂ© dans toute la ville pour ne sĂ©lectionner que la crĂšme de la crĂšme des expositions Ă  Paris, qu’elles soient consacrĂ©es Ă  la peinture, la photo, l’art contemporain, la sculpture ou encore le design. RĂ©sultat ? Un dossier expo aussi costaud qu’une cuisse de Roberto Carlos, qui vous fera vous sentir aussi heureux qu’un Ă©cureuil devant la version longue de Casse-Noisette ! Pour encore plus de bons plans, inscrivez-vous Ă  la newsletter de Time Out Paris.
Les collabs mode qui nous excitent en ce moment

Les collabs mode qui nous excitent en ce moment

On a recensĂ© les collaborations mode les plus excitantes du moment. Levi’s et Sacai rĂ©inventent le denim avec la prĂ©cision dĂ©structurĂ©e propre Ă  Chitose Abe, Uniqlo UT cĂ©lĂšbre l’hĂ©ritage du Studio Ghibli Ă  travers une sĂ©rie de t-shirts aussi nostalgiques qu’accessibles, Acne Studios flirte avec la douceur en convoquant les Moomins, tandis que Balenciaga rend hommage — avec une touche d’ironie — Ă  Britney Spears. On note aussi le retour trĂšs attendu du duo Louis Vuitton et Murakami, les nouvelles lignes de sneakers adidas et Wales Bonner, ou encore les sacs techniques et floraux signĂ©s Cecilie Bahnsen x Porter. Autant de collaborations qui racontent, chacune Ă  leur maniĂšre, les obsessions mode du moment.

Listings and reviews (12)

Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, au Grand Palais

Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, au Grand Palais

5 out of 5 stars
AprĂšs une rĂ©trospective en 2014, Niki de Saint Phalle est de retour au Grand Palais jusqu’au 10 janvier 2026, et bien accompagnĂ©e ! Loin de la monographie classique, l’exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten retrace les interactions entre ces trois figures de l’art du XXe siĂšcle partageant une vision rĂ©volutionnaire du monde : le couple d’artistes formĂ© par Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely et leur ami Pontus Hulten, premier directeur du Centre Pompidou, lequel a prĂȘtĂ© plein d’Ɠuvres au Grand Palais avant ses travaux.   Une dizaine de salles/chapitres montrent habilement l’influence de Pontus Hulten mais aussi la dynamique du couple artistique qui s’est rencontrĂ© et a partagĂ© un atelier dans l’impasse Ronsin Ă  Paris Ă  la fin des annĂ©es 50. Le SuĂ©dois est impliquĂ© dans toutes les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es, permettant d’envoyer un peu de lumiĂšre sur une personnalitĂ© moins mĂ©diatisĂ©e. Une forte dimension ludique Le parcours raconte Ă©galement les relations entre artistes et musĂ©es, et comment les grandes expositions deviennent des jalons biographiques. À ce cĂŽtĂ© coulisses s’ajoute une forte dimension ludique propre aux Ɠuvres exposĂ©es : souvent imposantes, les machines mi-amusantes mi-inquiĂ©tantes de Jean Tinguely sont conçues pour ĂȘtre mises en mouvement et bon nombre d’entre elles s’animent Ă  intervalles rĂ©guliers, faisant d’abord sursauter les visiteurs avant de les fasciner.  Nombre de documents – photos, vidĂ©os, ou mĂȘme correspondances – permettent de montr
“Rick Owens - Temple of Love” au Palais Galliera

“Rick Owens - Temple of Love” au Palais Galliera

5 out of 5 stars
Pour beaucoup d’initiĂ©s, l’un des temps forts de la Fashion Week de Paris en juin 2025 ne se joue pas sur un podium, mais au Palais Galliera, le musĂ©e de la mode de la capitale. Une exposition consacrĂ©e Ă  Rick Owens, seulement le troisiĂšme crĂ©ateur — aprĂšs Azzedine AlaĂŻa et Martin Margiela — Ă  recevoir un tel hommage de son vivant. Mais pourquoi lui, et pourquoi maintenant, alors que sa carriĂšre est loin d’ĂȘtre terminĂ©e ? « À l’heure oĂč la production de mode semble plus formatĂ©e que jamais, le Palais Galliera choisit de mettre en lumiĂšre l’exigence artistique et la vision sans compromis d’un crĂ©ateur indĂ©pendant », lit-on dĂšs les premiĂšres lignes du texte d’introduction de Temple of Love, l’exposition dĂ©diĂ©e Ă  Rick Owens, prĂ©sentĂ©e du 28 juin 2025 au 4 janvier 2026. Rick Owens fait partie des rares crĂ©ateurs indĂ©pendants Ă  conjuguer reconnaissance critique et succĂšs commercial dans une industrie largement dominĂ©e par les gĂ©ants du luxe. Mais il est surtout l’un des stylistes les plus singuliers de sa gĂ©nĂ©ration ; voire de toute l’histoire de la mode. De ceux qui fascinent, parce qu’ils bĂątissent un univers total. Un dĂ©miurge radical, maĂźtre d’un monde tĂ©nĂ©breux que d’aucuns jugeront hermĂ©tique, mais qui fĂ©dĂšre une vĂ©ritable communautĂ© de fidĂšles. C’est sans doute ce caractĂšre “culte” qui frappe d’emblĂ©e lorsqu’on entre dans l’exposition scĂ©nographiĂ©e par Rick Owens lui-mĂȘme. Dans la pĂ©nombre, sur des estrades, dans des alcĂŽves ou suspendus au plafo
Nosso Barco Tambor Terra, au Grand Palais

Nosso Barco Tambor Terra, au Grand Palais

5 out of 5 stars
“Nosso Barco Tambor Terra” (“Notre Bateau Tambour Terre” en français) : la simple Ă©vocation du nom fantasmagorique de l’Ɠuvre rĂ©sonne comme un mantra, au rythme des percussions que l’on perçoit avant mĂȘme d’entrer dans la nef du Grand Palais oĂč est tendue cette gigantesque toile textile jusqu’au 25 juillet 2025. Originaire de Rio de Janeiro, l’artiste contemporain Ernesto Neto est connu pour ses installations immersives, que le public français a pu dĂ©couvrir en 2006 au PanthĂ©on ou plus rĂ©cemment, dĂ©but 2025, au Bon MarchĂ©. Il dĂ©ploie ici l’une de ses plus grandes sculptures, dĂ©jĂ  exposĂ©e l’an dernier au MAAT de Lisbonne. Cette structure en crochets multicolores, composĂ©e de 5 735 mĂštres de chintz brĂ©silien imprimĂ©, dĂ©coupĂ© Ă  la main et nouĂ©, reprĂ©senterait donc un navire, mais aussi une bĂȘte primitive et une forĂȘt. Toutes ces choses Ă  la fois, explique le commissaire d’exposition Jacopo Crivelli Visconti : “L’artiste dĂ©peint le monde dans son ensemble.”  Une visite pieds nus On y entre aprĂšs avoir retirĂ© ses chaussures, comme pour mieux faire corps avec le sol recouvert d’écorce et de terre et les Ă©pices qui viennent chatouiller le nez. Si le spectacle visuel est impressionnant, l’ouĂŻe joue ici un rĂŽle central : des dizaines d’instruments de musique venus du monde entier sont intĂ©grĂ©s Ă  la structure, suspendus par du tissu ou amarrĂ©s au sol. ParticuliĂšrement apprĂ©ciĂ© par le jeune public, ce dispositif rappelle le pouvoir fĂ©dĂ©rateur de la musique, mais aussi sa dimension spiri
Wolfgang Tillmans - Rien ne nous y préparait - Tout nous y préparait, au Centre Pompidou

Wolfgang Tillmans - Rien ne nous y préparait - Tout nous y préparait, au Centre Pompidou

5 out of 5 stars
Premier photographe Ă  remporter le Turner Prize en 2000, l’Allemand Wolfgang Tillmans a reçu carte blanche du Centre Pompidou pour sa derniĂšre expo avant cinq ans de travaux. Faisant Ă©cho Ă  cette pĂ©riode de “mĂ©tamorphose”, comme dit l’équipe du musĂ©e, l’Allemand a transformĂ© en galerie l’espace qu’occupait la BibliothĂšque publique d’information – plus particuliĂšrement le plateau du 2e Ă©tage – jusqu’au 2 mars dernier (elle rouvrira le 25 aoĂ»t au 40 avenue des Terroirs-de-France pendant la durĂ©e des travaux).   EtalĂ©e sur 6 000 m2, cette expo retraçant prĂšs de 40 ans de carriĂšre avec pas moins de 3 000 Ɠuvres est tout simplement “l’exposition la plus vaste jamais produite au Centre Pompidou”, comme l’annonce le fascicule. En effet, il faudra probablement une bonne demi-journĂ©e pour tout regarder !  Souvent crĂ©ditĂ© pour avoir rĂ©volutionnĂ© l’accrochage dans ses expositions, Wolfgang Tillmans a trouvĂ© ici un terrain de jeu Ă  sa mesure, mettant en dialogue son travail avec l’architecture de Beaubourg et surtout avec la vocation d’un lieu comme la Bpi qui donne gratuitement accĂšs au savoir. Le titre de l’exposition, Rien ne nous y prĂ©parait - Tout nous y prĂ©parait, que Wolfgang Tillmans dit avoir en tĂȘte depuis plusieurs annĂ©es, renvoie lui aussi Ă  la question de la connaissance. “Dans ma vie, je me sens suspendu entre le sentiment de vouloir savoir, vouloir planifier, [
] et en mĂȘme temps de se rĂ©signer et faire la paix avec le fait que l’on ne peut pas toujours tout savoir”, expli
Dans le Flou, une autre vision de l'art de 1945 à nos jours, au Musée de l'Orangerie

Dans le Flou, une autre vision de l'art de 1945 à nos jours, au Musée de l'Orangerie

4 out of 5 stars
Il y a quelques annĂ©es, le musĂ©e de l’Orangerie interrogeait les liens entre l’impressionnisme et la peinture abstraite avec l’exposition NymphĂ©as. L’abstraction amĂ©ricaine et le dernier Monet. Cette ultime sĂ©rie du maĂźtre impressionniste, vĂ©ritable tournant dans l’histoire de l’art, sert aujourd’hui de point de dĂ©part Ă  la nouvelle exposition du musĂ©e : Dans le flou – Une autre vision de l’art de 1945 Ă  nos jours. Une plongĂ©e dans l’indistinction visuelle, amorcĂ©e par une citation extraite du roman de GrĂ©goire Bouillier, Le Syndrome de l’Orangerie : « Au vrai, on ne voit rien. Rien de prĂ©cis. Rien de dĂ©finitif. Il faut en permanence accommoder sa vue. » Effet optique omniprĂ©sent dans les grands panneaux installĂ©s au musĂ©e depuis 1927, le flou a longtemps Ă©tĂ© attribuĂ© aux troubles de la vue dont souffrait Monet en fin de vie. Les commissaires de cette exposition choisissent une autre lecture : celle d’un geste esthĂ©tique dĂ©libĂ©rĂ©, rĂ©investi par de nombreux artistes aprĂšs lui – d’Alberto Giacometti Ă  Christian Boltanski, en passant par Hans Hartung, Mark Rothko ou Hiroshi Sugimoto. Cette esthĂ©tique du flou, qui prĂ©cĂšde mĂȘme Monet, se manifeste dĂ©jĂ  chez William Turner – figure tutĂ©laire des impressionnistes – qui s’inscrivait dans la tradition du sfumato renaissant. L’exposition ne suit pas un dĂ©roulĂ© chronologique : dĂšs la premiĂšre salle, Monet et Turner cĂŽtoient des artistes contemporains. Le fil conducteur est thĂ©matique, et explore les usages du flou sous ses diff
Dover Street Market Paris

Dover Street Market Paris

Originaire, comme son nom l’indique, de Dover Street Ă  Londres (il se trouve dĂ©sormais au 18-22 Haymarket), le Dover Street Market – ou DSM pour les intimes – est tout bonnement une rĂ©invention du concept de commerce physique par Adrian Joffe et Rei Kawakubo, la fondatrice de la marque japonaise Comme des Garçons. AprĂšs des ouvertures Ă  Tokyo, New York, LA et ailleurs, il aura fallu attendre 20 ans pour voir DSM dĂ©barquer pour de bon Ă  Paris. Mais ça en valait la peine : installĂ© dans l’hĂŽtel de Coulanges, ancienne demeure de Madame de SĂ©vignĂ©, cette boutique conceptuelle sans vitrines plonge ses clients dans l’avant-garde, aussi bien par sa façon de prĂ©senter les vĂȘtements que par la sĂ©lection elle-mĂȘme : les labels de la galaxie Comme des Garçons, les marques les plus pointues du moment, et des noms moins connus, mais dĂ©jĂ  sur le radar de ceux qui savent. DSM Paris est aussi un hub crĂ©atif qui accueille expositions, signatures et autres Ă©vĂ©nements, sans oublier une offre culinaire signĂ©e Rose Bakery.
WORDS, SOUNDS, COLORS & SHAPES

WORDS, SOUNDS, COLORS & SHAPES

Rendu cĂ©lĂšbre par le succĂšs de l’Officine Universelle Buly, l’entrepreneur Ramdane Touhami avait ouvert son premier concept store, l’Épicerie, en 1998. Vingt-six ans plus tard (en 2024 donc), il retente l’expĂ©rience avec WORDS, SOUNDS, COLORS & SHAPE, une boutique qui en cache en rĂ©alitĂ© plusieurs : le multimarques A YOUNG HIKER, dĂ©diĂ© Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration de labels outdoor (qui avait un temps pignon sur cour au Palais-Royal), un Ă©crin pour la collection de vĂȘtements DIE DREI BERGE (du nom de l’hĂŽtel de montagne rĂ©novĂ© par Ramdane en Suisse), un cafĂ©, une galerie, une librairie consacrĂ©e aux publications rares, un atelier de gravure et une sĂ©lection pointue de piĂšces vintage de marques japonaises comme Kapital ou Sacai. Autant de centres d’intĂ©rĂȘt, Ă©clectiques et exigeants, qui reflĂštent la personnalitĂ© du fondateur, fin connaisseur de ce qui plaĂźt aux esthĂštes aussi avertis que lui.
Matisse et Marguerite - Le regard d’un pĂšre, au musĂ©e d’Art moderne de Paris

Matisse et Marguerite - Le regard d’un pĂšre, au musĂ©e d’Art moderne de Paris

5 out of 5 stars
Ces derniĂšres annĂ©es, les amateurs de l’Ɠuvre d’Henri Matisse ont Ă©tĂ© gĂątĂ©s par les musĂ©es parisiens : Matisse - Comme un roman au Centre Pompidou fin 2020, Matisse. Cahiers d’art, le tournant des annĂ©es 30 Ă  l’Orangerie en 2023 et L’Atelier rouge de Matisse Ă  la Fondation Louis Vuitton l’an dernier ont rendu hommage Ă  cet artiste majeur du XXe siĂšcle. Pourtant, avec Matisse et Marguerite - Le regard d’un pĂšre, qui se dĂ©roule jusqu’au 24 aoĂ»t 2025, le musĂ©e d’Art moderne de Paris parvient Ă  Ă©viter toute sensation de dĂ©jĂ -vu grĂące Ă  une sĂ©lection et surtout un regard bien particulier sur la production du chef de file du fauvisme : celui que Matisse portait sur sa fille Marguerite, nĂ©e en 1894, quelques annĂ©es aprĂšs ses dĂ©buts en peinture.  En suivant un parcours chronologique jalonnĂ© de plus d’une centaine de portraits de Marguerite, dessinĂ©e, peinte ou sculptĂ©e par son pĂšre entre les annĂ©es 1900 et 1945 (mais aussi de documents personnels, de la propre production artistique de Marguerite Duthuit-Matisse et mĂȘme de vĂȘtements), l’exposition permet de redĂ©couvrir cette figure souvent mĂ©connue et pourtant trĂšs importante dans la vie et l’Ɠuvre du peintre. La multiplication des tableaux, Ă©tudes, esquisses et autres reprĂ©sentations du mĂȘme modĂšle ne lasse pas, bien au contraire, le visiteur, qui est ainsi tĂ©moin de la tendresse, si ce n’est de la fascination, d’un pĂšre pour sa fille. En plus de voir Marguerite grandir sous nos yeux, on constate l’évolution du style d’Henri Matisse
"Le Paris d’AgnĂšs Varda", au musĂ©e Carnavalet

"Le Paris d’AgnĂšs Varda", au musĂ©e Carnavalet

4 out of 5 stars
PionniĂšre de la Nouvelle Vague, immortalisĂ©e par les films qu’elle a rĂ©alisĂ©s Ă  partir de 1955 et qui ont fait le tour du monde, AgnĂšs Varda Ă©tait aussi plasticienne et photographe. C’est cette derniĂšre pratique (et premiĂšre car elle a exercĂ© Ă  partir de 1950 le mĂ©tier de “maĂźtre artisan photographe” aprĂšs des Ă©tudes Ă  l’École du Louvre et un CAP photographie) que le musĂ©e Carnavalet a dĂ©cidĂ© de mettre en lumiĂšre jusqu’au 24 aoĂ»t dans l’exposition Le Paris d’AgnĂšs Varda.  Sous-titrĂ©e “de-ci, de-là”, une expression comme empruntĂ©e Ă  la prose de l’artiste franco-belge, cette balade en 130 tirages photos – dont de nombreux inĂ©dits – et extraits de films part et revient au 86 rue Daguerre, son lieu de vie et de travail de 1951 Ă  sa disparition le 29 mars 2019. On y dĂ©couvre le “vrai” Paris des annĂ©es 50 et 60, loin des cartes postales : son quartier, ses amis et ses voisins. “Je n’habite pas Paris, j’habite Paris 14e”, disait-elle. En voyant ces prises de vues, on ne peut s’empĂȘcher de penser au cinĂ©ma qui viendra : elles tĂ©moignent d’un sens aigu de la composition et de la “mise en scĂšne”, mais aussi d’un certain goĂ»t pour le surrĂ©alisme. Les artistes ne sont d’ailleurs pas loin : la Varda photographe a documentĂ© le Théùtre national populaire (TNP) dirigĂ© alors par Jean Vilar, la venue de Federico Fellini Ă  Paris, ainsi que des moments de la Nouvelle Vague comme le mariage d’Anna Karina avec Jean-Luc Godard. Elle s’intĂ©resse aussi aux anonymes et ses portraits de voisins et de
Robert Doisneau, Instants donnés, au musée Maillol

Robert Doisneau, Instants donnés, au musée Maillol

5 out of 5 stars
Chef de file de la photographie humaniste, Robert Doisneau est trĂšs probablement le photographe français le plus connu au monde : selon sa fille Francine, l’Atelier Robert Doisneau et son fonds de 450 000 nĂ©gatifs ont contribuĂ© Ă  158 expositions depuis son dĂ©cĂšs en 1994. Un chiffre impressionnant qui tĂ©moigne d’une apprĂ©ciation quasi universelle, mais qui sous-entendrait presque que tout a Ă©tĂ© vu et dit sur l’auteur de l’incontournable Baiser de l’HĂŽtel de Ville. Pourtant, la nouvelle exposition que l’on peut voir au musĂ©e Maillol jusqu’au 12 octobre – aprĂšs deux ans de prĂ©paration et l’aide de ses deux filles, Francine Deroudille et Annette Doisneau – a pour ambition de faire passer quelque chose au-delĂ  des images : “une maniĂšre de regarder les autres”. Pour ce faire, les commissaires d’exposition ont optĂ© pour un parcours thĂ©matique qui montre les diffĂ©rents aspects de l’Ɠuvre de Robert Doisneau tout en gardant un fil conducteur : le “rĂ©alisme poĂ©tique”, une notion que l’on comprend trĂšs rapidement en voyant les quelque 400 tirages de l’exposition. Le terme renvoie aussi Ă  un courant cinĂ©matographique nĂ© dans les annĂ©es 30 – tout comme la photographie humaniste –, ce qui n’est pas sans rappeler que ces photos, toujours impressionnantes de maĂźtrise dans leur composition, ont une certaine capacitĂ© Ă  raconter des histoires. On (re)dĂ©couvre d’ailleurs dans l’exposition sa proximitĂ© avec les Ă©crivains, dont son ami Jacques PrĂ©vert, avec qui il partage un goĂ»t du surrĂ©alisme (la
David Hockney 25, Ă  la Fondation Louis Vuitton

David Hockney 25, Ă  la Fondation Louis Vuitton

5 out of 5 stars
L’exposition de David Hockney Ă  la Fondation Louis Vuitton est l'Ă©vĂ©nement artistique de la saison Ă  plus d’un titre : superstar de l’art contemporain, David Hockney est peut-ĂȘtre le peintre le plus connu en activitĂ©, avec une carriĂšre prolifique entamĂ©e dans les annĂ©es 1960. C’est aussi une dĂ©marche assez exceptionnelle pour la Fondation Louis Vuitton, qui a invitĂ© l’artiste Ă  choisir le thĂšme et Ă  s’impliquer personnellement – pendant prĂšs de deux ans de prĂ©paration – dans la conception de ce qui devient ici sa plus grande exposition Ă  ce jour, avec plus de 400 Ɠuvres rĂ©parties dans l’ensemble des galeries du bĂątiment imaginĂ© par l’architecte Frank Gehry. ÉvĂ©nement, ou plutĂŽt avĂšnement, car cette exposition, visible jusqu’au 29 aoĂ»t, marque aussi l’arrivĂ©e du printemps comme il se doit : les arbres en fleurs du bois de Boulogne environnant font Ă©cho Ă  de nombreuses Ɠuvres cĂ©lĂ©brant la saison et le thĂšme de la nature. Le sous-titre de l’exposition – Do remember they can’t cancel the spring – est d’ailleurs restĂ© en anglais, tel que Hockney l’a Ă©crit. Une phrase nĂ©e pendant le confinement de 2020, accompagnant l’un de ses dessins rĂ©alisĂ©s en Normandie, et dont le message rĂ©sonne encore cinq ans plus tard. On l’a dit, l’Ɠuvre de David Hockney est vaste. Il ne s’agit pas ici d’une rĂ©trospective au sens strict, comme celle que lui consacrait le Centre Pompidou en 2017, mĂȘme si les “greatest hits” sont bien prĂ©sents dĂšs la deuxiĂšme galerie de l’exposition. Le niveau -1 de la Fond
Azzedine AlaĂŻa, Thierry Mugler Ă  la Fondation Azzedine AlaĂŻa

Azzedine AlaĂŻa, Thierry Mugler Ă  la Fondation Azzedine AlaĂŻa

4 out of 5 stars
MĂȘme chez les amateurs de mode les plus avertis, peu savent qu’Azzedine AlaĂŻa a un jour signĂ© des vĂȘtements pour Thierry Mugler. À commencer par les smokings de l’automne-hiver 1979-80, pour lesquels Mugler le remerciera dans le programme de sa collection avant de l’encourager Ă  lancer sa propre marque. Le tout bien avant que les collaborations ne deviennent monnaie courante dans l’industrie – parfois par affinitĂ© crĂ©ative, souvent pour des raisons marketing. Si le contexte de l’époque rend la comparaison un peu bancale, c’est pourtant bien cette affinitĂ© crĂ©ative qui a provoquĂ© la rencontre entre les deux grands couturiers — point de dĂ©part d’une amitiĂ©, d’un respect mutuel, d’une entraide et d’un dialogue qui perdureront malgrĂ© des styles et des personnalitĂ©s trĂšs diffĂ©rents. C’est aussi ce lien qui inspire l’exposition Azzedine AlaĂŻa, Thierry Mugler – 1980-1990, Deux dĂ©cennies de connivences artistiques, visible jusqu’au 29 juin Ă  la Fondation Azzedine AlaĂŻa. Un Ă©vĂ©nement qui rĂ©unit une quarantaine de piĂšces signĂ©es Mugler, issues de la collection personnelle d’AlaĂŻa (il en a conservĂ© plus de 200), mises en regard de ses propres crĂ©ations. PlutĂŽt qu’une rĂ©trospective, l’exposition propose ainsi le regard du couturier franco-tunisien sur le travail de celui qui se faisait aussi appeler Manfred Thierry Mugler. Cette idĂ©e de "connivence" — autrement dit d’"entente secrĂšte ou tacite" – prend tout son sens dans la juxtaposition, orchestrĂ©e par le commissaire d’exposition Olivie

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These are the best exhibitions to see in Paris right now

These are the best exhibitions to see in Paris right now

Craving a proper dose of art? No matter the season, Paris serves up a banquet of exhibitions so rich and varied it can be hard to know where to tuck in. But thankfully, you’ve got us on hand to help.  Recommended: I live in the world’s best city for culture – here are my 8 favourite places.  We’ve roamed the city to handpick the crĂšme de la crĂšme of exhibitions on display right now – whether you’re into painting, photography, contemporary art, sculpture, or design, there’s something on this list for you. Here are the very best exhibitions on in Paris right now. Dans le Flou – Another Vision of Art from 1945 to Today Hans Hartung (1904-1989) T1982-H31, 1982 Antibes, Fondation Hartung-Bergman © Collection : Fondation Hartung-Bergman © Hans Hartung / Adagp, Paris 2025 Following their deep dive into the link between Impressionism and abstraction, the Orangerie is now exploring what happens when things get a little... blurry. Inspired by Monet’s late masterpieces, the show journeys from the 1940s to today, demonstrating how artists have embraced visual ambiguity, abstraction, and indistinct forms to create emotion and tension. The exhibition opens with a quote from GrĂ©goire Bouillier’s novel The Orangerie Syndrome: ‘In truth, we see nothing. Nothing precise. Nothing definite. One must constantly readjust one’s sight.’ And that’s exactly what this show makes you do – look again, and again. Where? MusĂ©e de l’OrangerieWhen? Until August 18 2025 Matisse et Marguerite – A Father’s Ga
8 expos Ă  voir (absolument) en mai 2025 Ă  Paris

8 expos Ă  voir (absolument) en mai 2025 Ă  Paris

AgnĂšs Varda, de-ci, de-lĂ , au musĂ©e Carnavalet PionniĂšre de la Nouvelle Vague, immortalisĂ©e par les films qu’elle a rĂ©alisĂ©s Ă  partir de 1955 et qui ont fait le tour du monde, AgnĂšs Varda Ă©tait aussi plasticienne et photographe. C’est cette derniĂšre pratique (et premiĂšre car elle a exercĂ© Ă  partir de 1950 le mĂ©tier de “maĂźtre artisan photographe” aprĂšs des Ă©tudes Ă  l’École du Louvre et un CAP photographie) que le musĂ©e Carnavalet a dĂ©cidĂ© de mettre en lumiĂšre jusqu’au 24 aoĂ»t dans l’exposition Le Paris d’AgnĂšs Varda.  Lire ici notre chronique de l'expo AgnĂšs Varda, de-ci, de-lĂ . Quand ? jusqu'au dimanche 24 aoĂ»t 2025. OĂč ? musĂ©e Carnavalet, 16 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e. © AgnĂšs Varda, autoportrait dans son studio rue Daguerre David Hockney 25, Ă  la Fondation Louis Vuitton L’exposition de David Hockney Ă  la Fondation Louis Vuitton est l'Ă©vĂ©nement artistique de la saison Ă  plus d’un titre : superstar de l’art contemporain, David Hockney est peut-ĂȘtre le peintre le plus connu en activitĂ©, avec une carriĂšre prolifique entamĂ©e dans les annĂ©es 1960. C’est aussi une dĂ©marche assez exceptionnelle pour la Fondation Louis Vuitton, qui a invitĂ© l’artiste Ă  choisir le thĂšme et Ă  s’impliquer personnellement – pendant prĂšs de deux ans de prĂ©paration – dans la conception de ce qui devient ici sa plus grande exposition à ce jour, avec plus de 400 Ɠuvres rĂ©parties dans l’ensemble des galeries du bĂątiment imaginĂ© par l’architecte Frank Gehry. Fondation Louis Vuitton ! Q