Présenté au Japon comme une mini-série en cinq épisodes, ‘Shokuzai’ se voit distribué, notamment en France, sous la forme de deux longs métrages dont celui-ci constitue le premier volet. Dans une paisible école primaire japonaise, une petite fille est sauvagement assassinée sous les yeux de quatre de ses camarades. Traumatisées par la scène, ces dernières prétendent ne pas pouvoir se souvenir du visage de l’assassin. La mère de la gamine défunte convoque alors les fillettes pour leur expliquer la dette qu’elles ont désormais à son égard. Justice doit être rendue. Des années plus tard, deux d’entre elles chercheront à se souvenir, les deux autres à oublier. Tandis que plane l’ombre de la mère vengeresse.
Inégal, parfois bancal, mais brillant d’inattendus moments de grâce – plus fréquents dans la première partie que dans la seconde, d’ailleurs –, ‘Shokuzai’ se révèle, au fur et à mesure, comme un projet formellement ambitieux. Adapté du best-seller nippon de Minato Kanae, le diptyque de Kiyoshi Kurosawa gagne ainsi, malgré sa longueur (près de cinq heures pour l’ensemble), à se regarder d’une traite, passant d’un suspense de thriller à une habile réflexion sur la culpabilité et le mal. Aussi, malgré une fin longuette et qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (on n’en dira pas plus), la narration fait preuve de suffisamment d’aisance pour que chacun des cinq segments du film – correspondant aux épisodes du découpage japonais – réussisse à relancer la fiction de manière autonome. Pas tout à fait abouti, donc, mais original et intéressant.
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