Marcelle Ratafia

Marcelle Ratafia

Listings and reviews (4)

Red Sauce

Red Sauce

4 out of 5 stars
Ni une trattoria, ni un comptoir Ă  burger, un “red sauce joint” est une institution Ă©tats-unienne – encore inĂ©dite chez nous – oĂč s’est forgĂ©e une cuisine italo-amĂ©ricaine rouge tomate. Grosso modo : lĂ  oĂč mangent les Soprano
  Un concept de comfort food que les associĂ©s Guillaume Nivet (passĂ© chez Big Mamma) et Lucas Fauroux (passĂ© par HEC) ont voulu pour ce restaurant qui brouille les pistes entre US indus’ et festin italien. Box en velours carmin, bar façon Norman Rockwell, enseignes ricaines et ventilos chromĂ©s, on se croirait dans un diner de Hoboken. Sauf que, France oblige, le chef Falco vient d'Italie et ne rigole ni avec les produits, ni avec les sauces. Ici, mĂȘme les lĂ©gumes sont sanguins : servies en tartare, avec jaune d’Ɠuf et dressing ad hoc, les tomates se mĂąchent comme du bƓuf tout cru. Bluffant, bien qu’un poil en rade de piment ! A suivre, un plat de capo mafieux aux viscĂšres d’airain : les spaghettoni all’assassina, des pĂątes mi-cramĂ©es mi-al dente, longuement cuites Ă  la poĂȘle dans une sauce incendiaire et coiffĂ©es d’un peu de mozza crĂ©meuse – pour consoler les palais non ignifugĂ©s. Le must : s’offrir le supplĂ©ment meatballs, grosses boulettes de bƓuf et veau molto moelloso (+4 €). Et la pizza ? Une margherita comme Ă  Detroit avec une pĂąte haute et mafflue bordĂ©e de cheese gratinĂ© et au ventre moelleux garni de mozza fior di latte, pesto maison divino et red sauce. MĂȘme le dessert n’échappe pas Ă  la tomate sous forme de confit Ă©pandu sur un sunday Ă  la fio
Chantira

Chantira

4 out of 5 stars
Mouffetard, quartier de pubs et de sandwicheries, a pu dĂ©couvrir au dĂ©but 2025 grĂące Ă  Chantira, une cuisine thaĂŻlandaise Ă  la fois moderne et authentique accompagnĂ©e de cafĂ©s de lĂ -bas ou des vins dĂ©sulfitĂ©s d’ici. A l’intĂ©rieur, de dĂ©licates lampes en porcelaine Ă©clairent quelques tables au design sobrement exquis. D’abord flĂ»tiste, Ti Tienchutima est venu de Bangkok se former au conservatoire, avant de basculer dans la cuisine chez Street Bangkok puis dans son adresse qui porte la patte Ă©lĂ©gante de sa compagne en salle, Line Chairat, styliste de formation. Ici, point de pad thaĂŻ (totem gastronationaliste imposĂ© par le dictateur Phibun) mais le vrai plat national : le kaphrao, un riz parfumĂ© au basilic et Ă  la viande mijotĂ©e. On fourchette aussi, dans de dĂ©licates cĂ©ramiques contemporaines, une salade relevĂ©e de piment et pamplemousse – merveille qu’on s’enverrait volontiers au petit-dĂ©j –, des raviolis grillĂ©s au champignon dans un irrĂ©sistible bouillon tom sab. En plat, les crevettes satay sont sautĂ©es dans un relish iodĂ© et le sticky rice mango charbonne au riz gluant noir. Que du bon. Le soir, on partage poulette frite d’écolier thaĂŻlandais et autres enchanteresses petites portions, accompagnĂ©es d’un grenache Version Sud de chez FrĂ©dĂ©ric Cossard en nature (9 € le verre), dans l’atmosphĂšre animĂ©e de cette rue piĂ©tonne. Chez Time Out, tous les Ă©tablissements sont testĂ©s anonymement par nos journalistes, en payant l'addition Ă  chaque fois, comme n'importe quel client ! 
Jamrock

Jamrock

4 out of 5 stars
De la JamaĂŻque, on connaĂźt la musique et les athlĂštes mais moins la cuisine. Et c’est dommage. LovĂ© dans un angle, Jamrock, une fausse paillote de plage tropicale (signĂ©e Rudy GuĂ©naire, le DA des PNY) avec fenĂȘtre vidĂ©o sur l'azur, propose de vous remettre Ă  niveau sur l’incandescente gastronomie caribĂ©enne. Le nom est tirĂ© du mĂ©ga-tube “Welcome to Jamrock” de Damian Marley sorti il y a 20 ans et qui popularisa ce sobriquet argotique de la JamaĂŻque interlope. L’équipe sait de quoi elle parle : franco-jamaĂŻcaine, Kelly Schaal s’est entourĂ©e de la cheffe Camille Le Breton de la PerriĂšre, elle aussi d’origine caribĂ©enne, et de Vincent Durupt au bar, autre passionnĂ© de l’üle au bon son. Sur la table, les petites assiettes dĂ©boulent prĂȘtes Ă  calmer les munchies les plus aiguĂ«s : bananes plantains frites et sauce mangue pimentĂ©e, Ă©pi de maĂŻs coco-poivrĂ© Ă  ronger, ou escovitch fish, trĂšs hot dorade dĂ©sarĂȘtĂ©e frite au scotch bonnet, le piment phare. Mais le clou, c’est bien sĂ»r le jerk chicken, souvenir fumant de la rencontre, vers 1700, entre les esclaves en fuite dans les montagnes jamaĂŻcaines et les Arawaks autochtones. Ces derniers apprirent aux nouveaux venus leur secret pour conserver le maigre gibier des Blue Montains : l’assaisonner avec moult Ă©pices avant de le cuire sur une pierre chaude. FumĂ©, calcinĂ© mais tendre Ă  cƓur, ce poulet ne sort jamais sans son riz et haricots rouges façon djolof ni sa sauce jerk insensĂ©e oĂč gingembre et poivre jamaĂŻcain se livrent bataille (15 €
Café de Luce

Café de Luce

3 out of 5 stars
InspirĂ© par les brasseries germanopratines et leur service en continu racĂ©, ce nouveau cafĂ© montmartrois incarne un art de vivre trĂšs parisien. Dans ce dĂ©cor de cottage d’écrivaine Ă  chats, le velours vert tendre appelle Ă  squatter dĂšs potron-minet avec un bouquin, en tĂȘte Ă  tĂȘte avec un Ɠuf Ă  la coque. A l’heure oĂč les chefs mettent Ă  l’honneur le matrimoine culinaire de leur grand-mĂšre, Amandine Chaignot n’est pas en reste avec son CafĂ© de Luce ! InstallĂ©e sur l’adorable place Dullin, la cheffe de Pouliche rend « femmage » Ă  mamie Luce, amoureuse des crĂ©atures du marais. Ici, on suçote de dodues cuisses de grenouilles en persillade amandĂ©e et on s'envoie Ă  toute heure un croissant chaud aux escargots (12 €).  En cuisine, on nostalgise sans s’appesantir. Le tout est charmant – bien que le saupoudrage maniaque de radis mandolinĂ©s lasse – mais manque un poil de mordant : les jolis Ɠufs mayo sont en rade de moutarde ; le paillard de poulet et sucrine braisĂ©e, goĂ»tu mais moins gaillard qu’attendu. TrĂšs pimpant, le bar au beurre fumĂ© et cocotte de lĂ©gumes printaniers invite Ă  se faire reinette de potager. Et en dessert, le riz au lait et caramel laitier tabasse sa mĂ©mĂ© !  CĂŽtĂ© pif, ce n’est pas la rĂ©volution, mais c'est la France, Madame ! Du sancerre, du chablis, du syrah au verre, et roule (6 Ă  10 € le verre). CĂŽtĂ© cocktails, ça twiste Ă  la fleur de sureau ou Ă  la liqueur de sapin ; pour faire dans le ludique, on biche devant les liqueurs brivistes de chez Denoix : Quinquinoix,