Castor Club
Avec sa devanture tout en bois, le Castor Club hĂ©site entre le relais de trappeurs et la cabane Ă sucre, perdu en plein quartier Saint-Michel, sur cette rive gauche si peu prodigue en bars Ă cocktails de qualitĂ©. LâintĂ©rieur crĂ©pusculaire et cosy (murs boisĂ©s, comptoir sombre bordĂ© de velours, castor empaillĂ©) rassure le visiteur : nous voilĂ plutĂŽt dans une ode Ă Twin Peaks que dans un hommage Ă Jeremiah Johnson. Ici, pas de vin, pas de biĂšre ni mĂȘme de grignotage de cow-boy : Thomas Codsi, le taulier, dĂ©livre des cocktails pour amateurs Ă©rudits, et basta.
On se laisse tout dâabord tenter par un Corazon de Alcachofa (15 âŹ), Ă base de mezcal, Cynar, dry vermouth, Chartreuse jaune, pedro-ximĂ©nez â le tout vieilli en fĂ»t. Lâensemble est puissant et sec avec une discrĂšte complexitĂ© oxydative. Une rĂ©ussite bien Ă©quilibrĂ©e. Changement dâambiance avec The Walking Rodent (15 âŹ), assemblage de rhums, agrĂ©mentĂ© de cognac, absinthe, citron vert, sirop poivron rouge-pamplemousse-vanille. Et dans la famille Tiki, on finit avec le Zombie, drink trompeur, dont lâalcool se dissimule â derriĂšre un poivron trĂšs prĂ©sent â, mais le rĂ©sultat est plaisamment zombifiant. Parfait pour descendre, façon Thriller, au sous-sol profiter de lâautorisation de nuit des week-ends.
Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
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