Un durcissement des règles d’entrée aux États-Unis pourrait bientôt exiger la divulgation des historiques de réseaux sociaux et de courriels.
L’administration Trump envisage un resserrement majeur des contrôles à la frontière américaine, une mesure qui pourrait toucher des millions de voyageurs provenant de pays exemptés de visa.
Dans le cadre d’un durcissement continu des politiques frontalières, les services américains des douanes et de la protection des frontières (U.S. Customs and Border Protection) ont proposé de nouvelles exigences d’entrée qui forceraient les visiteurs de plusieurs pays participant au Visa Waiver Program (VWP) à fournir des données personnelles étendues — dont cinq années d’historique de réseaux sociaux.
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La proposition, désormais publiée dans le Federal Register, est ouverte aux commentaires du public pour une période de 60 jours.
Elle survient peu après la suspension temporaire par les États-Unis des demandes d’immigration en provenance de 19 « pays à haut risque ».
Réseaux sociaux: quels sont vos droits à la frontière américaine?
Les voyageurs canadiens doivent savoir qu’ils peuvent refuser qu’un agent frontalier américain examine leur téléphone ou leur ordinateur portable — mais ce refus peut entraîner des conséquences, notamment un refus d’entrée.
Entrer aux États-Unis n’est pas un droit pour les non-Américains. Refuser une inspection de vos appareils ne constitue pas une infraction criminelle, mais les voyageurs doivent être prêts à ce que les agents frontaliers leur refusent simplement l’accès au pays.
Les autorités américaines vérifient-elles les réseaux sociaux à l’entrée du pays?
La majorité des Canadiens ne seraient pas directement touchés — le Canada ne fait pas partie du VWP et ses citoyens n’ont généralement pas besoin d’une autorisation ESTA.
Toutefois, les voyageurs de plus de trois douzaines de pays membres du VWP pourraient être soumis à un filtrage plus strict.
Parmi ces pays figurent notamment la France, l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, Israël et le Royaume-Uni.
Les visiteurs de ces pays utilisent actuellement le Système électronique d’autorisation de voyage (ESTA) pour entrer aux États-Unis pour des séjours de moins de 90 jours.
Le formulaire ESTA exige déjà des renseignements biographiques de base, des informations de passeport et des questions d’admissibilité. Une autorisation approuvée est généralement valide pour deux ans.
Quels changements sont proposés?
Les autorités américaines souhaitent retirer le site web de l’ESTA et le remplacer par une nouvelle application mobile.
Selon les nouvelles exigences envisagées, les voyageurs devraient fournir :
- Cinq ans d’historique de réseaux sociaux
- Dix ans d’adresses courriel
- Cinq ans de numéros de téléphone
- Des informations détaillées sur les membres de leur famille, y compris leurs adresses et coordonnées
Les autorités américaines n’ont pas encore précisé de quelle manière ces données de réseaux sociaux devraient être soumises.
Les Canadiens sont-ils concernés?
Pour la grande majorité des Canadiens, la réponse est non. Les détenteurs d’un passeport canadien peuvent toujours entrer aux États-Unis sans autorisation ESTA.
Seule une minorité de Canadiens demandant des catégories de visas particulières — comme les visas d’investisseur E-1/E-2 ou le visa de fiancé(e) K-1 — sont soumis à des procédures plus poussées auprès des consulats américains.
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