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La Boîte à Sardine

La Boîte à Sardine

Ici, les histoires se déballent comme le poisson, à même le bar, grâce à la gouaille de Fabien Rugi(ssant) en salle, ex-éleveur de coquillages, et de la cheffe cogérante Céline Bonnieu, depuis presque 20 ans. Les Willy Wonka du poisson, tel est leur surnom. Une table joyeuse où l’on se fishe uniquement de la fraîcheur et de la provenance des produits dans un décor rappelant le cockpit d’un bateau (tableaux penchés, filets de pêche et gilet de sauvetage). L’ardoise, ce jour-ci, appâte en entrée avec un mix d’huîtres (14 €), des beignets d’anémone de mer (4€ la pièce) ou une fricassée d’anthologie : un dégoulinant pain tunisien fait maison imbibé d’huile d’olive, garni de petites sardines, salade et poivrons confits (7 €). On poursuit avec d’al dente raviolis de baudroie effilochée, rafraîchis de cébette et nageant dans un puissant court-bouillon de poisson (18 €) ou d’une inventive caillette (19 €) “comme en Ardèche, sauf qu’ici, avec la chair à saucisse, c’est du poulpe”, chante le capitaine. Pour finir, une fraîche brousse du Rove au sirop de fenouil sauvage (7 €), et tout ça arrosé d’un verre de blanc, “et rien d’autre”.  Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
Pompe

Pompe

Alerte à la pompe ! Pour compléter l’offre de son très new-yorkais delicatessen Carlotta With, la vaubanaise et désormais briochiste Charlotte Crousillat a inauguré au printemps dernier un coin boulangerie baptisé Pompe. L’essence du lieu : la pompe à huile. Une brioche à base d'huile d'olive et parfumée de fleur d'oranger à laquelle carburent tous les Provençaux lors des fêtes de fin d’année car elle fait partie des 13 desserts à partager (c’est aussi la Madeleine de Proust de feu son papa). Ici préparée à partir d’un levain maison, dorée à l'œuf et avec une pointe de sel pour un résultat délicieusement gras, fluffy et à l’hydrométrie parfaite (seulement à la sortie du four, les heures ont parfois sa peau). À la distrib principalement ? Pompe nature (3,50 €), aux pépites de chocolat pour un maxi DooWap d’anthologie (7 €), ou bien roulée façon cinnamon roll (32 € le kg). Sur les étagères rouge pompiste, on trouve aussi de jolies miches : trois étoiles pour le petit épeautre à la croûte mielleuse et dorée ; deux pour le pain fort en olives ; une seule pour la baguette à revoir. En parallèle, la carte du deli s’est étoffée de pompes garnies d'œuf et de cheddar (9 €) ou façon pain perdu dégoulinant de caramel, cacahuètes et mascarpone (7 €)… De quoi faire le plein sans (trop) compter. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
La Tisserie

La Tisserie

5 out of 5 stars
Depuis dix ans, la concurrence s’est corsée dans le game du café de spécialité marseillais. La Tisserie, arrivée sur la pointe des pieds en 2021 rue d’Endoume, sort clairement du lot pour, osons les mots, se hisser parmi les meilleurs coffee shops de France. D’abord parce que jamais un commerce n’a aussi bien pris le soleil — qu’on soit assis dehors ou dedans – ; que si l’endroit n’est pas très grand, les trois tables à partager suffisent toujours, comme par miracle. Et surtout parce que Gallien Leroy, ex-éducateur spécialisé, torréfie lui-même de très beaux grains cultivés en altitude par de petites exploitations familiales, imaginant des tasses qui filent toujours droit.  Un repaire discret de quartier où l’on croise des mamies savourant quotidiennement un onctueux cappuccino “lait d’avoine s’il vous plaît, tu connais ma petite ?” (3,50 €, sans supplément pour le lait, assez rare pour le souligner) ou testant un équilibré matcha (4,50 €) ; mais aussi des clébards, des landaus, des poloïstes, des touristes fashions ou des habitués curieux de l’expresso du jour (3 €) achetant au passage leur sachet de grains (entre 9 et 21 €) sur les conseils pédagogues du torréfacteur.  À picorer, les douceurs des commerces voisins : le cookie légèrement sous-cuit chocolat noir, polenta et fleur de sel de la pâtisserie Encore Un Morceau (3 €) ou les excellentes viennoiseries de la boulangerie Maison Saint-Honoré (dans la panière seulement le week-end). Chez Time Out, tous les établissements
T65

T65

5 out of 5 stars
Comme le quartier de Saint-Lambert manquait cruellement de bonnes boulangeries, l’arrivée de T65 boulevard de la Corse, imaginée par le couple de joyeux painçons Ambre Baker et Virgile Arlaud (lui s’est formé à l’Institut Paul Bocuse), a sorti du pétrin bon nombre d’habitants. Surtout que le choix y est bigrement vaste et le décor – façade vitrée, comptoir en brique – aussi classe que ses produits : farines biologiques, levain naturel, blés paysans et sans gluten à l’occasion… Après avoir passé l’étal au tamis, on a vite compris qu’ici, les stars étaient les viennoiseries. Crousti pain au chocolat au beurre AOP Montaigu (1,40 €), indécents cruffins (3,90 €), rebondi pain viennois (aperçu trop peu de fois pour se souvenir de son prix), humide brioche au feuilletage parfait (2,50 € la belle part)… Toutes élaborées par le trentenaire Dimitri, un des derniers touriers de France, dont le métier consiste à exceller dans l’art de la pâte. On reviendra aussi choper un carré de focaccia bien huilée (3,90 €) ou encore la baguette au sarrasin aux longues notes noisettées (1,80 € et deux jours de fraîcheur a minima). Ça, c’était juste pour les classiques, car T65 ne chôme pas en essais : tarte façon cookie, croissant à la framboise, pains spéciaux en tout genre, sandwichs cuisinés (parfois imaginés en collab avec nos restos préférés comme Ripaille)…. La bonne excuse pour revenir tester encore et encore.  Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes
Moutchou

Moutchou

4 out of 5 stars
Le “quartier de pêcheurs” d’Endoume avait-il besoin dans son vallon d’un hybride épicerie/café, plus kombucha que PMU ? Au vu des vieux piliers qui saignent le banc full cagnard de l’entrée, la réponse est oui. Lisa Pizzini, ex-architecte mi-corse mi-catalane aux airs de Cotillard, a su rassembler avec brio les anciens comme les nouveaux voisins dans son antre au décor de maison de campagne (carrelage en faïence, mur bleu Klein, patio végétal et table d’hôtes centrale).  Chez Moutchou (“l’épicerie du coin” en langage pied-noir), on sait quand on rentre, jamais quand on sort. On pense s’assoir “juste” pour un p’tit noir acidulé de spécialité Corto… Premier craquage pour le p’tit dej : pain beurre confiture (4 €), pa amb tomàquet avec jamón ibérico (9 €) ou labneh au zaatar (5,50 €). Le midi venu, la cheffe du moment pioche dans l’épicerie pour concocter son menu. Ce jour-ci : un érudit bouillon de poulet citronnelle avec effiloché de volaille et chou chinois (8 €) ; une herculéenne et rustique part de tarte automnale, avec paprika fumé, betterave, potimarron, vif pesto et feta (13 €) ; et en dessert, un léger fromage blanc, poire pochée et sirop d’érable.  On peut aussi rester pour le goûter et déguster un fondant cookie choco-noisette (2,70 €), puis pour l’apéro, avec quelques chips (prix étagère), saucisson (7 €) ou fromage (7 €). Au moment de l’addition, on glisse dans le panier ce qui nous a fait de l’œil depuis les bacs, frigos et étagères XXL toute la journée. Comme des