La mode sâest-elle lassĂ©e de la communautĂ© LGBTQIA+ ?
Alors que lâinclusivitĂ© semblait durablement ancrĂ©e, le Pride Month 2025 sâannonce comme le plus silencieux depuis une dĂ©cennie. Et si cette absence nâĂ©tait pas un oubli, mais le symptĂŽme dâun repli plus large ? âOn observe un essoufflement des collections Pride. Lâampleur des actions qui les accompagnent est nettement restreinteâ, affirme Renaud Nicolas Petit, journaliste spĂ©cialisĂ© sur lâĂ©conomie de la mode et les questions LGBTQIA+. Une dĂ©saffection qui tranche avec les annĂ©es de âpinkwashingâ oĂč lâarc-en-ciel se vendait Ă toutes les sauces.Â
La fin du pinkwashing ?
Si certains militants se rĂ©jouissent dâenfin voir le vrai visage de certaines entreprises, il nâen reste pas moins frappant de voir la rĂ©duction des piĂšces rainbow, qui, pinkwashing ou pas, permettaient Ă beaucoup dâassociations de survivre. Mais les maisons ont rangĂ© leur drapeau.
© Versace
âLa queerness nâest plus rentableâ, estime Jordan Bowen, cofondateur du label queer et engagĂ© JordanLuca. âBeaucoup de marques se construisent une visibilitĂ© sur le dos de crĂ©ateurs et crĂ©atrices queers quand câest sans risque. Mais dĂšs quâil y a une forme de rĂ©sistance, elles disparaissent.â Renaud Nicolas Petit renchĂ©rit : âLes questions LGBTQIA+ ne sont pas perçues comme porteuses Ă©conomiquement, ni comme prioritaires en matiĂšre dâengagement. Les enjeux environnementaux et de relocalisation industrielle pĂšsent bien plus.â
Quand la politique dicte le marché
Pour Victor Weinsanto, crĂ©ateur de mode queer, lâeffacement des